Cherté de la vie : les acteurs économiques cherchent des solutions

Tevaiti Pomare, ministre de l’Économie, accueille l’ensemble des protagonistes du secteur économique polynésien jusqu’à mercredi. Ensemble, ils discuteront en outre du pouvoir d’achat, du développement des entreprises, de l’emploi et de la fiscalité au fenua. (Photo : Lana CHAINE)
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Le séminaire sur la dynamisation de l’activité économique et la lutte contre la cherté de la vie a été inauguré ce mardi 27 juin, sous le chapiteau de la présidence. Jusqu’à mercredi, le gouvernement et les protagonistes du secteur discutent en vue d’établir un diagnostic sur la situation économique du fenua puis proposer des solutions pour construire un meilleur avenir économique.

La crise sanitaire de 2020 a remis en question l’approche économique des gouvernements mondiaux en rapport avec leur territoire respectif. La Polynésie française, elle aussi, a été fortement impactée par les incidences de la crise sanitaire. Conséquence : une forte hausse des prix qui a considérablement impacté la vie quotidienne des ménages polynésiens .”La Polynésie française a perdu 7% de son PIB (prix intérieur brut) en 2020. La plus élevée de celle des outremers“, informe Fabrice Dufresne, directeur de l’Institut d’Émission d’Outre-Mer en Polynésie française. 

Deux jours d’échanges

Quelques jours après l’annonce de la suppression prochaine de la TVA sociale par le président Moetai Brotherson, un séminaire sur la dynamisation de l’activité économique et la lutte contre la vie chère au fenua a été inauguré ce mardi 27 juin, sous le chapiteau de la Présidence. Tevaiti Pomare, ministre de l’Économie, accueille l’ensemble des protagonistes du secteur économique polynésien jusqu’à mercredi. Ensemble, ils discuteront en outre du pouvoir d’achat, du développement des entreprises, de l’emploi et de la fiscalité au fenua. Deux jours d’échanges pour établir un diagnostic sur la situation économique du Pays : “nous souhaitons connaître ce que les acteurs économiques ont à nous proposer pour construire un meilleur avenir économique. L’idée est de travailler ensemble, d’échanger et puis, si nous le pouvons, avoir l’adhésion des entreprises sur les mesures qui seront retenus plus tard“, indique Tevaiti Pomare. 

La priorité, le pouvoir d’achat

À travers différents ateliers, plusieurs interrogations seront soulevées afin d’énoncer “des mesures concrètes à agrémenter rapidement, c’est-à-dire cette année“, précise Tevaiti Pomare. “L’idée est que ce séminaire soit annuel afin de dresser un bilan chaque année pour pouvoir suivre les besoins. Tout le monde attend des solutions, nous allons chercher et nous essayerons de trouver la meilleure solution possible. Il faut du temps, nous ferons de notre mieux pour faire avancer les choses le plus rapidement possible. La priorité reste le pouvoir d’achat des polynésiens, et puis le dynamisme économique“, étoffe le ministre de l’Économie. Le pouvoir d’achat, une thématique centrale du régime Brotherson. 

Les différents ateliers animés par des équipes du Pays traitent les thématiques de l’emploi, du pouvoir d’achat, de la fiscalité et du développement des entreprises.
(Photo : Lana CHAINE)

L’année 2019 a effroyablement été affectée par la hausse des prix de la consommation, en particulier le prix de l’essence et des produits alimentaires. Bien que la flambée des prix demeure élevée (plus 23% sur le carburant depuis 2022), l’ISPF annonce un rebond économique depuis ce début d’année : “nous observons une hausse du chiffre d’affaires liée à une augmentation de la fréquentation touristique (+32%).

Une hausse du chiffre d’affaires depuis ce début d’année

Et une hausse également du chiffre d’affaires des entreprises non touristiques (+7%) qui contribuent pour la plus grande partie au résultat trimestriel“, précise l’ISPF. Donc, c’est bien le tourisme qui porte l’économie du Pays. Au cours de ce premier trimestre de 2023, le chiffre d’affaires des entreprises caractéristiques du tourisme s’élève à 27 milliards de francs pacifiques.

Ce rebond est accompagné par la progression “exceptionnelle” de la masse salariale : “au cours du premier trimestre, nous observons une augmentation favorable de l’emploi salarié. Le marché du travail soutient cette progression du chiffre d’affaires avec une reprise de l’emploi salarié préalablement observée en 2022 et qui se prolonge dès le premier trimestre 2023“, précise l’ISPF dans son rapport. La masse salariale progresse ainsi de 9,6% sur un an. Il concerne les secteurs de l’hébergement et de la restauration, les transports et le commerce.

Christina Coppenrath, Directrice des Ressources Humaines du groupe Plastiserd

De ces rencontres, beaucoup de réflexions naissent au travers d’idées du privé et du public donc c’est tout autant important de pouvoir y participer sur les thématiques que ce soit la fiscalité, l’emploi et le pouvoir d’achat. C’est au centre des préoccupations des entreprises et donc cela nous tenait à coeur de pouvoir à la fois collaborer, participer et entendre les discours du gouvernement au travers du ministre de l’Economie, mais aussi des différents partenaires sociaux sur le marché local. 

Pour l’instant, nous n’avons pas forcément des solutions clés en main. Mais je pense que participer aux réflexions et transmettre les difficultés que les entreprises peuvent rencontrer dans les différents domaines ou éventuellement énoncer des propositions ou des axes d’études, cela naît aussi au travers des échanges qui se font autour de ces tables rondes.