
90 véhicules contrôlés, dont 50 dépistages, 3 alcoolémies délictuelles, 5 défauts d’assurance, 3 défauts de permis de conduire et 7 défauts de présentation de pièce, soit 11 immobilisations de véhicules. Après un refus de s’arrêter, un 4×4 a également terminé sa course dans un fossé.
C’est le bilan du contrôle routier coordonné réalisé dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 juillet 2023, entre minuit et 2h30, au rond-point principal de Taravao, porte d’entrée et de sortie de la Presqu’île. Vingt gendarmes étaient mobilisés, issus des détachements de surveillance et d’intervention (DSI) nord (Faa’a) et sud (Papeari), associés aux gendarmes départementaux des brigades territoriales de Taravao et Papara. “L’idée, c’est de contrôler un maximum de personnes. Le trafic est moins dense qu’en journée, mais souvent, les soirs de week-end, on observe des comportements à risque”, explique le colonel Jérôme Godefroy, commandant de la compagnie des Îles du Vent.
Des infractions sources d’accidents

Dès les premières minutes de contrôle, des infractions ont été relevées. “On a malheureusement des infractions graves. On tombe régulièrement sur des défauts de permis et, de plus en plus souvent, sur des défauts d’assurance, que les gens peinent à payer. Sur l’année 2022, on a quand même relevé plus de 10.000 infractions au code de la route à Tahiti et Moorea, dont une majorité d’infractions graves, génératrices d’accidents : des conduites addictives, des non-ports de casque ou de ceinture de sécurité, ce qui souvent conduit à un accident corporel ou mortel”.
Une équipe cynophile était également mobilisée sur place, sur réquisition du procureur de la République. Le maître-chien Randy Grimardias était accompagné de ses deux partenaires à quatre pattes au flair affûté, notamment entraînés à la détection de différents stupéfiants. “Nous sommes sollicités quasiment à chaque fois qu’il y a une opération de contrôle routier. On ne fait pas toutes les voitures. On cible. Pour une voiture, en général, le chien suffit. S’il y a quelque chose, le chien le trouve”, confirme le gendarme. Mais ce soir-là, ni ice, ni paka.
La municipalité impliquée

Cette opération avait pour particularité d’être menée en partenariat avec la police municipale, représentée par quatre agents. “On travaille régulièrement ensemble. C’est un vrai plus, parce qu’ils ont la connaissance du terrain et des personnes”, remarque le colonel. Pour le chef de la police municipale de Taiarapu-Est, ces contrôles en commun réalisés au-delà des horaires habituels sont bénéfiques. “En interne, on essaie de faire des contrôles au moins une fois toutes les deux semaines, avec l’aval de l’OPJ (officier de police judiciaire, ndlr) des gendarmes. On en fait aussi ensemble, et c’est un partenariat très appréciable. On compte le faire plus souvent pour contribuer à réduire le nombre d’accidents”, souligne Mike Raoulx.
Plusieurs élus municipaux ont assisté à l’initiative. “C’est important de savoir ce qui se passe dans sa commune. C’est une démarche que j’apprécie, parce que c’est pour le bien de la population. Les infractions constatées m’interpellent dans le sens où il n’y a pas cette prise de conscience des risques encourus pour sa propre vie et celle des autres”, analyse la première adjointe au maire de Taiarapu-Est, Titaua Vivish, qui profite de l’occasion pour lancer un appel à une conduite plus responsable.
Depuis le début de l’année, 20 personnes ont perdu la vie sur les routes polynésiennes, dont 3 à Taiarapu.

