Comité interministériel des Outre-mer : pas de déclaration forte pour le Pacifique

"Nous voulons que nos compatriotes ultramarins vivent mieux, et qu'ils voient des changements, rapidement", a déclaré la Première ministre. (Crédit : gouvernement de la République française)
"Nous voulons que nos compatriotes ultramarins vivent mieux, et qu'ils voient des changements, rapidement", a déclaré la Première ministre. (Crédit : gouvernement de la République française)
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Propositions contre la vie chère, amélioration de la vie quotidienne, assurer un avenir pour la jeunesse, faire des outre-mer “l’avant-garde de la transition écologique”…tels sont, quelques-uns, des axes développés par le comité interministériel des Outre-mer 2023 (CIOM), dans un plan de soixante-dix mesures présenté par la cheffe du gouvernement, Élisabeth Borne.

“Nous voulons que nos compatriotes ultramarins vivent mieux, et qu’ils voient des changements, rapidement”, a déclaré la Première ministre. Parmi les futures refontes annoncées, celle de l’octroi de mer, protection tarifaire sur les produits importés dans les outre-mer. Cette octroi de mer “contribue à la vie chère en outre-mer”, a déclaré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui a promis que la réforme de ce dispositif serait “totalement adoptée et mise en œuvre au plus tard en 2027”.

2,3 milliards d’euros seront investis sur une période de quatre années (2024-2027) pour les infrastructures et les services publics, contre 1,8 milliard entre 2019 et 2022. Investissements qui serviront “prioritairement pour financer les réseaux d’eau et d’assainissement, les infrastructures de transport et les écoles”, selon la Première ministre, l’accès à l’eau étant, dans plusieurs collectivités d’outre-mer, entravé par la vétusté des réseaux.

Parmi les mesures, on retrouve le décret gelant les prix de l’eau en bouteille à Mayotte, très attendu sur l’île de l’océan Indien en proie à une crise de l’eau, “sera publié demain” mercredi, a-t-elle annoncé, promettant par ailleurs “de relancer l’élaboration d’un projet de loi spécifique à Mayotte”.

Autre action annoncée par le gouvernement, la revalorisation des bourses étudiantes en outremer, de trente euros par mois, et à ce que davantage d’ultramarins – trois sur quatre – deviennent éligibles aux aides à la continuité territoriale, qui permet de bénéficier de billets d’avion à tarifs réduits.

Tematai Le Gayic s’est exprimé à propos de ce CIOM “Nous, députés polynésiens, n’avons pas été conviés. On a été uniquement convié à la conférence de presse. Sur la manière de faire, nous ne sommes pas étonnés parce que c’est souvent de cette manière que les Outre-mer sont traités mais on pensait qu’on allait avoir des rapports beaucoup plus cordiaux avec le gouvernement actuel. On attend, la plupart des territoires d’Outre-mer, des avancées sur les différentes thématiques que nous avons mis en avant (…) Il y a des problèmes structurants en Outre-mer qui ne sont pas réglés et dont il faut se saisir à l’échelle nationale.

Pour le sénateur PS de la Guadeloupe Victorin Lurel, “avec ces 72 propositions, ce CIOM pouvait être espéré comme le début d’un changement de méthode. A ce stade il ne répond pas à cette ambition.”

“De nombreuses attentes restent largement insatisfaites et rien de fort n’est proposé pour stopper la fracture sociale et réduire les inégalités”, a déploré Philippe Naillet, député PS de Saint-Denis de la Réunion.

Avec AFP