Le Dr Raymond Bagnis est décédé ce 19 Juillet à l’âge de 91 ans. Une veillée sera organisée à Min Chiu jeudi 20 juillet à partir de 18 heures et l’inhumation aura lieu le vendredi 21 juillet à 14 heures au cimetière chinois de Arue.
Raymond, André Bagnis, né à Nice en 1932, a grandi dans une famille modeste. Après son baccalauréat, il aide financièrement ses parents et il enchaîne les petits boulots. C’est en rencontrant un ami qui venait d’entrer à Santé navale de Bordeaux qu’il saisit sa chance. Il est admis à Santé navale en 1954, soutient sa thèse en 1959 et effectue son stage au Pharo à Marseille en 1960. De septembre 1960 à avril 1963, sa première affectation est pour la Mauritanie nouvellement indépendante, en qualité de médecin-chef du secteur 74 d’hygiène mobile et de prophylaxie.
Arrivé en Polynésie le 20 décembre 1963, il ne quittera plus le fenua
À la fin de son affectation, il entreprend un tour du monde avec un arrêt à Raiatea pour soigner une hépatite virale. Son tour du monde terminé, il est affecté à Sarrebourg en Allemagne. Mais à peine installé, un ami de Raiatea lui annonce que le poste de médecin-chef de la circonscription des Îles- Sous-le-Vent s’est libéré. Raymond Bagnis postule aussitôt et arrive en Polynésie le 20 décembre 1963. Il ne quittera plus le fenua.
Le poste de médecin-chef de la circonscription des Îles Sous-le-Vent étant finalement occupé par un autre médecin, Raymond Bagnis s’installe aux Tuamotu-Gambier de 1963 à 1965, avec 50 % de son temps sur les goélettes à visiter les 86 atolls des deux archipels et 50 % à l’hôpital Vaiami à Papeete à consulter les Paumotu présents sur l’île de Tahiti.
En 1964, son orientation professionnelle est déterminée par une rencontre avec des scientifiques de l’université d’Hawaï venus en Polynésie suite au décès de trois plongeurs après consommation de bénitiers. Ceux-ci proposent au Dr Bagnis de faire partie du programme de recherche de la ciguatera. La mission terminée, Bagnis se lance dans la recherche sur la ciguatera en Polynésie puis dans le monde. Il intègre l’Institut territorial de recherche médicale créé en 1948 et dirigé par Louis Malardé.
Il découvre l’agent toxique de la ciguatera
En 1967, il participe à la création de l’Unité d’océanographie médicale. Avec son équipe, pendant de nombreuses années, il mène des études sur les poissons vénéneux. Il découvre l’agent toxique de la ciguatera (Gambierdiscus toxicus). L’institut prend le nom d’Institut de recherches médicales Louis Malardé en 1970, avec pour directeur Jacques Laigret, fils de l’illustre découvreur du vaccin anti amaril.
Après des années passées au service de la recherche, le Niçois quitte l’institut Malardé en 1990. Il travaille quelques années à l’Université de Polynésie française. En 1992, il fonde l’association Proscience te Turu ‘Ihi pour promouvoir la science auprès du public.
Toutefois, de 2000 à 2012, il se remet à la médecine libérale avant de prendre sa retraite. En 2019, il est nommé président du conseil de l’Ordre des médecins en Polynésie française.
Raymond Bagnis est officier de l’Istihqaq el Watani El Mauritani ou Ordre du mérite mauritanien et chevalier de l’Ordre de Tahiti Nui.