Le 22 juin, c’est la journée nationale de réflexion du don d’organes et de la greffe. À cette occasion, le Centre Hospitalier de Polynésie française (CHPF) organise une journée de sensibilisation dans la nef de l’établissement. Depuis 2013, 148 patients ont eu la chance de recevoir une greffe de rein. C’est le cas de Toareia Izal, qui à la suite d’une insuffisance rénale, a bénéficié d’un greffon en février 2022.
Toareia Izal : “la greffe a changé ma vie“
Grâce à un donneur en état de mort encéphalique, Toareia Izal fait partie des 148 patients ayant bénéficiés d’une greffe rénale au fenua depuis 2013. Son histoire débute en 2008. Toareia Izal a 17 ans et découvre qu’il a une insuffisance rénale. Depuis cette date, le parcours médical du jeune homme prend une autre tournure : il consulte l’hôpital puis est immédiatement inscrit en liste d’attente d’une greffe. Au fil des années, sa capacité physique baisse drastiquement. Il devient urgent d’entamer une dialyse pour pallier la défaillance de la fonction d’épuration du sang de ses reins : “la dialyse péritonéale était préférable pour moi car ce traitement pouvait être effectué à la maison. Bien que mes reins ne fonctionnaient presque plus, j’avais quand même la dialyse qui m’aidait à évacuer les déchets de mon corps”, nous explique-t-il. En effet, la dialyse, c’est quatre heures de traitement durant la journée et huit heures durant la nuit. Une médication “très lourde à supporter physiquement et mentalement“, selon le jeune père de famille. Lourde et longue comme la liste d’attente qui concerne, à ce jour, près de 113 patients.
Puis en 2022, plus de dix ans après sa première consultation à l’hôpital, Toareia est contacté par le CHPF : les médecins ont trouvé un donneur d’organe potentiel pour le jeune homme. Après plusieurs démarches administratives et examens médicaux réalisés en vue de vérifier la compatibilité de Toareia avec le greffon, le jeune homme est greffé avec succès !”Un énorme soulagement” pour le jeune père de 30 ans qui attendait ce moment depuis 2008.
Aujourd’hui, Toareia Izal reprend goût à une vie “normale” : “la greffe a changé ma vie ! D’une part au niveau familial puis personnellement. Nous ne pouvions pas prendre de vacances car il fallait faire la dialyse tous les jours. Quotidiennement cela devenait compliqué. Depuis que j’ai été opéré, j’ai plus de liberté. Nous pouvons faire des sorties nocturnes, voyager, ou bien aller à Moorea durant une semaine. Il n’y a plus toutes les contraintes de la dialyse“, affirme-t-il soulagé. Bien qu’il soit sortir d’affaire, Toareia doit suivre un traitement à vie, qui consiste à prendre des anti-rejets le matin et le soir. “Maintenant, j’ai l’impression de renaître. C’est vraiment une renaissance pour moi”, conclut-il, reconnaissant.
Informer pour mieux sensibiliser
À l’initiative de l’équipe de la coordination hospitalière des prélèvements d’organes du CHPF, une journée de sensibilisation sur le don d’organes et la greffe est organisée dans la nef de l’établissement ce jeudi 22 juin. Un évènement en vue de mettre l’accent sur l’importance du don d’organes et expliquer les enjeux associés à la transplantation rénale. Des conférences et des stands d’informations sont notamment prévus afin d’échanger et de répondre aux questions des visiteurs. Dans une démarche de solidarité, un marché artisanal est mis en place pour que chacun ait la possibilité de soutenir cette journée en effectuant des “achats solidaires” : 10% des recettes seront reversés à l’association “Un don de vie”, qui oeuvre pour l’information du grand public au sujet du don d’organes.
Les chiffres
Depuis 2013, le don d’organes est légalement possible en Polynésie française. Cette année, dix patients ont eu la chance de recevoir un greffon rénale. Un “bon chiffre” selon les professionnels de santé du CHPF en charge de la greffe, particulièrement après la crise sanitaire qui a compliqué la pratique de cette opération thérapeutique. Ce qui résulte à une somme de 148 patients ayant bénéficiés d’une transplantation rénale, la seule greffe possible sur le fenua. Néanmoins, le nombre de patients inscrit en liste d’attente ne diminue pas : 113 individus espèrent recevoir un jour le saint-graal.