
Trois jeunes hommes de 23 ans comparaissaient ce lundi 3 juillet 2023 pour s’en être pris à deux muto’i samedi dernier à Punaauia. Fatigués d’être à nouveau contrôlés par des policiers qui leur ont, selon eux, “manqué de respect”, ils avaient résisté avec violence à leur interpellation. Deux d’entre eux écopent de 117 heures de travaux d’intérêt général (TIG), le plus virulent a été condamné à 4 mois de prison avec sursis.
Il est 22 heures à Punaauia samedi soir. Les trois prévenus sont rassemblés dans une servitude proche du PK 12 avec une dizaine de personnes, c’est leur spot. Un endroit pas toujours paisible où justement l’un d’entre eux vient de se battre, il porte encore un joli coquard à l’œil gauche deux jours plus tard.
C’est d’ailleurs pour des cris que les muto’i arrivent en nombre sur place pour procéder à ce que les forces de l’ordre appellent “un dégagement“. En clair, il faut disperser la bande dont la plupart des membres sont fortement alcoolisés. Ça tombe bien, la police municipale de Punaauia accueille en ce moment 13 stagiaires en formation, ce sont donc six voitures de police qui arrivent devant la servitude avec comme mission de mettre fin au bruyant attroupement.
Tout part du coup de colère du plus jeune membre du trio. Il a été contrôlé la veille par le même policier, au même endroit. Seulement ce soir-là, la brigade est en possession d’une réquisition du procureur qui l’autorise à fouiller les personnes qu’elle appréhende.
Il jette alors sa sacoche au sol en direction d’un policier et commence à l’insulter. Alors qu’on veut l’interpeller, le second prévenu approche et pousse violemment un des policiers, un stagiaire vient alors lui prêter main forte. C’est là que le troisième prévenu intervient et frappe à deux reprises un des muto’i. Après l’intervention de renforts, les trois hommes sont finalement arrêtés alors qu’ils résistent tous à leur interpellation dans un flot d’insultes.
“Si c’était des anciens qui étaient là ça se serait mieux passé”
Ce sont les explications du seul prévenu à avoir réellement frappé, quand les deux autres, selon les témoignages semblent s’être surtout débattus. Il reproche au premier muto’i qui intervient d’avoir été provocateur, impoli et irrespectueux.
“Si c’était des anciens qui étaient là ça se serait mieux passé” dit-il. Le muto’i en question rappelle alors qu’il a déjà 14 ans de maison et qu’il connaît bien les trois jeunes. “Ils voulaient tous en découdre” dit le policier, qui explique qu’il arrive sur place alors qu’il y a déjà eu une bagarre, et que l’énervement des prévenus, tout comme leur ivresse, semble antérieur à cette arrivée.
Pour le procureur, malgré leurs dénégations, les trois prévenus ont bien pris part aux violences et les outrages sont confirmés. Il requiert 210 heures de travaux d’intérêt général (TIG) pour les deux rebelles sans antécédent. Il met en avant le parcours judiciaire plus chaotique du troisième prévenu, pour qui il souhaite une peine de 4 mois avec sursis.
Il est suivi par le tribunal qui le condamne à quatre mois de prison avec sursis. Les deux autres prévenus écopent d’une peine de 117 heures de TIG.
Compte-rendu d’audience Y.P.