
De 3,5 à 5 milliards de francs. Ce sont les montants annoncés par le Haut-commissaire et que la CPS pourrait toucher en 2023 et 2024, à titre de compensation pour les frais engagés dans la prise en charge des maladies radio-induites, liées aux conséquences nucléaires.
Lors de la présentation, ce mercredi 5 juillet, des 200 milliards de francs dépensés par la France en 2022 au Fenua, Eric Spitz a en effet annoncé que la CPS avait fait la proposition d’un remboursement forfaitaire, par la France, de 8,5 millions de francs (71 000 euros) pour chaque cas de cancer et maladie reconnus par le comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen) comme étant une conséquence directe des essais nucléaires en Polynésie française entre 1966 et 1998.
Cette demande, qui est “raisonnable “pour Eric Spitz, est aujourd’hui dans les bureaux du ministère de la Santé à Paris. Le responsable de l’État au Fenua espère obtenir une réponse avant la fin de l’année. A ce jour, environ 400 dossiers auraient été validés par le Civen.
Ces 400 dossiers sont loin des 12 000 cas de cancers pris en charge depuis 1985 pour le président du conseil d’administration de la CPS, Patrick Galenon. Comme le révèlent nos confrères de Radio 1, pour ce dernier ces 3,5 à 5 milliards de francs sont un “bon début” mais loin des 100 milliards de francs estimés, qui auraient été dépensés par la CPS.
Demande de remboursement de 100 milliards beaucoup moins raisonnable pour Eric Spitz qui, toujours lors de la conférence de presse du 5 juillet, a tenu à préciser qu’il n’était pas possible de ramener tous les cancers en Polynésie française au seul fait nucléaire. “Il y a des pays dans le monde qui ont des cancers alors qu’il n’y a pas eu d’essais nucléaires. On ne peut pas ramener tous les cancers en Polynésie aux essais nucléaires.“
Pour rappel, selon la loi Morin, les conditions nécessaires à la recevabilité d’une demande d’indemnisation sont :
- Avoir séjourné en Polynésie française
- pendant les périodes comprises entre le 2 juillet 1966 et le 31 décembre 1998,
- et souffrir de l’une ou plusieurs maladies reconnues par la loi Morin comme radio-induites.
Si la personne est décédée, la demande d’indemnisation peut être présentée par ses ayants-droit.
