Dossier – Les enfants HPI en Polynésie française, le système éducatif (2/3)

En Polynésie française, il y a, pour le système éducatif public, quarante-cinq psychologues. Trente de la maternelle au CM2 et quinze dans les collèges/lycées. (Photo STS)
En Polynésie française, il y a, pour le système éducatif public, quarante-cinq psychologues. Trente de la maternelle au CM2 et quinze dans les collèges/lycées. (Photo STS)
Temps de lecture : 2 min.

Deuxième volet du dossier Les enfants HPI en Polynésie française”, par Sébastien Berson.

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Quel est le fonctionnement du système éducatif en Polynésie française pour les enfants HPI ?

(Photo : DR)

La circonscription 12-ASH de la DGEE intervient à différents niveaux. Elle a une action institutionnelle, comme la formation continue pour les enseignants spécialisés ou lorsqu’un proviseur demande une formation pour l’ensemble des enseignants.

Elle représente également la DGEE sur ce dossier des HPI. Elle a aussi une action dans le fonctionnement des établissements, notamment lorsqu’un enseignant ou un psychologue fait face à une situation particulière. Elle intervient alors comme conseillère technique. Elle peut aussi directement intervenir auprès des parents qui la contactent directement.

En Polynésie française, il y a, pour le système éducatif public, quarante-cinq psychologues sur tout le territoire. Trente, de la maternelle au CM2, et quinze dans les collèges/lycées. Il existe deux de psychologue dans l’Education nationale :

  • Psychologue EDA : éducation développement apprentissage de la maternelle au collège (présent dans tous les archipels).
  • Psychologue EDO : éducation développement orientation collège et lycée, ils font en général deux missions par an dans les archipels.

“Sur le dossier HPI, quand il y a une situation pour laquelle on se pose la question de savoir si un enfant est HPI, ce sont normalement les psychologues de l’Education nationale qui sont sollicités. Quand la situation vient à nos oreilles c’est qu’il y a difficultés. On monte alors une équipe éducative, on réunit les partenaires (chef d’établissement, instituteur ou professeur principal, infirmière, psychologue)” informe Sandrine Lefebvre, psychologue au département “Adaptation scolaire et Scolarisation des élèves Handicapés” (ASH), à la Direction générale de l’éducation et des enseignements (DGEE).

Différenciation pédagogique

“On va regarder les forces et faiblesses de l’enfant. Suite à cela on décide de mettre ou non en place programme pédagogique de réussite éducative (PPRE), par exemple, avec un aménagement spécifique et bénéfique pour l’enfant” poursuit-elle. “Ça peut être le saut de classe mais pas toujours. On peut alléger le programme pour cet élève ou bien mettre en place des choses plus complexes, ou encore des tâches supplémentaires. On appelle cela la différenciation pédagogique. Dans une classe, on a tellement de niveaux différents que les professeurs sont formés à cette différenciation pédagogique.

Sur l’établissement du bilan et test QI d’un enfant susceptible d’être HPI : “On préconise que ce soit un psychologue de l’Education nationale qui fasse le bilan car ils sont formés à cela. Le bilan est gratuit et les enfants vont être suivis tout au long de leur scolarité. Mais une famille peut aussi faire réaliser le bilan au niveau du privé.”

Enfin, sur la mise en place d’établissements spécifiques pour accueillir les enfants HPI, comme il se fait en Métropole, la professionnelle en psychologie n’est pas forcément pour. “On tient à l’école inclusive . A l’ASH on vise l’excellence mais celle-ci n’est pas d’avoir des érudits dans chaque matière mais que chaque enfant à l’école, quel que soit ses forces et faiblesses, progresse et s’épanouisse. On est contre un projet d’école fermée qui regrouperait, comme cela peut exister en Métropole, des élèves HPI qui feraient toute leur scolarité entre eux. Les élèves HPI doivent être intégrés aux autres avec la prise en compte de leurs spécificités. »

* Noms d’emprunt, les familles ayant souhaité rester anonymes