Assises du handicap – L’accessibilité et l’insertion professionnelle “prioritaires”

Les voitures garées sur le trottoir, une personne à mobilité réduite (PMR) sur la route, le monde à l'envers...
Les voitures garées sur le trottoir, une personne à mobilité réduite (PMR) sur la route, le monde à l'envers... (Archives DG)
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Trois journées polynésiennes en faveur des personnes en situation de handicap se sont tenues du 25 au 28 avril dernier à Aorai Tinihau. À l’issue de ces rencontres, un bilan final des Assises polynésiennes du handicap a été dressé et rendu public ce vendredi 26 mai sous le chapiteau de la présidence. Cette année, il était question d’inclusion socio-professionnelle et d’accessibilité des personnes handicapées.

Rappelez-vous, les journées polynésiennes du handicap se sont déroulées du 25 au 28 avril dernier à Aorai Tinihau. Grâce à la Fédération Polynésienne des Sports Adaptés et Handisport (FPSAH), les personnes en situation de handicap ont pu s’amuser, s’instruire mais aussi démontrer leurs compétences sportives. C’est dans ce contexte festif que les Assises polynésiennes du handicap se sont déroulées, évoquant les problématiques de l’insertion socio-professionnelle et l’accessibilité aux transports terrestres des personnes aux besoins particuliers.

Un mois après ce rassemblement, les participants, des membres d’associations, en présence des représentants du gouvernement et des parlementaires, se sont réunis ce vendredi 26 mai sous le grand chapiteau de la présidence pour présenter le bilan final de ces journées et pour exposer ce qui a été soulevé durant les Assises.

Depuis 2017, les Assises polynésiennes du handicap prônent la vision d’une “Polynésie plus inclusive” grâce notamment à une collaboration avec les services et organismes du fenua en faveur des personnes invalides. Elles sont leur voix.

De leur création à nos jours, les Assises ont permis de nombreuses avancées pour faciliter l’insertion professionnelle des personnes handicapées : par exemple, la simplification des démarches administratives auprès du Sefi ou l’adoption de la loi du Pays du 2 juillet 2020 pour le cumul de l’AAH (Allocation aux adultes handicapés) avec un revenu professionnel.

À l’aide d’enquêtes et de discussions avec des personnes invalides et des organismes publics et privés, des problématiques sont évoquées et des solutions proposées pour palier les défaillances.

Henriette Kamia (au centre), présidente de la FPSAH, entourée des présidents des associations membres de la fédération. (Photo : Lana CHAINE)

L’inclusion socio-professionnelle des personnes handicapées

Cette année, l’inclusion socio-professionnelle des personnes handicapées relève d’un statut prioritaire. Une problématique d’actualité que les associations qui accompagnent ces personnes déplorent, comme le centre de la Fraternité chrétienne de Punaauia qui aimerait que “la cause des personnes en situation de handicap soit d’avantage prise en compte par le gouvernement“, selon Jacinthe Faatau, aide éducatrice.

Malgré les efforts des Assises, de nombreux freins ont été relevés lors de ces discussions : la lourdeur des démarches administratives, le manque de communication sur le Handicap, l’absence du médecin de main d’œuvre ou encore l’inaccessibilité des locaux et des moyens de transports.

Néanmoins, à chaque frein sa solution ! Donc, pour résoudre les problématiques énoncées, les Assises proposent, en outre, de renforcer la relation de proximité auprès des employeurs pour simplifier les démarches administratives, créer un forum de l’emploi travailleur handicapé, créer un cadre juridique pour les accompagnants ou encore sensibiliser et former les employeurs et les collaborateurs.

L’accessibilité aux transports terrestres

Lors de ces Assises, la question de l’accessibilité des personnes en situation de handicap dans les transports terrestres a également été étudiée. Encore une fois, une problématique “primordiale” pour les associations qui œuvrent pour ces personnes.

À l’issue de ces restitutions, les Assises ont soulevé de nombreux freins dont, par exemple, une insuffisance de places adaptées pour les PMR en fauteuil roulant, un planning de mise en service de bus adaptés non respecté, le manque de taxis adaptés ou encore la nécessité d’un accompagnant pour se déplacer en voiture.

On l’aura donc compris, il est question de faciliter l’autonomie des personnes en situation de handicap, car à leur manière, ils peuvent accomplir les mêmes actions qu’une personne valide. De ce fait, les solutions proposées sont en outre : augmenter le nombre de bus adaptés aux PMR, former les chauffeurs à la prise en charge des personnes handicapées, créer un cadre juridique notamment pour l’homologation mixte des taxis qui souhaitent transporter des PMR en fauteuil ou encore une prise en charge du gouvernement sur l’aménagement des véhicules adaptés.

Bien entendu, les solutions évoquées demeurent, pour l’instant, des hypothèses pour améliorer le quotidien des personnes invalides dans la société polynésienne. À ce jour, une place de parking, des rampes d’accès et des sanitaires ont été inaugurés dans la matinée du 26 mai au sein du ministère des Solidarités. Un bon début pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap.

Natalie Heirani Salmon, déléguée interministérielle au handicap : “un fenua plus inclusif”

Le président Moetai Brotherson l’a dit et redit, nous voulons du changement ! Donc, nous voulons vraiment que les personnes handicapées fassent partie intégrante de la société civile et que la présidence devienne en quelques sortes leur maison. À ce jour, nous travaillons actuellement sur le sujet de l’inclusion des personnes invalides. Nous avons une panoplie de mesures et nous réfléchissons à des échéances parce qu’il y a des mesures à court, moyen et long termes. C’est sur cela que nous appuyons nos efforts en ce moment avec les ministres, pour notamment véhiculer le message d’un fenua plus inclusif