Teahupo’o : la passerelle du PK 0 “fermée définitivement” à partir du 12 juin

Fermeture pont PK 0 Teahupoo
Déjà sous le coup d'un arrêté d'interdiction de franchissement par la commune de Taiarapu-Ouest, la passerelle du PK 0 de Teahupo'o sera condamnée à partir du lundi 12 juin 2023 par le Pays (Photos : ACL/LDT).
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Entre la vétusté de la passerelle, la crue destructrice du 1er mai dernier et un arrêté de la commune de Taiarapu-Ouest soulignant la dangerosité de l’infrastructure (en fermant théoriquement l’accès malgré des travaux de consolidation en urgence), c’était inévitable : cet après-midi, lundi 5 juin 2023, le ministre des Grands travaux et de l’Équipement, en charge des transports aériens, terrestres et maritimes, Jordy Chan, a annoncé à une trentaine d’habitants réunis à la mairie de Teahupo’o la “fermeture définitive” de l’actuelle passerelle piétonne du PK 0.

Une barge pour assurer la liaison

Réunion publique à la mairie de Teahupo’o.

Cette rencontre faisait suite à une première réunion organisée la semaine dernière de l’autre côté de la rivière Fau’oro, qui s’était soldée par une majorité d’avis défavorables vis-à-vis de cette perte d’autonomie pour franchir les quelques mètres qui séparent les deux rives. “Le diagnostic, c’est que la passerelle risque de s’effondrer. L’état de corrosion est tel que la passerelle est irréparable. On est dans une situation critique. On a décidé de condamner cette passerelle à compter du lundi 12 juin pour garantir la sécurité des gens. L’alternative à court terme, c’est une liaison de la plage de Teahupo’o à la pointe Mahora, toutes les 30 minutes selon un planning de 5 heures à 18 heures. Une barge de la flottille administrative sera mise à disposition et sécurisée pour le transport de passagers, ainsi que trois agents pour la conduite et la sécurité des personnes. Ce n’est pas une solution idéale, mais c’est ce que nous avons de mieux dans l’immédiat”, a détaillé le ministre.

La phase de test débutera le mercredi 7 juin 2023, à 5 heures du matin. Cette solution vise à patienter jusqu’à la mise en service de la nouvelle passerelle en cours de construction, au plus tôt en avril 2024.

Les horaires prévisionnels pour la phase de test, à compter du mercredi 7 juin 2023.

Des inquiétudes chez les riverains

Les administrés ont à nouveau fait part de leurs doutes. Difficile de faire l’unanimité face aux contraintes professionnelles, familiales et sanitaires de chacun. Quid des travailleurs qui prennent le bus à 3 heures du matin, des dialysés, des messes en soirée et des prestataires nautiques, déjà soumis à de nombreuses contraintes en raison du parking limité par les travaux de la nouvelle passerelle et de la marina, à l’approche des JO 2024 ? Des trajets en 4×4 par voie terrestre via le passage à gué ont été sollicités pour les cas particuliers. Les inquiétudes des riverains concernés ont également porté sur l’arrêt des rotations de la barge en cas de houle de sud-ouest, à l’aube de la saison.

La rencontre s’est tenue en présence du maire de Taiarapu-Ouest, Tetuanui Hamblin. “On veut éviter un drame”, a rappelé le Tavana. “Merci fa’aterehau, parce que tu ne nous a pas laissés sans solution. On vous a entendus. À notre niveau, nous allons essayer de trouver des solutions complémentaires”, a ajouté la maire déléguée de Teahupo’o, Roniu Tupana-Poareu, pour rassurer la population.

Jordy Chan, ministre des Grands travaux et de l’Équipement, en charge des transports aériens, terrestres et maritimes :

« Un risque à la sécurité des personnes »

« Le transfert par barge sera gratuit pour tout le monde, riverain comme touriste. La passerelle sera condamnée, puis démantelée dans le cadre du marché contractualisé avec l’entreprise Boyer. Ça a été un choix difficile, mais aujourd’hui, la passerelle est dans un état de délabrement avancé et pose un risque à la sécurité des personnes. Mes équipes m’ont confirmé qu’elle était irréparable. On sait que la fermeture de la passerelle va occasionner une gêne pour la population, mais malgré l’interdiction en vigueur, il y a toujours du passage et ce qui compte à nos yeux, c’est que la vie des gens ne soit pas mise en péril ».