Galerie Winkler – Jusqu’au 6 juin : Tāhiri expose pour la première fois en solo

Tāhiri a accueilli mercredi 25 mai un public venu nombreux pour le féliciter lors du vernissage de sa toute première exposition en solo. (Photo : Jean-Marc Monnier)
Tāhiri a accueilli mercredi 25 mai un public venu nombreux pour le féliciter lors du vernissage de sa toute première exposition en solo. (Photo : Jean-Marc Monnier)
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Il y avait du monde ce jeudi 25 mai au soir à la Galerie Winkler rue Jeanne d’arc à Papeete. Le jeune artiste polynésien Tāhiri y accueillait en effet le public et les curieux mais aussi sa famille et ses amis pour le vernissage de la toute première exposition qui lui est entièrement consacrée.

Peintures sur toile, sur papier, photomontages et autres polaroïds associés, sortis de l’imaginaire créatif de cet enfant de Faa’a qui a étudié les arts plastiques à Bordeaux, sont à découvrir jusqu’au mardi 6 juin.

“Travail photographique, numérique et d’impression”

“Il y a un travail photographique mais aussi numérique et d’impression sur un papier un peu spécial, ainsi que de l’acrylique et de la peinture à l’huile. Toutes les œuvres exposées sont le résultat des expérimentations que je réalise depuis mon retour à Tahiti en 2020, et c’est pour cela qu’il y a des techniques différentes” explique Tāhiri. “Pour la peinture, j’ai travaillé avec quatre couleurs et les nuances de ces couleurs : le orange, le vert, le rose et le bleu, avec en plus le blanc qui est la toile que l’on voit derrière, avec des espaces vides et pleins”.

Mélanger la modernité et le traditionnel

Vaiana Drollet, responsable de la galerie Winkler, se réjouit quant à elle d’accueillir à nouveau dans ses murs un jeune et prometteur artiste issu d’une nouvelle génération qui n’hésite pas à mélanger des éléments de modernité dans des œuvres aux inspirations pourtant traditionnelles.

“Son grand-père avait lui aussi l’âme d’un artiste et il vivait dans un fare à Hitia’a construit autour d’un cocotier qui traversait la maison et dépassait du toit” se souvient son père qui, lui, vit du côté de Auae. Le papa qui félicite aussi son fils pour avoir participé avec brio à un concours photographique océanien où Tāhiri avait terminé à la deuxième position, grâce à un cliché de vana’a plein d’originalité.

Place aux nouveaux artistes polynésiens

D’autres pépites locales ont déjà exposé dans ces mêmes lieux lors d’une exposition collective en mars dernier. Il s’agissait de Sébastien Canetto, Yiling Changues, Evrard Chaussoy, Cronos, Andreas Dettloff, Jean Duday, Jean-Paul Forest, Ken Hardie, Htj, Guillaume Machenaud, Jonathan Mencarelli, Stéphane Motard, Mov, Maryse Noguier, Tahe, Tahiri Sommer, Tafetanui, Taunatere, Ths et Tuatahi. La précédente exposition était consacrée à Tuatahi jusqu’à la mi-mai, et les prochains à exposer seront à nouveau des artistes polynésiens.

Créateurs qui démontrent le besoin de s’exprimer de la jeune génération dans un monde trop souvent gangréné par la grisaille et la morosité.

La famille de Tāhiri est particulièrement fière de cet enfant de Faa’a qui a étudié les arts plastiques à Bordeaux. (Photo : Jean-Marc Monnier)

Tāhiri, 28 ans, artiste

“Rendre mon travail numérique unique”

“J’ai fait des expositions collectives durant ces trois dernières années mais c’est la première fois que j’expose tout seul. Pour mes œuvres, j’essaie de répondre à la même problématique qui est comment rendre mon travail numérique unique. Par exemple pour les polaroïds, c’est une photo normale que je découpe ensuite en petits morceaux, et chaque morceau doit correspondre au format que je vais ensuite scanner puis assembler. Et que ce soit pour les photos ou les tableaux, il y a toujours un lien vers la culture polynésienne avec un petit élément perturbateur dans l’image. Il faut le chercher et essayer de comprendre cet élément. Sur certains tableaux, il y a aussi des motifs qui souvent se répètent et cela fait référence aux tifaifai traditionnels, mais ce qui est représenté fait rupture avec le tifaifai parce que là, on a des personnages, des portraits et des natures mortes contrairement à ce qui est représenté habituellement dans les tifaifai.”

Vaiana Drollet, responsable de la galerie Winkler, se réjouit d’accueillir à nouveau dans ses murs un jeune et prometteur artiste local. (Photo : Jean-Marc Monnier)

Informations pratiques

Exposition “E Maha’ ū, quatre couleurs & nuances” de Tāhiri

Du 25 mai au 6 juin 2023 à la Galerie Winkler, 17 rue Jeanne d’arc, Papeete

Du lundi au vendredi de 9h à 12h30 puis 13h30 à 17h, samedi de 8h30 à midi

Tél : 40 42 81 77 ; mail : gal.winkler@mail.pf ; internet : galeriewinkler.net

Toutes les œuvres exposées sont le résultat des expérimentations que Tāhiri a réalisé depuis son retour à Tahiti en 2020. (Photo : Jean-Marc Monnier)