Elections – Pour la liste de Kelly Asin, la CCISM “doit se réinventer”

Pour Kelly Asin et la liste CCISM 2028, "la CCISM aurait du se positionner dans le paysage économique polynésien." (Photo : Sébastien Berson)
Kelly Asin a remporté la victoire dans trois des quatre collèges.(Photo : Sébastien Berson)
Temps de lecture : 3 min.

Nouvel outsider pour la liste “les entreprises réunies” menée par Stéphane Chin Loy, pour les élections de la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Services et des Métiers (CCISM) en juin prochain. Alors qu’en 2018, cette seule liste se présentait, trois listes sont en course cette année, pour présider la CCISM pour les cinq prochaines années. La liste “CCISM 2028”, menée par l’entrepreneur Kelly Asin, est une de celle-ci.

“Recenser, Connecter, Développer, Mener “. Tels sont les piliers du programme de la liste “CCISM 2028”, menée par Kelly Asin, directeur général de Generali Tahiti, et de ses colistiers, parmi lesquels on retrouve Steeve Liu, Rexford Brotherson, Patricia Lichon, Vaea Tracqui-Barbot. La liste, précise le candidat à la présidence de la chambre, a pour vocation d’apporter un renouveau, une nouvelle vision, une nouvelle contribution. “La CCISM doit se réinventer, avec des nouveaux visages, avec de nouvelles équipes.”

Pour Kelly Asin et ses colistiers, cette candidature s’inscrit dans une démarche de développement de l’entreprenariat et de motivation des personnes à aller dans ce sens. Non pas de les démotiver. Le carcan administratif est aujourd’hui un réel frein pour celles et ceux qui veulent se lancer dans l’aventure entrepreneuriale indique la tête de liste : “quand vous lancez dans cette aventure (entrepreneuriale NDLR) , vous avez deux choses importantes. Une, d’avoir l’idée. Deux, d’avoir les financements. Toute la partie administrative doit être une formalité. Et ça, aujourd’hui, c’est devenu le frein à la création d’entreprise. On ne comprend pas cette organisation à laquelle on est arrivés.

Le délai d’obtention du fameux sésame pour se lancer dans le monde de l’entreprise, le Kbis, est également, pour la liste “CCISM 2028”, une réelle source de démotivation pour toute personne qui souhaite se lancer. “Il y a un délai de dix mois pour obtenir son Kbis. Comment voulez-vous motiver les gens qui souhaitent entreprendre ?” interroge l’entrepreneur.

De tous les territoires d’outre-mer, la Polynésie française est le seul à avoir la gestion du Kbis exercée par l’État, indique Kelly Asin. “Dans un premier temps, il est important que le Pays récupère la compétence Kbis. L’important est de trouver une solution optimale et efficace pour les patentés. Si on s’aperçoit que la CCISM doit s’occuper de cela, et bien on le fera.”

“La CCISM doit être la maison du patenté

Autre constat établi par la liste candidate aux élections de juin prochain, une non-adaptation des textes réglementaires aux spécificités du territoire. “L’organisation économique doit s’adapter à la situation économique. On a un pays de 270 000 habitants. Ça ne sert a rien d’aller chercher des règles ou des process d’un pays, comme la métropole, qui compte 67 000 000 d’habitants (…) Il faut des règles qui soient connues de tous et qui soient simplifiées par rapport à la micro-économie qu’est la Polynésie française.”

Point sur lequel la liste souhaite aussi faire évoluer les choses, le positionnement de la CCISM dans le paysage économique du Pays. Kelly Asin regrette que l’équipe actuelle n’ait pas exercé de la sorte : “la CCISM aurait du se positionner dans le paysage économique polynésien. La CCISM aurait du être sollicitée par nos décideurs ou la CCISM aurait du aller frapper à la porte des politiques. La CCISM doit alerter les pouvoirs publics si elle pense que des décisions prises sont inadaptées.”

Interrogé sur le dossier de la gestion de l’aéroport, aucun positionnement pour le moment de la liste “CCISM 2028”, précise Kelly Asin. Il informe, qu’en cas de victoire, tous les tenants et les aboutissants du dossier seront étudiés. Il indique encore que, si la liste gagne, il sera prioritaire d’analyser les risques et/ou avantages pour la CCISM mais aussi et surtout définir si il y a un intérêt ou pas pour le Pays . De l’étude de tous ces paramètres dépendra le positionnement futur de la liste sur le dossier en cas de victoire.

Sur l’engagement de la liste dans la durée, le directeur général de Generali Tahiti est formel: “ce qui est certain, c’est qu’on passera la main. On se dit que cinq ans c’est bien. Ni trop court, ni trop long. C’est ce qu’il faut pour que l’on puisse mettre en place le programme que l’on souhaite.”

Enfin Kelly Asin tient à souligner que “la CCISM doit être la maison du patenté. Le patenté ne doit pas penser qu’il vient dans une administration pour aller prendre un ticket. Le patenté doit se sentir chez lui.”

Programme de la liste CCISM 2028