Culture – Heiva i Raiatea : enfin la réouverture générale !

Près de 40 garçons et filles ont défendu les couleurs de Opoa lors du Heiva de Taputapuatea. (Photo : Gaëlle Poyade)
Près de 40 garçons et filles ont défendu les couleurs de Opoa lors du Heiva de Taputapuatea. (Photo : Gaëlle Poyade)
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Première soirée de concours avec la troupe Haumaire de Uturoa. (Photo : Gaëlle Poyade)

Attendu avec impatience par la population qui avait été privée de réjouissances en grande pompe depuis 2020, le Heiva a été inauguré avec ferveur à Uturoa, Taputapuatea et Tumaraa.

Sur Uturoa, l’association en charge des soirées, le Tomite Heiva Rau no Uturoa, a mis à l’honneur la jeunesse puisque ce sont les écoles de danse qui ont inauguré l’événement le 29 juin dernier sous le chapiteau de la place To’a Huri Nihi.

Carlos Schmidt guide les jeunes danseurs de la troupe Iriru, à Avera. (Photo : Gaëlle Poyade)

Et à raison car, au lieu des quatre par le passé, seules deux troupes concourent cette année : les Tamari’i Haumaire et les Tamari’i Vaitaporo. “C’est difficile de redémarrer” confie Hotuarii Atani, chargé de communication à la mairie de Uturoa.

Au cours des himene, chants toujours très enivrants, les prestations comiques de ute arearea ont rendu le public hilare, enjoint à prendre des “photos non pas de face mais de fesses !”

Galvanisés par le show, les spectateurs ont accueilli les danses des māmā qui évoluaient sur le thème “La maman” pour Haumaire et sur celui du “Respect de la nature et écoute de ses messages” pour Vaitaporo.

Effervescence à Taputapuatea

À Avera, la place Fa’ifa’ipua a été littéralement envahie par la centaine de danseurs de la troupe Iriru ! Les māmā comme les jeunes, conduits par Roïna et Carlos Schmidt, et auréolés d’une pleine lune en ce 4 juillet, ont ébloui les spectateurs.

Les danseuses de Vaitaporo : “Ne souillons pas notre Terre.” (Photo : Gaëlle Poyade)

Mais la magie a failli se diluer dans les prémices d’une pluie, heureusement passagère. Ce qui confirme la demande du chef de troupe Carlos quant à de véritables tribunes pour asseoir confortablement nos matahiapo.

Au terme des ’aparima, ’otea et autres chorégraphies, un soulagement joyeux a éclaté sur le visage des danseurs et danseuses : “Cela a été trois mois de répétition tous les jours”, confie l’une d’eux, fière d’avoir relevé le défi du chant, de la danse et du costume fait-main.

Spectacle guerrier chez les jeunes de Avera qui ont narré la confrontation de deux tribus.
(Photo : Gaëlle Poyade)

D’autres rendez-vous, spectacles des jeunes, concours d’orchestres, show du meilleur danseur, etc. vont suivre. Reste à jongler avec les programmes très riches de Uturoa, Taputapuatea et bien sûr Tumaraa qui, tous, font la part belle aux Tu’aro Ma’ohi, les sports et arts traditionnels polynésiens tels que course aux flambeaux, porteurs de fruits, pātiafā, etc. mais aussi nombre de jeux contemporains.

Correspondance Gaëlle Poyade

Tiurai : mise aux normes des baraques

Derniers aménagements par les forains sur le village du Tiurai de Uturoa. (Photo : Gaëlle Poyade)

Cette année, le village des forains de Uturoa n’est pas prêt de s’envoler ! Innovation 2023, les baraques bénéficient d’une dalle en béton et de toits homologués. “Nous étions sous le joug d’une procédure judiciaire concernant la sécurité des baraques, procédure lancée contre nous en 2019, explique Hotuarii Atani, chargé de communication à la mairie de Uturoa. Par conséquent, la mairie a décidé de financer en partie l’édification des fare. Nous avons investi 10 millions de francs pour des sols en dur, une armature et des toitures conformes.”
Ajustement des portes, pose d’extincteurs, hygiène améliorée, mise en place d’un PC Sécurité sur toute la durée du Tiurai… sont certaines des mesures votées par la Commission Sécurité de la mairie, suite à la consultation d’un expert en sécurité des bâtiments.
À la charge des forains demeurent les murs et la décoration. De fait, les tarifs ont changé, des 5000 francs au mètre linéaire, le loyer est passé à 200 000 francs le lot sur toute la durée du Heiva, soit une surface de 6mx15m. Les baraques sont donc amenées à rester, au moins jusqu’à la course de l’Hawaiki Nui, en novembre prochain.

Prestation très chorégraphiée des māmā, à Avera, district de Taputapuatea.
(Photo : Gaëlle Poyade)

Dans la foulée du Heiva

Si le Heiva se clôture le 22 juillet à Uturoa, ce n’est pas la fin des activités. La Caravane des îles, organisée par l’association Sacred Family, prend le relais du 21 au 29 juillet. Il s’agit d’un championnat sportif, ouvert à tous, de volley-ball, futsal, pirogue, ping-pong… “On attend au moins 3000 compétiteurs, dont 800 de Tahiti”, annonce Hotuarii Atani, satisfait de recevoir aussi des représentants des Marquises et des Tuamotu .

Immersion totale des enfants de Opoa lors de leur représentation à Avera. (Photo : Gaëlle Poyade)