
Musicien, chanteur ou encore chef d’orchestre, Kalou Gooding a plusieurs cordes à son arc. Né le 23 janvier 1960, il affiche déjà 48 ans de vie artistique. le guitariste a bien voulu raconter son parcours aux lecteurs de la Dépêche de Tahiti.
Une vie remplie de musique et de rythmes… Quel est le parcours de Kaloo Gooding ? II avoue, tout en souriant : “il y en a tellement à dire…”. Effectivement, il en a des choses à raconter. Ca tombe bien Kaloo, on a tout notre temps pour parler des souvenirs…
Le public connaît généralement Kalou pour les soirées du Kikiriri. Des animations qui ont commencé avec Gilbert Martin. Puis, avec Vatea Gooding, son neveu, et Philou pour le Trio Kikiriri. Sans oublier Matahi, son petit cousin, et Tommy. Ou encore son frère Carlos. On l’aura compris, la musique a toute sa place dans la famille Gooding…

Kalou a débuté la musique dès son tout jeune âge. “J’ai commencé à apprendre la guitare en 1969. Je n’avais que neuf ans. C’est mon oncle Coco Mamatui qui habitait pas loin de chez moi, au mont Marau aujourd’hui appelé St Hilaire, qui m’a initié à cet instrument. Il m’a ensuite poussé dans la danse.”
En 1975, Kalou commence ses premiers pas de ‘ori tahiti dans le groupe de danse de son ami Iriti Hotohoto de Heikura nui. Puis il change de groupe et rejoint celui de Joël Avaeoru, Maeva Tahiti. “Là où j’ai tout appris sur la danse du feu et la danse des couteaux aiguisés” se souvient-il.
Après cela, Kalou part au Japon et dans d’autres pays pendant deux ans de suite, de 1977 à 1978. Mais il est obligé de revenir au Fenua pour son service militaire.
En 1979, il tente l’expérience au Heiva avec le groupe de danse “Manuia Tahiti” de Julien Mai et Manuia Taie. “J’étais le chef d’orchestre du groupe et notre thème était sur Makatea avec le train” relate Kalou. “Cette année-là, on a gagné le 1er prix Amateur.”
La tournée mondiale : le début d’une grande aventure !
L’année suivante, Kalou est sollicité par le grand ballet de Tahiti nommé Ia Ora Tahiti de Gilles Hollande.

Il part alors en tournée mondiale avec le Podium Europe 1 pour une durée de trois mois, dans un premier temps sur toute la France avec plusieurs artistes très connus de la place comme en vedette Patrick Sébastien en tant qu’imitateur, Les Gibson Brothers, la chanteuse Anne-Marie Godard, le ballet d’Arthur Plashart avec le super animateur Harold Kay.

(Photo : collection Kalou Gooding)
“Pendant une année entière, on se produisait dans plusieurs villes, et surtout dans les grandes discothèques de la place. Comme l’Eléphant bleu aux Champs-Elysées, l’Eléphant blanc pas loin de la Tour Montparnasse, le Théâtre Elysée Montmartre, le Théâtre El Dorado dans le 10 ème arrondissement de Paris… “Nous avons joués avec des artistes très connus dans le milieu de l’opérette. Comme Francis Lopez le réalisateur, Georges Guétary le chanteur, Maria Candido la chanteuse, Francis Linel l’acteur de théâtre très connu de tout l’Hexagone, Rudy Hirigoyen et bien d’autres (…)”se souvient Kalou.
Kalou est à cette époque un vrai globe-trotter ! “Il y eu aussi des tournées européenne jusqu’à Moscou sur la place Rouge, des tournées en Afrique du Nord, l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, le Liban, la Syrie, la Libye, la Jordanie, la Palestine et surtout Israël” détaille Kalou Gooding. “Sans oublier, la Turquie, Istanbul, Izmir, etc… J’ai donc habité en métropole pendant 14 ans, travaillant avec la société de production de Jean-Claude Paulard.”

Entre-temps, Kalou enchaîne des tournées de croisiéristes. Il signe un engagement avec la plus grande compagnie de croisières nordiques Silya Line, pour trois mois d’activité en hiver et deux mois en été sur de grands paquebots en Finlande, en Suède, au Danemark, en Norvège . “Il y a tellement de pays, mais ça vaut pas choa nos îles polynésiennes !” s’amuse Kalou…

(Photo : collection Kalou Gooding)
Retour au bercail
Mais en 1994, Kalou décide de revenir au Fenua. Il lance sa carrière musicale avec les soirées populaires du Kikiriri. Mariage, inauguration, bals populaires sur Tahiti mais aussi dans les îles, le groupe Trio kikiriri est le groupe très en vogue de cette époque. “Quand on se déplaçait dans les archipels, même les habitants des îles voisines descendaient exprès pour venir nous voir, à l’exemple des Tuamotu, sur l’île de Ahe ou dans les îles Sous-le-Vent à Bora Bora” se souvient le musicien

Sans parler des tournées métropolitaines, durant lesquelles Théo Solstice invite plusieurs fois le Trio Kikiriri pour des shows. “Je n’arrive pas à croire que cela fait déjà 48 ans de carrière musicale, du folklore aux variétés, depuis 1975” confie Kalou.


Kalou rigole et pense tout haut : “Ca me fait rire parce que ma maman m’a toujours dit que j’étais un pigeon voyageur. Et effectivement, je n’ai pas arrêté depuis 1975 jusqu’à aujourd’hui.”
Aujourd’hui encore, Kalou est appelé à animer ailleurs. Il revient d’ailleurs fraîchement de la Nouvelle-Calédonie.
Janice Chan