Puissant séisme en Nouvelle-Calédonie, l’alerte au tsunami levée

Par prudence, de nombreux habitants de Nouméa ont préféré rejoindre les hauteurs.
Par prudence, de nombreux habitants de Nouméa ont préféré rejoindre les hauteurs. (Photo AFP)
Temps de lecture : 3 min.

Un puissant séisme de magnitude 7,7 s’est produit ce vendredi 19 mai dans l’océan Pacifique à quelque 300 km au sud-est de la Nouvelle-Calédonie, où le littoral a été temporairement évacué en raison de risques de tsunami, selon la sécurité civile.

Le tremblement de terre a été détecté vers 14 heures locales (03H00 GMT) à une profondeur de 37 km et à 333,8 km des côtes calédoniennes, selon l’Institut américain de géophysique (USGS).

Par sa puissance, la secousse a immédiatement fait craindre un risque de raz-de-marée sur les côtes de Nouvelle-Calédonie mais aussi de certaines zones côtières du Vanuatu.

“Les premières vagues sont arrivées à Maré et à l’île des Pins mais elles n’ont pas dépassé 50 centimètres. Il y a lieu de penser que cela n’ira pas au-delà”, a déclaré le colonel Frédéric Marchi-Leccia, le directeur de la sécurité civile de Nouvelle-Calédonie.

Les sirènes ont retenti sur tout le territoire tandis que les forces de l’ordre et les pompiers appelaient à évacuer les côtes et les plages en ce début d’après-midi.

Le Centre d’alerte aux tsunamis du Pacifique (PTWC), basé à Honolulu, avait d’abord estimé qu’un raz-de-marée était “possible” dans un rayon de 1000 km autour de l’épicentre, avant de lever l’alerte une heure plus tard en Nouvelle-Calédonie puis dans tout le Pacifique.

“Sur la base de toutes les données disponibles, la menace de tsunami liée à ce tremblement de terre est maintenant écartée”, selon un communiqué du PTWC.

Des vagues d’un mètre au-dessus du niveau de la marée ont été observées à Lenakel au Vanuatu, selon la même source.

Les autorités de Vanuatu avaient aussi appelé les habitants à évacuer les zones côtières situées à moins de 12 mètres au-dessus du niveau de la mer et à moins de 300 mètres du rivage.

Vagues jusqu’aux genoux

Anna Erick, qui dirige un hôtel en bord de mer sur l’île de Tanna au Vanuatu, a expliqué à l’AFP qu’elle avait décidé de rejoindre un terrain plus élevé avec ses enfants après avoir vu des vagues inhabituellement importantes s’écraser sur une plage voisine.

Elle a précisé que les vagues arrivaient jusqu’aux genoux.

Benie Simo, organisateur de voyages sur l’île Mystère au Vanuatu, a rapporté avoir reçu par SMS un avertissement du gouvernement lui enjoignant d’évacuer les lieux et d’aller s’installer en hauteur.

Selon lui, les vagues montaient “très haut, mais ce n’est pas grand chose”, évoquant une hauteur d’un à deux mètres.

“Les gens font exactement ce qu’on leur dit de faire… Ils montent sur les hauteurs jusqu’à ce qu’on leur dise qu’ils peuvent redescendre en toute sécurité”, a-t-il déclaré.

“Hyper impressionnant”

Le PTWC avait également prévenu de la possibilité de vagues plus petites, de 30 centimètres à un mètre en Nouvelle-Calédonie, aux Fidji, à Kiribati et en Nouvelle-Zélande.

Avant la levée de l’alerte, le colonel Frédéric Marchi-Leccia avait exhorté à “rester à distance de la mer et à gagner un point en hauteur”, se félicitant ensuite que la population ait respecté “les consignes”.

A Nouméa, des habitants ont fortement ressenti la secousse.

“Nous étions au 14ème étage. On était sur le canapé en train de regarder tranquillement la télé, on finissait de déjeuner et puis ça a tremblé pendant quelques secondes. C’était hyper impressionnant. On est descendu, tout le monde est descendu”, a déclaré à la radio Nouvelle Calédonie Première, un habitant de Nouméa dont le nom n’a pas été révélé.

“On n’a pas réfléchi, on a appelé ceux qui étaient dans la maison, on est allé chercher ma belle-sœur et tout de suite on est venu sur les hauteurs”, a raconté aussi Anne-Laure, une habitante du quartier de Magenta à Nouméa.

Barbara, une autre habitante de Nouméa, affirme “ne pas ressentir d’inquiétude particulière” même si elle va éviter d’aller “à proximité des plages”. “Nous avons tous été marqué par le tsunami de 2004, donc il ne faut pas prendre les choses à la légère”, ajoute-t-elle.

Un journaliste de Nouvelle-Calédonie a indiqué “avoir ressenti une forte secousse pendant au moins 15 à 20 secondes”.

La secousse a notamment été ressentie à Lifou aux îles Loyauté.

L’activité sismique est fréquente dans la “Ceinture de feu” du Pacifique où entrent en collision les plaques tectoniques.

AFP