
Atanua. Ainsi se nomme le nouvel ATR 72-600, de la compagnie Air Tahiti, qui s’est posé ce mercredi 28 juin sur le tarmac de l’aéroport international de Tahiti-Faa’a. Atanua, “arc-en-ciel” en marquisien, est le douzième avion de la flotte d’Air Tahiti, en comptant les deux appareils en location que comptent la compagnie. Ses rotations débuteront dans les jours prochains.

C’est après un long voyage de 23 000 kilomètres et de sept escales à travers le Moyen-Orient, l’Asie et l’Océanie, que l’appareil Atanua, nom retenu après proposition de Georges Teikiehuupoko, dit “Toti”, président de l’Académie marquisienne, s’est posé ce jour à Tahiti-Faa’a après avoir quitté Toulouse le 24 juin dernier.

Avec cet appareil, Air Tahiti, qui fête ses 65 ans cette année, fait l’acquisition de son 35ème ATR depuis le début de son activité. Le tout premier avait été acheté en décembre 1986. La mécanique des appareils a bien évidemment évolué depuis 35 ans. Ce nouvel avion est équipé de moteurs nouvelle génération permettant de réduire de 3 % la consommation en carburant et, par conséquent, de diminuer d’autant son empreinte carbone.

Ce nouvel avion, dont les tatouages émanent du talent des élèves et professeurs du Centre des Métiers d’Art de Papeete, le renouvellement à venir de tous les sièges de tous les appareils, ainsi que d’autres projets, représentent au total un investissement d’Air Tahiti d’environ trois milliards de francs.
“On était loin de penser que l’on sortirait aussi rapidement et avec autant de vigueur de la crise Covid”

Interrogé sur ce que représente l’arrivée de ce nouvel appareil, Manate Vivish, directeur général d’Air Tahiti répond :“l’arrivée d’Atanua représente quelques années de travail. Introduire un nouvel appareil ce n’est pas neutre. C’est aussi le témoignage d’une bonne santé de la compagnie et de ses activités ainsi que de la progression des trafics, donc de la demande et, par conséquent, de l’offre que nous devons assurer derrière.”
La compagnie indique que le chiffre record des 900 000 passagers atteint en 2019 devrait être battu cette année. Sur la question de futurs investissements à venir pour répondre à une demande de plus en plus forte, le directeur général indique : “Nos deux ATR 42, qui vont avoir 10 ans vont être remplacés. Il faut aussi penser aux îles qui ne peuvent pas accueillir des ATR 72 comme Maupiti, par exemple. Il nous faut aussi nous pencher dès à présent sur le remplacement de la flotte acquise en 2013.”

“Air Tahiti se fixe comme politique d’avoir des avions d’une moyenne d’âge de sept à huit ans, ce qui nous pousse a changer nos appareils tous les dix ou douze ans. Nous ne nous interdisons pas de penser à des modules plus gros comme l’appareil Airbus 220, qui est juste au-dessus de l’ATR en taille. C’est un avion qui a un certain nombre de qualités qui pourraient correspondre aux besoins du réseau local ou encore du grand régional. Mais ce sont des projets qui appellent de la réflexion et de la maturité.”
Concernant la situation économique d’Air Tahiti, la crise Covid semble déjà loin et le directeur général s’en réjouit : “On était loin de penser que l’on sortirait aussi rapidement et avec autant de vigueur de cette crise sanitaire. On a été agréablement surpris. On a aujourd’hui des problèmes de riches. Profitons-en. Cela n’a pas été toujours ainsi. Nous sommes heureux de la situation actuelle. On espère que les choses continueront de cette façon.”
Enfin, questionné sur le nouvel appel d’offres pour la concession de l’aéroport de Tahiti-Faa’a, Manate Vivish est sans équivoque : “qu’on sorte de ce cauchemar ! Ça fait dix ans que les compagnies aériennes attendent que cet aéroport évolue enfin.”