Antony Géros souhaite une assemblée plus “démocratique” et “performante”

"Nous avons aujourd’hui l’opportunité d’ancrer notre action dans la durée et la stabilité, et la présidence du Pays, ainsi que celle de notre assemblée, seront durablement alliées dans la mise en œuvre d’un programme clair, compris et accepté par la population !" a déclaré ANtony Géros lors de son discours.
"Nous avons aujourd’hui l’opportunité d’ancrer notre action dans la durée et la stabilité, et la présidence du Pays, ainsi que celle de notre assemblée, seront durablement alliées dans la mise en œuvre d’un programme clair, compris et accepté par la population !" a déclaré Antony Géros lors de son discours. (Photo : Sébastien Berson)
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“Il me revient la charge de reconfigurer notre assemblée de manière à la rendre plus démocratique, plus performante et productive, proche des citoyens tout en restant ouverte à la coopération interparlementaire régionale et internationale.” Antony Geros, président de l’assemblée de la Polynésie française (APF) a ouvert ce vendredi 19 mai à Tarahoi la première séance de la session administrative, en présence des autorités politiques, civiles et religieuses.

Citant d’emblée Gandhi à l’occasion de ce premier discours, Antony Geros a d’abord eu une pensée pour “tous les électeurs de Ma’ohi Nui” qui ont permis à la démocratie “de prendre tout son sens” lors des scrutins des 16 et 30 avril derniers. Selon lui, les électeurs ont clairement exigé “un changement rapide et efficace de la gouvernance” du Pays, mais aussi la nécessité de mener à bien les réformes.

Après avoir salué ses adversaires politiques, il a rappelé ses précédents passages au perchoir en 2004 et 2005 : “j’ai pu durant cette période initier la construction de l’Immeuble Tetuna’e destiné à sanctuariser le personnel institutionnel permanent dans un espace privatif dédié, entreprendre la grande réforme du Règlement Intérieur de notre institution et créer le Statut de la fonction publique des agents permanents de l’Assemblée de la Polynésie française.” Antony Géros a rendu hommage à deux anciens présidents, Jacqui Drollet et Gaston Tong Sang “qui ont respectivement ouvert notre institution aux relations internationales” et en l’associant à l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF).

“Redonner confiance dans l’action publique”

La première priorité d’Antony Géros sera de veiller à ce que l’assemblée “reste un lieu de délibération démocratique (…) où les débats puissent s’exercer librement et se tenir dans une atmosphère sereine et apaisée.” Il est selon lui essentiel que les représentants fassent preuve de “respect d’autrui” et d’humilité afin de “gagner le pari de réconcilier la population avec la fonction politique et de leur redonner confiance dans l’action publique.”

Le nouveau président s’engage à “privilégier autant que faire se peut, le consensus dans les grandes décisions” liées au fonctionnement de l’assemblée en restant à sa place de “Président de tous les élus”. Sa deuxième priorité sera de rendre l’institution “plus performante et productive” et propose aux 37 nouveaux élus de “tout mettre en œuvre” pour les aguerrir au fonctionnement des institutions polynésiennes.

“Je ne lésinerai pas non plus sur certaines priorités d’action que j’inscrirai dans le cadre du plan de formation adapté que je préparerai à votre intention au sujet du risque induit lié aux situations de conflits d’intérêt et de responsabilité pénale de l’élu” a déclaré Antony Géros qui envisage de doter la représentation d’un “Comité de déontologie parlementaire compétent en matière de prévention et de traitement des conflits d’intérêts mais également à même de pouvoir nous éclairer sur toute question relative à l’utilisation des moyens financiers mis à la disposition des représentants et des groupes”.

Une assemblée “plus ouverte sur le monde”

Antony Géros promet que la dématérialisation des échanges sera également priorisée et veut renforcer en moyens l’administration de l’APF, avec “des postes d’encadrement” destinés à étoffer l’expertise en matière d’évaluation des politiques publiques. Sa troisième priorité sera de rendre l’institution “plus accessible et plus proche” , avec une “vulgarisation” des travaux des élus et un “renforcement de la communication” sur le fonctionnement de l’APF.

Le service du protocole sera “reconfiguré” afin de faciliter l’organisation de rencontres citoyennes. Le site internet de l’institution sera également “rafraichi” et l’hébergement des sites dédiés à l’histoire “actualisés.” Antony Géros, qui promet un rapport d’activité annuel, veut aussi rendre l’institution “plus ouverte sur le monde” en renforçant la coopération interparlementaire (Assemblée nationale, Sénat, Congrès de la Nouvelle Calédonie, Assemblée territoriale de Wallis et Futuna) et en entretenant des relations diplomatiques avec les assemblées parlementaires du Pacifique réunies au sein du Groupe des Parlements des Iles du Pacifique (GPIP).

“Dans le cadre de l’inscription de Maohi Nui sur la liste onusienne des pays et territoires non autonomes“, Antony Géros annonce enfin qu’une “délégation officielle de l’APF participera à la séance de la 4e Commission de l’ONU à New York.”

Antony Géros veut un “espace d’accueil politique sanctuarisé”

La dernière priorité d’Antony Géros sera de faire de Taraho’i un “espace d’accueil politique sanctuarisé”. Il dit avoir remarqué qu’à chaque renouvellement des membres de l’assemblée, d’importants travaux de décloisonnement et de re-cloisonnement étaient effectués “la plupart du temps en fonction de considérations plus subjectives qu’objectives entrainant de ce fait un coût de dépenses inconsidérées”. Le nouveau président va mandater un maître d’œuvre afin de proposer un plan de répartition des espaces “permettant à chaque élu de Taraho’i de disposer d’une surface de travail équitable identique à celle de ses voisins de gauche et de droite en tenant compte de la réservation d’espaces plus spacieux destinés à accueillir les vice-présidents, présidents de commissions et présidents de groupe.”