Les travaux se poursuivent pour remettre en service le forage de Tiarei

Eboulement Tiarei forage
L'abri du compteur électrique et le local du système de commande ont été endommagés par l'éboulement (Photos : ACL/LDT).
Temps de lecture : 3 min.

Un éboulement dans la nuit du 10 au 11 mai 2023

Si le beau temps est de retour à Tahiti, dans les communes les plus touchées par les intempéries de la semaine dernière, les réparations se poursuivent. À Tiarei, au PK 25, au fond de la vallée Onohea, les agents du service technique et hydraulique de Hitia’a O Te Ra sont à pied d’œuvre depuis quatre jours, une partie du week-end compris, suite à un éboulement survenu dans la nuit de mercredi à jeudi. Les moyens communaux sont associés à ceux d’un prestataire de service pour venir à bout de ce chantier titanesque au plus vite, la terre chargée de roches et d’arbres ayant enseveli une partie de la station hydraulique. La piste d’accès a également dû être déblayée.

Un local technique déporté

Par chance, le bassin et le système de forage ne seraient pas endommagés. Le glissement de terrain a néanmoins causé des dégâts, couchant l’abri du compteur électrique et déportant d’un mètre le local technique renfermant le système de commande. « L’objectif, c’est de libérer l’accès à l’abri du compteur EDT pour pouvoir rétablir l’alimentation du forage. Leurs agents et ceux de La Polynésienne des Eaux vont venir voir l’état des câbles et du local technique », nous a expliqué Freddy Tissiou, responsable du service hydraulique de Hitia’a O Te Ra, en milieu de matinée, ce lundi 15 mai 2023. « Je n’avais encore jamais vu ça dans cette vallée : c’est une première. Le risque, en cas de nouvelle forte pluie, c’est que toute la terre déplacée plus haut continue de tomber », redoutait-il, les yeux rivés sur la brèche dans la montagne.

L’option du groupe électrogène

Basculés sur l’ancien captage, les foyers du secteur auraient été privés d’eau pendant moins de 48 heures. La priorité est désormais de relancer le forage avant les prochaines pluies pour garantir la distribution d’une eau claire. Un groupe électrogène mobile devrait prendre le relais d’ici ce soir ou demain en attendant la remise en service du compteur et du local technique. Les travaux de déblaiement du site devraient se poursuivre jusqu’à la fin de la semaine. À noter que la coordination des opérations est compliquée par l’absence de réseau téléphonique mobile dans cette partie reculée de la vallée.  

Eboulement Tiarei forage

Henri Flohr, maire de Hitia’a O Te Ra :

« Ce forage alimente plus des trois quarts de la population de Tiarei »

« Ce forage alimente plus des trois quarts de la population de Tiarei, qui compte environ 3.000 habitants. Suite au glissement de terrain de la semaine dernière, nous avons été contraints de lâcher l’eau du captage pour alimenter les foyers, qui ont été privés d’eau pendant un jour et demi. Le problème, c’est que dès qu’il se remet à pleuvoir, l’eau est marron. Il faut donc faire repartir le forage au plus vite. Il reste un problème de débit d’eau, entre 60 et 65 litres par seconde maximum, d’où le projet de galerie drainante. Mais il se heurte depuis plusieurs années à des problèmes fonciers et environnementaux ».

Teuira Letourneux, premier adjoint en charge du service technique et hydraulique :

« On pense déplacer nos installations pour les protéger »

Eboulement Tiarei forage

« Je suis élu dans la commune depuis 2006 et je n’avais jamais vu une situation semblable dans cette vallée. Cet éboulement nous inquiète, parce que nos installations se situent juste en face du vallon où tout a cédé. Dans un avenir proche, on pense les déplacer pour les protéger. Dans notre malheur, le bassin et le forage n’ont pas été touchés grâce au talus. Heureusement que nous avons conservé le captage, qui nous permet de dépanner les foyers de Tiarei. L’eau n’est pas potable, car elle est puisée dans la rivière, mais ça permet de satisfaire tous les autres gestes du quotidien. Cet incident nous coûte cher, car nous avons dû faire appel à un prestataire pour renforcer nos équipes. Faire fonctionner un groupe électrogène, ça a aussi un coût ».