Habituellement utilisée pour les matchs de rugby voire de football, la pelouse du stade de Fautaua à Pirae a accueilli mercredi 17 mai dernier un sport encore trop rarement pratiqué en Polynésie : le football américain. Si les tribunes n’étaient pas aussi remplies qu’un soir de Super Bowl aux États-Unis, le public était néanmoins venu nombreux pour encourager les deux équipes en lice ce jour là. Et de l’ambiance il y en a eu avec la sélection tahitienne des Toa Ura opposée à son homologue de Nouvelle-Calédonie. Un match retour qui s’est soldé sur un score largement en faveur des joueurs locaux qui se sont imposés 22-6.
Dès le premier quart temps, les Tahitiens montrent qu’il n’ont pas l’intention de terminer sur un match nul comme lors du match aller qui s’était achevé sur le score à parité de 26 partout.
Fervent soutien des supporters
Avec un fervent et bruyant soutien des supporters en tribunes, les Toa Ura mènent déjà 14-0 à la pause grâce à deux “touch down” et une transformation. En seconde période, les Néo-Calédoniens se reprennent et ouvrent enfin leur compteur avec un premier “touch down” qui leur rapportent six points. Mais ce sera leur unique fait d’arme, tandis que Tahiti continuera d’engranger des points jusqu’au coup de sifflet final.
Avec ce succès tant sur le plan visuel que de la performance, il reste maintenant à la Fédération tahitienne de football américain présidée par Josiah Williams de surfer sur cette victoire et sur l’engouement des familles venues encourager les joueurs, pour tenter de redémarrer son Championnat. Compétition qui est hélas en sommeil depuis la crise du Covid-19 qui avait fortement impacté les sports de contact, et notamment le “Foot US” où les joueurs sont nombreux et souvent “plaqués” sans ménagement les uns aux autres.
Mini championnat en fin d’année ?
“Pour le moment, vu que l’année est déjà bien entamée, nous envisageons plutôt d’organiser un mini championnat de septembre à décembre avec trois équipes, sachant qu’il faut au minium une vingtaine de joueurs au sein de chaque équipe pour des matchs dignes de ce nom” explique indique François Colonna, coach des Toa Ura. Ce dernier était accompagné dans sa mission contre les Cagous par Stéphane Marandin, entraîneur principal de la sélection tahitienne. “Une des difficultés réside dans le fait que la fédération ainsi que les clubs ont des problèmes d’équipements qui sont onéreux et ont une durée de vie limitée, notamment concernant la protection des casques qu’il faut changer tous les deux ans pour qu‘ils soient aux normes” conclut le coach.
Sécurité avant tout donc, en attendant peut-être un Mini Super Bowl qui se jouerait en fin d’année, alors que les précédents Heiva Bowl avaient lieu chaque année en juillet.
Putoru Nanaia, joueur des Toa Ura
“Ce qui me plait, c’est l’adrénaline”
“Ce qui me plait dans le football américain, c’est l’adrénaline, parce qu’il y a du contact au niveau de ce sport. Et puis la manière dont les équipes s’affrontent, c’est intense. Cela fait plusieurs années que je joue, plus de cinq ans, et j’aime ce match contre la Nouvelle-Calédonie. Ils ont une belle équipe, ils arrivent à percer notre défense, ils progressent tout doucement, donc leur course fonctionne bien, mais leurs passes pas trop. Et leur défaut que je constate, c’est qu’ils n’ont pas une défense très efficace, elle est trop rapprochée de nous, donc on a la possibilité d’avoir des touch down et c’est pour cela qu’on mène au score.”
