Accueil, sport et mobilisation : point sur les préparatifs à un an des JO 2024

Dans un an, jour pour jour, les épreuves olympiques de surf seront lancées à Teahupo'o (Photo : Archive ACL/LDT).
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Le coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris 2024 sera donné dans un an, le 26 juillet 2024, avec la cérémonie d’ouverture, suivie des 329 épreuves au programme pour un total de 32 disciplines et 41 sites. Les épreuves de surf se dérouleront sur la célèbre vague de la passe Hava’e, à Teahupo’o, du 27 juillet au 5 août 2024, dont quatre jours de compétition. À 365 jours de cette échéance historique pour la Polynésie française, où en sont les préparatifs en terme d’accueil, de sport et de mobilisation populaire ?

L’organisation en chantiers

Le comité de pilotage État-Pays-Communes-Paris 2024 se réunit régulièrement pour faire le point. Le dernier en date s’est tenu le 13 juillet 2023, à la Présidence. Plusieurs chantiers ont été lancés à Taiarapu-Ouest au cours des derniers mois, principalement pour améliorer l’existant lorsqu’il s’agit d’ouvrages pérennes. Malgré des délais serrés, “tous les voyants sont au vert”, nous a indiqué dernièrement la ministre des Sports et de la Jeunesse, Nahema Temarii, en marge du Taiarapu-Ouest Horue Festival.

La marina de Teahupo’o est en cours de réhabilitation, une nouvelle passerelle piétonne est en train d’être construite au PK 0, le domaine Rose sera aménagé en base logistique temporaire, tandis que le village de jour des athlètes, lui aussi temporaire, devrait être plus proche de la pointe Fare Mahora, afin de permettre aux surfeurs de garder un œil sur la vague entre deux séries. Concernant l’hébergement des sportifs, l’option de la rénovation de l’hôtel Puunui étant compromise par les délais de réalisation, un appel d’offres a été lancé auprès des navires de croisière pour être en mesure de loger à la même enseigne et au plus près du site de compétition les 120 membres des délégations. La tour des juges devrait être montée à terre, puis en mer pour être testée en amont des JO, lors de la prochaine Tahiti Pro, avancée en mai 2024.

À Toahotu, le parc de la pointe Riri fait également l’objet d’un vaste projet de réaménagement à destination des familles, des pêcheurs, des sportifs et des touristes. Le site fait partie des zones tampons identifiées dans le cadre de la gestion des flux. Si plusieurs portions de route sont en cours de rénovation, l’accès à la zone de compétition sera réglementé lors de l’événement, sans pour autant empêcher les riverains de circuler.

Les réseaux électriques et de communication sont en cours d’amélioration, de même que le réseau hydraulique pour garantir la distribution en eau potable.

Les enjeux d’impact environnementaux sont régulièrement évoqués dans le cadre de la mise en œuvre de ces différents chantiers : en début de semaine, l’association Paruru te Arutaimāreva, connue pour s’être opposée à l’installation d’une porcherie industrielle au plateau de Taravao, a été reçue à ce sujet par la vice-présidente, ministre de la culture et de l’environnement, Éliane Tevahitua. Les habitants de la Presqu’île et du village de Teahupo’o l’ont fait savoir à plusieurs occasions depuis 2019 : ils tiennent à préserver le cadre naturel qui fait leur quotidien. Plusieurs aménagements ont d’ailleurs été adaptés en conséquence, comme le village de jour, passé d’un projet pérenne à une installation temporaire.

Vive le surf !

Les entrainements des délégations ont déjà commencé à Teahupo’o. Au total, 48 surfeurs, 24 hommes et 24 femmes, s’affronteront à Hava’e, soit 8 athlètes de plus que lors de la première et précédente édition incluant la discipline, à Tokyo, en 2021. Il y a quelques semaines, les Jeux Olympiques ont enfin pris un tournant sportif en Polynésie, grâce à la détermination de Vahine Fierro et Kauli Vaast. Début juin, la surfeuse de Huahine de 23 ans et le surfeur de Vairao de 21 ans sont parvenus à se qualifier pour les épreuves olympiques de surf de Paris 2024, grâce à leurs résultats lors des Mondiaux de surf ISA, au Salvador.

L’immense joie des deux athlètes a gagné le Fenua. Pour l’équipe organisatrice, cette annonce était un “soulagement” : la Polynésie française, en tant que collectivité hôte, a désormais des champions de surf en lice, prêts à se mesurer aux athlètes américains, brésiliens, australiens ou japonais. Coachée par Hira Teriinatoofa, l’équipe de France se compose également de la surfeuse réunionnaise Johanne Defay. Très convoitée, la quatrième place masculine est toujours vacante. Fort de son expérience à l’international, Michel Bourez figure parmi les candidats locaux. Dans le journal Le Monde, le “Spartan” a récemment réaffirmé sa volonté de se battre pour tenter de décrocher à son tour le précieux sésame, d’ici l’an prochain.

Un défi populaire

Faire en sorte que la flamme olympique s’empare du cœur des Polynésiens à 16.000 km de Paris n’est pas chose aisée. Parmi les dispositifs pensés à cette intention, la Polynésie française, la communauté de communes du sud de Tahiti, Tereheamanu, et plusieurs communes, dont Taiarapu-Ouest, sont labellisées Terre de Jeux. Les fédérations sportives sont également concernées. C’est sous cette bannière que sont menées plusieurs actions pour promouvoir l’événement, comme le Relais autour du monde, dont l’étape polynésienne a été organisée par Taiarapu-Ouest en 2022, puis par Tereheamanu en 2023.

La plupart des établissements scolaires polynésiens sont désormais labellisés Génération 2024 et de nombreux projets pédagogiques en faveur du sport, de la culture et de l’inclusion sont menés de la maternelle jusqu’à l’université. En mars dernier, 4.000 élèves du Fenua étaient réunis autour d’activités variées à l’occasion de la Semaine olympique et paralympique.

Pour permettre à un large public de profiter du spectacle des Tu’aro Nui, des fan-zones sont prévues à Teahupo’o (PK 0), à Papara (Taharu’u) et à Papeete (jardins de Paofai). Les personnes souhaitant vivre l’événement de l’intérieur ont été invitées à s’engager dans le programme des volontaires de Paris 2024. Les candidatures sont closes depuis le 02 mai 2023. Les 400 bénévoles seront retenus entre septembre et décembre, puis formés à l’une des nombreuses missions proposées dans les domaines de l’accueil, du sport ou de l’organisation. Un second appel à candidatures devrait être lancé par le Pays.

Le design de la flamme olympique dévoilé

Crédit : Paris 2024.

Symbole emblématique des Jeux, la flamme olympique imaginée par le designer Mathieu Lehanneur a été dévoilée mardi 25 juillet 2023 par le comité d’organisation. Depuis l’antiquité, elle “porte un message d’unité auprès des peuples et des nations”, peut-on lire sur la page Facebook officielle de Paris 2024.

En acier de couleur champagne, son design résolument moderne fait écho au principe d’égalité (symétrie), à l’élément de l’eau (vagues) et à un effet d’apaisement (formes arrondies).

Annonciatrice de l’ouverture prochaine des Jeux, la torche olympique sera allumée en Grèce le 16 avril 2024, puis portée par 11.000 relayeurs à travers la France à partir du 8 mai 2024, traversant les océans vers les territoires d’Outre-mer, avec un passage annoncé en Polynésie française, le 13 juin 2024. Le parcours tahitien de la flamme débutera à Teahupo’o pour s’achever à Papeete, traversant plusieurs communes. L’appel à candidatures pour les porteurs de la flamme a d’ores et déjà été relayé localement.

Le 26 juillet 2024, la torche viendra allumer la vasque au terme du défilé des athlètes sur la Seine, officialisant l’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympique d’été.