Protection civile, forces armées et anciens combattants étaient réunis pour la première fois à Taiarapu-Est pour célébrer le 14-Juillet, avec un jour d’avance, jeudi 13 juillet 2023, au parc Teaputa de Taravao, en présence de leurs proches et des officiels. Miraculeusement épargnée par la pluie, la matinée festive autour du devoir de mémoire a débuté par l’hymne national et le passage en revue des troupes autour du nouveau monument aux morts.
Reconnaissance du passé
“Depuis que nous avons installé et inauguré notre stèle à Taravao, qui permet de nous recueillir pour les anciens, nous avons commémoré le 8-Mai, puis ce 14-Juillet, avec un jour d’avance, pour des raisons pratiques par rapport aux célébrations de Papeete. Nous sommes une cinquantaine d’anciens combattants rassemblés pour l’occasion. C’est une belle première avec du public et le soutien de la commune”, remarque Christophe Liziak, vice-président de l’association des anciens combattants UNACITA en Polynésie.
Dans son discours, le maire de Taiarapu-Est s’est appuyé sur la devise républicaine, rappelant que “l’intérêt général prime sur l’intérêt particulier”, entre droits et devoirs, sans oublier “l’importance de nos racines”. “On a voulu participer à la célébration des grands moments-clés de l’histoire de France. C’est une reconnaissance du passé qui est importante pour les familles. Ce rendez-vous sera annuel”, nous a confié Anthony Jamet, à l’issue de la cérémonie.
La jeunesse en première ligne
“C’est l’une des plus belles célébrations de la République, particulièrement émouvante, notamment pour nos morts qui se sont sacrifiés pour la France. C’est aussi inspirant pour les prochaines générations. On l’a vu avec cette élève de la commune qui l’a très bien rappelé”, souligne l’administrateur des Îles du Vent et des Îles Sous-le-Vent par intérim, Jean-Pierre Charre.
Malgré les vacances scolaires, la jeunesse était effectivement au rendez-vous, représentée par la classe de CM1-CM2 de l’école Reiatua Hélène Auffray de Pueu, parrainée par l’association Le Souvenir français. “Nous avons travaillé sur la prise de la Bastille et les événements associés qui ont mené à la liberté et la démocratie. Intégrer les élèves à cet événement, ça leur permet de mieux comprendre l’histoire”, analyse leur enseignant, Manarii Pito. Outre la participation au défilé et les deux porteurs de drapeau, Natihere Maamaatuaiahutapu, 10 ans, a prononcé un discours entre passé et avenir qui a marqué les esprits.
“Une belle initiative”
L’émotion s’est poursuivie lors du défilé au son du chant des Tamari’i Volontaires, suivi d’un cocktail populaire au rythme des ‘ukulele. “C’est une belle initiative ! Ça permet de faire participer plus de monde à cet événement, car les habitants du sud de Tahiti n’ont pas tous la possibilité de se rendre à Papeete. C’est aussi important de mettre à l’honneur tous les corps de métiers, dont les pompiers, qui ont de lourdes tâches à accomplir pour la communauté en Polynésie”, conclut le lieutenant-colonel Jérôme Godefroy, commandant de la compagnie de gendarmerie des Îles du Vent, qui rejoindra la région parisienne le 1er août prochain, au terme de trois ans de service au Fenua.
Cinq pompiers félicités par le haut-commissariat
En juillet 2022, cinq pompiers avaient porté secours à des travailleurs ensevelis sur un chantier, à Taravao. Quatre d’entre eux ont reçu une lettre de félicitations du haut-commissaire, lors de la cérémonie. Il s’agit du lieutenant Giovanni Gil, chef du centre d’incendie et de secours de Taiarapu-Est, de l’adjudant Théophile Faoa, du sergent François Tehoiri et du première classe Rodrigo Villierme. Un cinquième pompier, le caporal-chef Damien Gonthier, actuellement hors territoire, est également concerné.
Sergent Ronya Teiefitu, pompier de Taiarapu-Est :
“Se rencontrer et se présenter”
“C’est une première pour moi à Taiarapu-Est, où j’exerce en tant que sapeur-pompier depuis seize ans. J’ai été désigné comme porte-drapeau suite aux commandements. C’est la première fois que nous avons un drapeau au nom de notre commune. On doit être la deuxième caserne du territoire à en avoir un. On a fait cinq répétitions pour être au point au niveau de la mise en place, du défilé et du chant. On a également été convié à participer au 14-Juillet, à Papeete. La Fête nationale, c’est le moment où tout le monde peut se rencontrer et se présenter, qu’on soit encore en activité ou non. Je suis content de pouvoir vivre cette célébration chez moi”.
Madeleine Utia, spectatrice et résidente de Toahotu :
“Beaucoup d’émotions !”
“Je suis venue assister à cette cérémonie, parce que c’est important pour moi et ma famille. Je suis venue soutenir mon fils, qui est caporal chez les sapeurs-pompiers de Taiarapu-Est. Je suis heureuse de pouvoir célébrer le 14-Juillet à la Presqu’île. C’est beaucoup d’émotions ! Je suis très touchée par les discours. Nous y avions déjà participé en ville, mais c’était il y a longtemps. Aujourd’hui, j’ai le bonheur d’être entourée de mes petits-enfants”.
