Catamaran gonflable russe recherche équipiers pour circumnavigation

Un catamaran gonflable russe est à la recherche d'équipier pour poursuivre sa circumnavigation vers l'Australie. (Photo : DR)
Un catamaran gonflable russe est à la recherche d'équipier pour poursuivre sa circumnavigation vers l'Australie. (Photo : DR)
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Vous aimez l’aventure, la navigation et la vie dûre ? Une page Facebook propose sans doute ce qu’il vous faut ! Le groupe “Equipiers et Entraide Voiles de Polynésie” se fait en effet le relais d’une recherche de deux marins particuliers. Ils doivent être capable d’embarquer sur un voilier hors du commun, le S/V (Sailing Vessel) Russian Ocean Way.

La vie à bord de ce catamaran gonflable est assez spartiate : pas de pilote automatique ni de cuisine, et une seule cabine commune. (Photo : DR)

Ce catamaran gonflable affrété sous l’égide de la Société géographique russe réalise actuellement un tour du monde, marchant ainsi sur les pas des premiers circumnavigateurs pré-soviétiques. Il est arrivé en mai dernier en Polynésie, puis début juin à Tahiti suite à un passage par les Gambier puis les Tuamotu, et repartira vers l’Australie à la fin du mois.

Pas de pilote automatique…

“Russian Ocean Way” est équipé de technologies modernes de navigation indispensables pour entreprendre de tels parcours transocéaniques, dont le téléphone Iridium, la VHF, des panneaux solaires et une balise de détresse satellitaire de type EPIRB (Emergency Position Indicating Radio Beacon).

Mais la vie à bord s’annonce néanmoins assez spartiate pour les équipiers. Pas de pilote automatique ni de cuisine à bord, et une seule cabine commune pour l’équipage composé de quatre à cinq marins. Les candidats doivent “accepter des conditions de vie et de navigation difficiles avec très peu d’intimité car tous les membres d’équipage dorment dans les mêmes quartiers” peut-on lire sur l’annonce visant à compléter l’équipage.

Départ pour l’Australie le 25 juin

Les candidats doivent également “être en forme et en bonne santé, parler anglais, avoir un passeport valide avec visa ou droit de transit dans les pays de l’itinéraire prévisionnel” qui passe par plusieurs îles et donc pays du Pacifique sud (voir ci-dessous). Ils doivent aussi être prêts à appareiller à partir du 25 juin pour rallier la Polynésie française à l’Australie, sur une durée estimée à 71 jours, mais également “accepter les changements d’itinéraire et la durée estimée du passage, en raison des conditions météorologiques et de navigation”.

A la clé, à l’issue de ce tour du monde sur deux “boudins flottants”, des souvenirs impérissables et peut-être une inscription dans le Livre Guinness des Records. Avis aux amateurs…

Le catamaran gonflable russe a fait escale aux Tuamotu avant de rallier Tahiti début juin. (Photo : DR)

Récits d’aventures

“Les circumnavigateurs ont quitté l’île de Mangareva aux îles Gambier le 17 mai. Presque immédiatement, il est devenu clair d’après la météo que le catamaran était tombé dans la zone d’influence du phénomène naturel d’El Niño. C’est l’une des phases de ce qu’on appelle l’oscillation australe, un phénomène qui a un impact significatif sur le climat de la Terre. Lorsqu’il se produit, la zone d’eaux proches de la surface chauffées se déplace vers l’est, affaiblissant voire “arrêtant” les alizés, qui soufflent des tropiques toute l’année en direction de l’équateur.”

“La nuit sur le chemin de Fakarava n’a pas été facile. Le vent changeait constamment, et pour garder le cap et éviter les récifs dans le noir, les circumnavigateurs devaient beaucoup travailler la barre. Ils arrivent à temps à l’entrée sud du lagon : le courant est minime et dans la bonne direction, vers l’atoll. Le matin du 30 mai, on découvre que le nez de la coque gauche du catamaran est percé. Encore une fois, la réparation, pour aller à Tahiti le 3 juin. Tout le voyage de 245 milles a dû se faire avec un moteur endommagé dans un calme presque complet, essayant d’attraper le vent dans les voiles.”

“Tôt le matin du 5 juin, le catamaran a jeté l’ancre dans une baie de Tahiti. Voyager ici depuis les îles Gambier dans la partie sud-est des Tuamotu a pris 20 jours à Evgeny Kovalevsky, Stanislav Berezkin, Andrey Cherepanov et Caleb Jara Garate. Ces trois semaines ont été pleines de travail et d’aventures : le navire a été attaqué par un requin, l’équipage a lutté contre la météo, les pannes, a résolu des problèmes, a trouvé des traces de navigateurs russes et s’est fait de nouveaux amis.”

Source : https://www.rgo.ru/en/article/el-nino-shark-bite-and-heat-rgss-circumnavigation-reaches-tahiti

Le catamaran de l’expédition de la branche régionale Tomsk de la Société géographique russe a fait escale à Hao après son passage aux Gambiers. (Photo : DR)

Deux itinéraires possibles

  • Formule 1

1. Tahiti – Raiatea – Samoa 1335 milles 20 jours

2. Samoa – Fidji nord – Fidji sud – 700 milles 15 jours

3. Fidji – Nouvelle-Calédonie 700 miles 15 jours

4. Nouvelle-Calédonie – Cairns, Australie 1200 milles 21 jours

  • Formule 2

1. Tahiti – Rarotonga 550 milles 10 jours

2. Rarotonga – Tonga 1000 milles 15 jours

3. Tonga – Fidji 400 milles 10 jours

4. Fidji – Nouvelle-Calédonie 700 miles 15 jours

5. Nouvelle-Calédonie – Cairns, Australie 1200 milles 21 jours

Sur la route des premières expéditions russes

Le 1er juillet 2021, les voyageurs sibériens Evgeny Kovalevsky et Stanislav Berezkin se sont lancés sur la route des premières expéditions russes autour du monde du XIXe siècle : celle d’Ivan Kruzenshtern (1803-1806), celle de Yuri Lisyansky (1803-1806), celle d’Otto Kotzebue (1815-1818, 1823-1826), Vasily Golovnin (1817-1819), Fedor Litke (1826-1829), Faddey Bellingshausen et Mikhail Lazarev (1819-1921). Le projet international de la branche régionale “Tomsk” de la Société géographique russe “Suivre les traces des explorateurs russes” est dédié au 250e anniversaire de Krusenstern et au 200e anniversaire de la découverte de l’Antarctique par les marins russes. Ces événements ont longtemps déterminé le leadership de la Russie dans le développement des océans et la découverte de nouvelles terres. Pour en savoir plus sur le projet, rendez-vous sur le site internet de l’expédition : http://sibtraveler.com/