Vendredi 23 juin 2023 avait lieu la cérémonie de sortie de la 10e promotion des Policiers Adjoints en Polynésie française. 18 hommes et femmes qui, après quatre mois de formation, souhaitent tous préparer le concours de gardien de la paix en septembre, même si cela veut dire quitter un temps le Fenua. En présence des représentants du Pays, du Haut-commissariat, de l’Assemblée de Polynésie, du tribunal mais aussi de leur famille, ils ont reçu les écussons de leur futur service avant de clôturer l’événement par un traditionnel haka.
Ils étaient 20 à intégrer le Service territorial du recrutement et de la formation (STRF) de la Direction territoriale de la police nationale (DTPN) en Polynésie Française en mars dernier, ils sont 18 à avoir été félicités et honorés ce vendredi 23 juin, notamment par Cécile Zaplana, Secrétaire générale adjointe et chef de la subdivision administrative des îles Australes, représentant le Haut-commissaire de la République Eric Spitz qui a fait part de ses regrets de ne pouvoir être présent.
Servir et protéger
Le Commandant Luc Roattino a tout d’abord fait part de sa fierté et du sentiment de satisfaction ressenti de voir face à lui ces 18 nouveaux policiers adjoints, à l’issue de quatre mois de scolarité qu’il décrit comme “particulièrement intense”, entre cours théoriques et stages sur le terrain. “Des gestes de sécurité d’intervention au maniement des armes, en passant par les règles de procédure pénale et un enseignement tout particulier des règles déontologiques du métier de policier, les 18 policiers adjoints de la 10e promotion formés en Polynésie française n’ont pas chômé”. Il a salué leur engagement et leur investissement personnel, mettant en avant l’état d’esprit nécessaire à leurs futures fonctions. l’envie de servir et de protéger.
C’est ensuite le major de cette promotion avec 17 de moyenne, Manahiti Hauata, qui a pris la parole pour prononcer son engagement solennel. Le jeune homme, qui a quitté sa licence STAPS pour intégrer cette formation ne regrette pas son choix, même s’il ne visait pas particulièrement la première place, il voulait juste bien travailler dit-il. Il a choisi d’intégrer le Service territorial de la police aux frontières (STPAF), tout en préparant d’ores et déjà le concours de gardien de la paix qui aura lieu en septembre. Un concours que les 18 nouveaux adjoints ont tous l’intention de passer.
Un devoir d’exemplarité
Tous les intervenants ont insisté sur cette notion, notamment le Commissaire divisionnaire Christian Nussbaum, Chef de la mission Outre-mer à la Direction générale de la Police nationale : “on vous aidera dans les moments difficiles, par contre les pouvoirs que vous allez détenir ne doivent vous servir qu’à aider les gens et être au service des citoyens. Vous vous devez d’être exemplaire, et toute sortie du chemin sera sanctionné de manière intransigeante. Il faudra que vous soyez très attentif car le chemin que vous empruntez est semé d’embûches”.
Cécile Zaplana, Secrétaire générale adjointe et chef de la subdivision administrative des îles Australes a elle aussi insisté sur ce point : “Je vous le dis avec beaucoup de solennité, soyez exemplaire en toutes circonstances, et n’oubliez jamais votre vocation à servir”. Elle met aussi en avant les qualités nécessaires sur lesquelles les nouveaux policiers adjoints devront constamment travailler tout au long de leur parcours, l’humilité, l’écoute, l’implication, le sens de la discipline et le respect rigoureux du droit. “Vous serez observé à chaque instant et parfois dans des positions très délicates d’intervention, et ce regard de la société, il vous oblige, car c’est le regard de la société sur la police et sur le service public dans son ensemble”.
Après avoir reçu les écussons du service qu’ils vont rapidement intégrer, donner de la voix pour la Marseillaise puis s’être prêté à une longue séance photo avec des familles souvent plus émues que les jeunes policiers eux-mêmes, les 18 nouveaux adjoints sont revenus pour un haka traditionnel. Ils seront quasiment tous sur le terrain dès lundi.
Y.P
Heimiri Tching Piou, nouvelle policière adjointe au Service territorial de la police aux frontières (STPAF)
Quelle a été ta motivation pour intégrer cette formation ?
“Tout d’abord découvrir les missions de la police et surtout de pouvoir servir et être au service de la population.”
Que faisais-tu avant d’intégrer cette formation ?
“J’ai eu ma licence en langue étrangère anglais et espagnol. Du coup, j’ai choisi d’être à l’aéroport à la Police aux frontières pour utiliser ces compétences au service de la police.”
En tant que femme, qu’est-ce qui a été le plus difficile durant ces quatre mois de formation ?
“Les garçons soutenaient les filles dans tout ce qu’on faisait. En sport bien sûr, mais aussi dans les matières théoriques. Rien ne m’a vraiment paru difficile parce qu’on se soutenait les uns les autres.”
Tu vas préparer le concours de gardien de la paix, même si cela t’oblige à quitter un peu Tahiti ?
“Oui, je suis préparée à cela. On s’est tous inscrit au concours et on est prêt à partir s’il le faut.”
Commandant Luc Roattino, chef du service territorial du recrutement et de la formation
Pouvez-vous nous présenter les différents volets de la formation qu’ont suivie ces nouveaux adjoints ?
“Il y a l’aspect théorique, c’est-à-dire l’ensemble des connaissances nécessaires au métier de policier. Du droit et de la procédure pénale, la connaissance des règles déontologiques et administratives. Et puis il y a l’aspect pratique avec la manière de gérer une intervention simple, comment établir ou maintenir le contact avec la population. Il y a aussi des interventions plus compliquées, nécessitant parfois l’utilisation des armes comme les bâtons ou les armes à feu. Tout cela fait partie de l’enseignement des policiers adjoints.”
C’est la 10e promotion d’adjoints formés à Tahiti, comment cette formation a-t-elle évolué au fil du temps ?
“La formation évolue en fonction des nécessités du moment. Ce sont des formations avec un contenu pédagogique national. Elle a évolué au niveau du temps, puisqu’on est passé de trois à quatre mois de formation, notamment pour traiter les procédures de violence conjugale qui sont une priorité de la police nationale, il y a donc tout un volet qui a été ajouté et nécessité un mois de formation supplémentaire.”
À propos de ces violences conjugales ou intrafamiliales, on sait que parfois les interventions voire les interpellations se passent mieux quand il y a des policiers polynésiens sur place, est-ce que vous le ressentez sur le terrain ?
“Ce que je peux vous dire, c’est que la Police nationale en Polynésie Française, c’est 99 % d’effectif polynésien. C’est une police au contact de sa population et qui ressemble à sa population. Là-dessus il n’y a pas de difficulté ou de débat.”