

L’ambiance reste très “chaude” au sein de la Direction territoriale de la police nationale (DTPN) de Tahiti, agitée depuis des mois par d’importantes divisions relatives au management de Mario Banner, premier commissaire polynésien à accéder au poste de directeur territorial.
La Dépêche de Tahiti révélait dés le 3 février des plaintes pour harcèlement moral d’officiers au sein de la DTPN, déposées fin 2022, auprès du procureur, contre le chef de la police.
L’Inspection générale de la Police nationale (IGPN), en déplacement début février pour faire un point sur la nouvelle organisation de la Direction territoriale, disposait également d’un dossier sur l’état de détresse au travail au sein de la police à Papeete.
A l’occasion d’un pot organisé dans un restaurant de Paofai à Papeete le mercredi 28 juin dernier pour le départ du directeur adjoint Marc Clearch, un témoin rapporte qu’un brigadier, membre du syndicat Alliance, a publié sur Facebook une photo avec la mention “mort aux cons” (voir visuel) qui, selon lui, “vise clairement” tous ceux qui ont conduit à la mise à l’écart du commissaire critiqué.
Le “toujours directeur” est en arrêt-maladie
De son côté, Mario Banner semble traîner ouvertement des pieds avant de quitter ses fonctions, même si son départ a pourtant été clairement annoncé par sa hiérarchie. Devant un parterre d’agents choisis “dont tout le bureau d’Alliance police 987 et aucun des autres syndicats” selon ce même témoin, Mario Banner aurait déclaré qu’il est “toujours directeur territorial de la police nationale” car il est aujourd’hui toujours en arrêt-maladie, “n’en déplaise à certains”.
Ce qui est exact dans le sens où aucune notification ne lui a été adressée tant qu’il est en arrêt-maladie. Un policier estime que cette déclaration de Mario Banner est de nature à créer, ou à entretenir, la confusion puisque le message délivré par le représentant du directeur général de la Police nationale, Christian Nussbaum, présent à Tahiti jusqu’à l’arrivée du nouveau commissaire, est en vérité sans ambiguïté.
Le commissaire divisionnaire et chef de la mission outre-mer à la Direction générale de la Police nationale, sur le territoire depuis plusieurs semaines, a en effet joué la transparence : “Je suis venu aider le commandant Philippe Babdor, chef du Service territorial de la Police aux frontières (STPAF) à assurer l’intérim et passer le relais à mon collègue Emmanuel Merican qui sera opérationnel dés le 17 juillet.”
Le commissaire Emmanuel Merican, futur directeur territorial, devrait être dans un premier temps directeur adjoint jusqu’à ce que le poste de Mario Banner soit administrativement libre.
Pourtant, “il a été notifié à Mr Banner par le directeur général, Frédéric Veaux, qu’il ne serait plus directeur territorial en Polynésie” a confirmé Christian Nussbaum.
Le fonctionnaire de police témoin des propos du brigadier du syndicat Alliance lors du départ de Marc Clearch explique que l’allusion à l’interdiction d’adresser des mails fait a priori “référence à une lettre adressée par Nussbaum à tous les agents, exigeant que plus aucun mail ne soit adressé aux boites professionnelles de Banner et de son adjoint.”
Le “toujours-directeur” Banner serait par ailleurs, de sources policières, candidat à la direction vacante d’un établissement public du Pays.