
Johanne Peyre, présidente de l’Autorité polynésienne de la concurrence (APC) a été auditionnée par la Délégation aux Outre-mer du Conseil économique social et environnemental (CESE) dans le cadre de la saisine d’initiative : “10 préconisations pour le pouvoir d’achat en Outre-mer”.
Interviewée par l’institution à la sortie de son audition, Johanne Peyre a d’abord présenté l’Autorité polynésienne de la concurrence et ses mission consultative, préventive (contrôle des concentrations et des aménagements commerciaux) mais aussi répressive (détection et répression des pratiques anti-concurrentielles).
Selon elle, les outre-mer se caractérisent par des petites économies de marché “avec de fortes barrières à l’entrée” et des “taux de concentration très élevés”. En Polynésie française, l’APC constate un “fort taux d’intégration verticale des entreprises” et l’existence d’acteurs “présents dans tous les secteurs économiques”.
“Un certain niveau de concentration est bénéfique, lorsqu’il suscite des économies d’échelle qui bénéficient au consommateur” indique Johanne Peyre, qui dit toutefois observer souvent que ces mêmes économies d’échelle “sont captées dans les marges des opérateurs”.
Selon elle, l’un des rôles de l’APC est d’inciter à davantage de concurrence en aval, “pour que les opérateurs baissent effectivement leurs prix”. La présidente de l’Autorité juge donc nécessaire de “renforcer l’animation concurrentielle”, par exemple en “réévaluant toutes les barrières tarifaires et non-tarifaires” ou encore “en jouant aussi sur les interdictions d’exclusivité d’importation”.
Elle estime que les autorités “pourraient peut-être mieux utiliser cet outil d’injonction structurelle”. Enfin, Johanne Peyre évoque les “oligopoles” et leurs “pratiques facilitantes” comme les échanges d’informations. La présidente de l’APC met sur la table une “piste de réflexion” qui consisterait à “interdire aux opérateurs d’être à la fois importateurs et distributeurs”.