
“Il est temps de reconnaître les indépendants comme des entrepreneurs à part entière” relève l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie). Dans un plaidoyer qu’elle baptise “mégaphone”, elle demande une “reconnaissance de l’entreprenariat populaire à la hauteur de son poids croissant dans la société polynésienne.”
L’Adie, qui accompagne les porteurs de projets, notamment à l’aide de micro-crédits, estime que ces indépendants ne sont pas suffisamment soutenus par les politiques publiques.
A travers deux études, menées avec le concours de l’Agence française de développement (AFD), l’association constate des “inégalités profondes au sein de notre société tels que les droits sociaux divergents d’un régime à un autre.”
“Il convient de travailler de concert avec l’ensemble des parties prenantes pour intégrer la réalité de l’entrepreneuriat populaire et permettre une meilleure protection sociale et fiscale des chefs d’entreprise” observe Wendy Mou Kui, directrice régionale de l’Adie en Polynésie qui souligne que, “comparés aux salariés, les travailleurs indépendants à revenu modeste payent plus de cotisations pour moins de droits, ils peinent à accéder au logement et à la formation, ils subissent le risque de perte d’emploi sans aides.”
En conséquence, l’Adie demande au gouvernement “de s’engager pour une convergence des droits sociaux entre salariés et indépendants avec comme objectif ultime, l’universalité des droits” et d’ajouter : “Dans un monde où les parcours professionnels seront de plus en plus divers tout au long de la vie, la convergence des droits est un des chantiers incontournables de la construction de la Polynésie de demain. Il faut sortir de cette logique ancienne qui consiste à tracer des frontières et à différencier les droits sociaux des actifs en fonction de leur statut juridique.”
Lire notre précédent article : L’Adie : “des outils pour accomplir ses rêves”
A propos de L’Adie
L’Adie est une association nationale reconnue d’utilité publique qui défend l’idée que chacun, même sans capital, même sans diplôme, peut devenir entrepreneur, s’il a accès à un crédit et à un accompagnement professionnel.
En Polynésie française, depuis son implantation en septembre 2009, c’est près de 13 000 microcrédits délivrés, participant à la création ou au maintien d’un emploi, avec un taux de pérennité après deux ans de 90% et un taux d’insertion de 96%. Ce qui représente un montant total de plus de 7 milliards de francs pacifique injectés dans l’économie locale.
L’Adie en Polynésie en 2023, c’est une équipe de 29 salariés et 42 bénévoles dont l’engagement a permis de financer 2 378 petites entreprises locales en 2022.
(Source : Adie)