Faratea : huit nouveaux hangars pris d’assaut par les professionnels

Hangars Faratea
L'inauguration s'est tenue ce matin, jeudi 15 juin 2023, à la zone industrielle située aux portes de Taravao (Photos : ACL/LDT).
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Flambants neufs avec leur toiture courbée et leur façade colorée, les huit nouveaux hangars professionnels de la zone industrielle de Faratea ont été inaugurés, ce matin, jeudi 15 juin 2023, aux portes de Taravao. Ils viennent compléter l’offre sur place, les cinq hangars en activité depuis 2012 étant tous occupés depuis plusieurs années.

Transformation alimentaire et autres activités

Construits pour 350 millions de francs par Grands Projets de Polynésie (G2P) en partenariat avec la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Services et des Métiers (CCISM), ces nouveaux locaux sont répartis en deux pôles : 4 hangars alimentaires de 77 à 156 m2 et 4 hangars non-alimentaires, dits “mécaniques”, de 145 à 233 m2, avec des possibilités de jumelage pour suivre le développement des entreprises. Des espaces de parking et un gardiennage nocturne du site se joignent à cet aménagement, qui mise aussi sur les atouts écologiques et économiques de l’énergie photovoltaïque. Les loyers mensuels se veulent attractifs, s’échelonnant de 61.600 à 178.400 francs hors taxes.

Déjà tous réservés

Ces nouveaux hangars sont largement plébiscités. “Les locaux sont théoriquement déjà tous réservés. Dès le démarrage des travaux, nous avons reçu des demandes. Les personnes intéressées peuvent quand même nous contacter, en cas de désistement”, nous a indiqué l’ancien ministre de l’Équipement, Luc Faatau, responsable du pôle foncier à G2P. En attendant la zone bio-marine, dont la première pierre a été posée en février dernier, le spécialiste des rori, Tahiti Marine Products, débutera ses transformations dans un des nouveaux hangars. La demande est telle que certaines entreprises ont même fait le pari de louer un terrain sur la zone industrielle pour y construire leur propre site de travail : c’est le cas de Marama Nui et Bylie.

Poursuivre le développement

La première pierre de ces nouveaux hangars avait été posée sous la mandature d’Édouard Fritch, en octobre 2021. Interrogé à ce sujet, l’actuel ministre de l’Équipement s’inscrit dans la continuité du développement économique de la zone. “C’est un projet pertinent, amorcé par le précédent gouvernement, que nous allons poursuivre, car ça va dans le bon sens”, nous a confié Jordy Chan. “Ce qu’on constate, c’est que le modèle centré sur Papeete atteint ses limites. Notre vision, c’est de développer ce second pôle d’activités à la Presqu’île. Ça mettra du temps à se réaliser, il faut être réaliste, mais je suis convaincu que nous y parviendrons”, poursuit le ministre. Les premiers locataires devraient s’installer à partir du mois prochain.

Anthony Jamet, maire de Taiarapu-Est et premier vice-président de Tereheamanu :

Hangars Faratea

“Attirer de nouvelles activités pour créer des emplois

« Je suis content que ce qui avait été envisagé au départ se concrétise progressivement. Nous avons toujours défendu le projet de créer un véritable pôle d’activités à la Presqu’île pour satisfaire la demande et éviter de passer deux à trois heures en voiture chaque jour pour se rendre en ville. L’idée, c’est d’attirer de nouvelles activités ici pour créer des emplois près de chez soi. C’est aussi une façon d’atteindre une meilleure qualité de vie. D’ailleurs, on peut toujours venir faire du sport à Faratea, qui offre un superbe cadre ».

Jérémy Biau, gérant de Tahiti Oil Factory :

Hangars Faratea

“Un deuxième local pour poursuivre notre développement 

« On occupe déjà un local à Faratea. On va prendre un deuxième local pour poursuivre notre développement, qui est progressif. On est spécialisé dans les mono’i et les produits ménagers, donc ça va nous permettre de séparer ces deux entités et de gagner de l’espace. Ces hangars, c’est un énorme levier. Sans ça, on ne pourrait même pas espérer avoir du foncier dans de bonnes conditions. C’est une délocalisation : mon équipe va à contre-sens des bouchons avec une meilleure qualité de vie. C’est aussi une stratégie financière : un local ici est environ 70 à 80 % moins cher qu’en ville, avec l’avantage du neuf aux normes et prêt à aménager ».

Juliet Lamy, gérante de La Fromagère de Tahiti :

Hangars Faratea

“Sans ce hangar, j’aurais été contrainte de fermer mon entreprise

« Je cherchais depuis longtemps un local pour m’installer après les Ateliers Relais. Il n’y avait aucune offre alimentaire adaptée à la Presqu’île, où je suis obligée de rester pour être au plus près de la ferme pour la livraison du lait. J’ai pensé construire moi-même ma fromagerie, mais je me suis vite rendu compte que c’était hors de prix. Le local est nu, donc je vais devoir tout aménager, mais je suis soulagée. Je n’avais pas d’issue : sans ce hangar, j’aurais été contrainte de fermer mon entreprise ».