Tourisme – Hawaii : le Polynesian Cultural Center célèbre ses 60 ans

Le 12 octobre 1963, le Polynesian Cultural Center ouvrait ses portes. A l'occasion de ses 60 ans, la Dépêche de Tahiti revient sur l'histoire du centre et partage l'histoire d'Heitiare Panee, cheffe du village tahitien au PCC. (Crédit : Polynesian Cultural Center)
Le 12 octobre 1963, le Polynesian Cultural Center ouvrait ses portes. A l'occasion de ses 60 ans, la Dépêche de Tahiti revient sur l'histoire du centre et partage l'histoire d'Heitiare Panee, cheffe du village tahitien au PCC. (Crédit : Polynesian Cultural Center)
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De nombreux Polynésiens ont déjà eu l’occasion de le visiter ou même d’y travailler. Le célèbre Polynesian Culturel Center (PCC), situé à Lāʻie , sur l’île d’Oahu à Hawaii, fête, du 8 au 12 octobre prochains, son soixantième anniversaire. L’occasion pour La Dépêche de Tahiti de revenir sur l’histoire de ce centre et de faire un zoom sur Jeanne Amélie Heitiare Tuairau épouse Panee, cheffe de village tahitien au centre.

Le 12 octobre 1963, le PCC est inauguré. Attraction culturelle devenue incontournable, ayant comme thème le partage et la découverte des différentes cultures polynésiennes à travers ses six villages (Nouvelle-Zélande, Tahiti et ses îles, Fiji, Samoa, Tonga et Hawaii), le centre appartient depuis toujours à l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. D’une superficie de dix-sept hectares, il est implanté sur les terrains de la prestigieuse université Brighan Young University (BYU), qui a vu passé grand nombre d’étudiants de Tahiti et des îles.

Chaque année, comme informe Delsa Moe, vice présidente-présentation des cultures polynésiennes au centre, via les chiffres qui lui ont été communiqués par le service du tourisme d’Hawaii, le PCC accueille environ 1 100 visiteurs venus de Polynésie française. Ces derniers sont, chaque année, accueillis par 1 300 employés dont environ 70 % sont étudiants à BYU et dont une quarantaine sont originaires du fenua. Environ 700 000 personnes visitent le PCC chaque année.

David O. McKay et Matthew Cowley à l’origine du PCC

La création du PCC est l’œuvre de deux hommes. David O. McKay et Matthew Cowley. Le premier fut le président de l’’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours de 1951 à 1970. Le second fut missionnaire en Nouvelle-Zélande. De son attachement à la culture maori et aux peuples polynésiens en général émerge, dans l’esprit de Matthew Cowley, l’idée d’un “village” polynésien à Lāʻie, regroupant la culture maori mais aussi les autres cultures polynésiennes.

Sa vision est partagée par le président O. McKay. Ce dernier autorise alors, en 1962, la construction du PCC et de ses trente-neuf structures. Plus d’une centaine d’ouvriers missionnaires participent à l’édification du centre. Pour David O.Mckay, la création du PCC est une manne d’emplois significatifs à venir pour les étudiants de BYU-Hawaii ainsi qu’aux familles qui habitent près du site. Malheureusement, Matthew Coley ne voit pas son rêve se réaliser. Il décède en 1953.

Pour la semaine de ses soixante ans, le PPC, dont l’actuel président est Alfred Grace, attend entre 1 000 et 1 200 personnes. Au programme des festivités, la cérémonie d’ouverture le 8 octobre. La semaine sera ensuite ponctuée, entre autres, de retrouvailles entre anciens du PCC, d’un spectacle de ces derniers, des conférences historiques quotidiennes, de la visite des villages et leurs spectacles ainsi que des visites du campus BYU.

Jeanne Amélie Heitiare Tuairau épouse Panee : près d’une vingtaine d’années au service du PCC

(Crédit : Polynesian Cultural Center)

Heitiare est originaire de Tahiti. Elle grandit à Pirae (Hamuta) mais aussi à Papeete (Mamao) et à Mahina. Aujourd’hui âgée de soixante-quatre ans, elle est installée à Hawaii depuis quarante ans. Elle arrive dans l’archipel, après des études à Pomare et entame des études en mathématique à BYU.

Durant ses études, elle travaille comme un grand nombre d’étudiants de BYU au PCC. Elle y rencontre son mari, qui y est aujourd’hui professeur de langue hawaïenne. Heitiare préfère ensuite se consacrer à sa vie de famille et à ses deux filles.

Heitiare au PCC,
durant ses études à BYU.
(Photo : Heitiare Panee)

Une fois ces dernières indépendantes, la cadette est notamment hôtesse de l’air pour la compagnie Hawaiian Airlines, Heitiare reprend du service au PCC, après qu’elle ait été contactée par le centre. Elle revient au PCC le 31 mai 2006 et est promue manager du village tahitien lorsque Raymond Mariteragi prend sa retraite.

La cheffe de village informe qu’au total, environ quarante jeunes de Tahiti et des îles travaillent au PCC ( certains sont guides, d’autres font les shows, d’autres travaillent dans les restaurants,…). . Ils sont originaires de Maupiti, de Moorea, de Bora Bora, de Pirae, de Teahupoo.

Concernant le village Tahitien, Heitiera indique qu’il est ouvert les lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi, de 12h30 à 18h. Après cela, il y a la possibilité, en fonction du package acheté, d’avoir le buffet et les shows d’inclus. Dans le village, les touristes peuvent participer à des démonstrations de javelots, de pêche, de tatouage, de danse ou encore de cuisine comme le fameux ahimā’a.

Pour Heitiare , travailler au PCC, “est une manière de retranscrire et de montrer la vie de nos anciens. C’est une bonne chose de partager cela avec les touristes.” Pour la cheffe de village, travailler au PCC l’a “ramené aux sources, l’a rapproché de ses racines.