Economie – Afaahiti, Papeari… les intempéries impactent aussi les cultures

Impact intempéries agriculture
En maraîchage, Jean-Baptiste Tavanae estime ses pertes à 70 % (Photos : ACL/LDT).
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Une répercussion sous une à deux semaines

Deux épisodes violents marqués par des trombes d’eau et des vents forts à une semaine d’intervalle. En ce mois de mai, la météo est plutôt inhabituelle avec des sols durablement gorgés d’eau. Une situation qui n’est pas sans conséquence pour les agriculteurs, selon les localisations et les types de production.

Si certains ont été relativement épargnés, d’autres font le bilan des dégâts, comme Nelson Wan Kam, au plateau de Afaahiti. “J’ai des pertes sur presque toutes mes productions, comme il y a trop d’eau et pas assez de soleil. La pluie abime les plants et les fleurs, et provoque une érosion de la terre au niveau des racines. Les plantes sont fragilisées et produisent moins. Je pense que les dégâts vont se répercuter la semaine prochaine ou dans deux semaines. Les choux, les pota, les concombres et les courgettes ont le plus souffert“, analyse le cultivateur de grandes superficies en plein champs.

Putréfaction, retard de croissance et prolifération de nuisibles

L’agriculture biologique n’est pas en reste. À Papeari, les produits maraîchers de Jean-Baptiste Tavanae ont subi le même sort. Après la sécheresse, l’eau est enfin tombée, mais en trop grande quantité. “Le terrain a été inondé, ce qui impacte les cultures. Les plants d’aubergines sont carencés, avec des champignons qui s’installent et font pourrir les troncs. C’est contagieux, donc on va essayer de tailler, mais si le soleil n’est pas vite de retour, on ne pourra pas sauver grand-chose. Une fois que le tronc est sec, c’est irrécupérable !”, déplore l’agriculteur. “Les courgettes, qui sont encore toutes petites, commencent déjà à pourrir. Je vais devoir passer à l’action et arracher, ce qui va causer un retard de production, en sachant qu’on est déjà en pénurie actuellement.”

Au niveau des concombres, les fortes pluies et les eaux stagnantes ne permettent pas d’obtenir une bonne maturité. Ils n’atteignent pas le calibre demandé et jaunissent très tôt. On a beaucoup de pertes sur cette parcelle”, poursuit-il, constatant également une prolifération des nuisibles. Le producteur estime ses pertes maraîchères à 70 %. Loin de se décourager, il a déjà entrepris de replanter de nouvelles parcelles, en complément des produits vivriers, plus résistants aux intempéries.

Contactée à ce sujet, la Chambre d’Agriculture et de Pêche Lagonaire (CAPL) a prévu de faire un point sur la situation en début de semaine prochaine d’après les informations collectées par ses agents-animateurs.