Paris – Sarah Teriitaumihau à la barre de la Délégation de la Polynésie française

Sarah Teriitaumihau est la nouvelle déléguée de la Polynésie à Paris. (Photo : PhB/LDT)
Sarah Teriitaumihau est la nouvelle déléguée de la Polynésie à Paris. (Photo : Philippe Binet/LDT)
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Elle fête ses trente-quatre ans ce quinze juillet. Sollicitée par le président Brotherson, elle a hérité en juin dernier de la pirogue polynésienne de Paris pour la remettre à flot. Elle dispose d’une expérience avérée dans le domaine de la communication événementielle, politique économique et internationale. Sarah Teriitaumihau est désormais à la barre boulevard Saint-Germain à Paris.
Portrait de cette jeune femme prête à relever le défi.

Sarah est née à Papeete d’un père polynésien de Pirae et d’une mère bretonne. Son enfance s’est déroulée à Tahiti et à Moorea. Petite, elle rêvait d’être clown et même vétérinaire pour prendre soin de ses deux chiens (encore aujourd’hui).

Elle aime la mécanique, grimper aux arbres, les sports, dont le surf. Aujourd’hui, elle pratique quotidiennement le cross-fit. Un professeur du lycée Gauguin l’orientera plutôt vers la peinture et l’histoire de l’art pour aboutir à un bac littéraire spécialité arts plastiques en 2007. “ J’ai toujours saisi les opportunités et fait avec ce que j’aimais” explique-t-elle.

Dès sa classe préparatoire aux grandes écoles à Brest, Sarah commence à s’engager dans des associations. “Je n’aime pas les situations injustes, pas fondées, non légitimes”, justifie-t-elle.

D’ailleurs, on la reverra plus tard active dans des associations étudiantes dont l’Association des étudiants de Polynésie française (AEPF) pour tenter de résoudre les problèmes récurrents qui affectaient les étudiants (sécurité sociale, logement, etc.) en tirant les sonnettes dans les administrations.

“Concilier mon travail et mes engagements”

Au fur et à mesure de sa scolarité, Sarah ajoute à son arc des domaines aussi variés que la géographie et l’aménagement du territoire à l’université de Bordeaux, avant de partir à l’université libre de Bruxelles où elle découvre une ville cosmopolite et une ambiance qui lui fait dire encore que Bruxelles est sa ville préférée. Plus tard, son activité la mènera aux Antilles, en Guyane ou encore à La Réunion.

A Bruxelles, elle prend un virage vers les sciences politiques avec un master. “C’est compliqué de s’orienter quand on est jeune et qu’on n’a pas tout le champ des possibles. J’ai toujours écouté les gens qui me parlaient de leur métier, de leur passion ou de leurs études. Cela à toujours été des passerelles qui m’ont permis de rebondir et de garder un regard sur les humains ; ce qui m’a amenée à la communication”.

J’ai toujours construit en conciliant mon travail et mes engagements. Petit à petit, j’ai essayé de rapprocher les deux,” signale Sarah qui, un jour de 2014, apprenant que la nouvelle députée, Maina Sage, cherchait à constituer une équipe de collaborateurs, lui adresse son curriculum vitae (avant de démissionner d’une agence de publicité – autre domaine acquis).

Communication toujours pour Sarah, lorsqu’en 2018, on la sollicite pour prendre en charge le service de la communication de l’ENSAE (Ecole nationale de la statistique et de l’administration économique) situé à Palaiseau, dans l’ensemble des grandes écoles d’ingénieurs (Polytechnique, Télécoms, etc.). “L’objectif ambitieux, lancé par Macron, étant de rassembler les pépites de l’enseignement supérieur français pour recruter à l’international et aussi de faire rayonner la recherche et l’enseignement supérieur français”, précise-t-elle.

Communication multidisciplinaire

Après l’ENSAE, Sarah devient entrepreneuse en communication multidisciplinaire et durant deux ans, gère plusieurs projets en métropole ainsi qu’en Guyane (avec l’Opéra de Paris). Elle avait même proposé ses services à la Délégation polynésienne à Paris.

Jusqu’au coup de fil de Moetai Brotherson. “On est venu me chercher, comme pour l’ensemble de mes propositions d’emploi et mon parcours professionnel ou mes engagements”, remarque-t-elle, en précisant que, selon le président, la délégation ne devra pas avoir de couleur. Il s’agira d’abord de revenir aux missions premières de ce service : contacts avec les institutions métropolitaines, promotion du Pays en tant que tel, relations avec les communautés polynésiennes (malades, étudiants, artistes, associations, etc.), et incitation des petits entrepreneurs sur des projets au fenua

Pour Sarah, l’une des premières tâches sera de trouver les bonnes personnes pour les nouveaux postes créés… Vaste programme, certes, mais Sarah, forte de son expérience et de son mana prend la barre avec enthousiasme et confiance. 

Ph. Binet, correspondant de Paris