

Construit par les Chantiers de l’Atlantique à Saint Nazaire et mis en service à la fin de l’année 1997, le paquebot Paul Gauguin, navire emblématique pour la découverte des îles de Polynésie française, avec ses célèbres ambassadeurs que sont les “Gauguins” et les “Gauguines”, et qui offre 175 cabines, célébrait, ce samedi 29 juillet, ses 25 ans de navigation dans les eaux turquoises du Fenua.
Pour l’anniversaire du paquebot, qui compte environ 210 membres d’équipage, tous les principaux acteurs du tourisme du territoire sont présents à bord, ainsi que des officiels de l’Etat et du Pays, respectivement représentés par le Haut-commissaire Eric Spitz et par Cédric Mercadal, ministre de la santé. Moetai Brotherson, qui a le portefeuille du tourisme, n’était pas encore rentré de son déplacement aux Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle Guinée.


Hervé Gastinel, PDG du groupe Ponant, a également fait le déplacement depuis la France pour l’évènement. Pour rappel, le groupe dont il a la charge, a racheté le Paul Gauguin, spécialement conçu pour la navigation dans les eaux polynésiennes et qui peut accueillir jusqu’à 330 passagers, en 2019 au groupe Pacific Beachcomber, appartenant à l’homme d’affaire Richard Bailey.
Plus de 250 000 passagers en 25 ans
Aujourd’hui, le navire, qui a accueilli plus de 250 000 milles passagers sur ses 25 années de navigation, est classé parmi les trois meilleurs de la compagnie Ponant et génère, annuellement, près de trois milliards de francs et soutient environ 400 emplois au Fenua, informe Hervé Gastinel.
L’anniversaire du paquebot est l’occasion, pour le PDG du groupe Ponant, de présenter les ambitions et projets à venir pour le Paul Gauguin mais aussi pour le groupe. Dans un premier temps il aborde la politique du “zéro plastique”. Aujourd’hui, il n’y a plus de plastique à usage unique, informe t-il.
En plus de cela, il explique également qu’un travail perpétuel sur le traitement des déchets, sur le traitement des eaux usées et sur la réduction d’émission de CO2 est réalisé par le groupe.


Concernant le dernier point, les ambitions du groupe sont claires: réduction de 15% d’ici 2025-2026, par rapport à 2019, et de 30% en 2030, pour atteindre le 0% d’ émission en 2050.
Le PDG annonce d’ailleurs que le groupe travaille actuellement sur la réalisation d’un quatorzième navire qui serait une première mondiale : un voilier de 180 mètres et dont le taux d’émission de CO2 serait égal à zéro. Hervé Gastinel indique que le groupe souhaite que ce navire soit opérationnel en 2030.
“Taote Gauguin”: le Paul Gauguin offre une assistance médicale dans les archipels
Le groupe Ponant , précise encore le PDG, travaille aussi sur le projet “green corridors”. Ce projet, continue Hervé Gastinel, associe des grandes marques aériennes, de croisières et d’hôtels, avec pour objectif commun de minimiser l’empreinte environnementale comme, par exemple, l’utilisation de biocarburants dans le transport aérien.
Il informe qu’un partenariat dans ce sens est déjà acté avec Air Tahiti Nui et que cela ne saurait tarder avec les groupe IHG ( hôtels Intercontinental, Ndlr) en Polynésie française.
Enfin, comme l’explique Hervé Gastinel, pour le groupe, un tourisme durable doit aussi prendre en compte les aspects humains. C’est ainsi qu’il fait part, à l’audience présente, de la mise en place d’une première mondiale au sein même du Paul Gauguin et ce, dès ce 29 juillet : le programme “Taote Gauguin”.
Il s’agit ici d’une mission d’assistance médicale au profit des populations isolées des archipels. Les médecins et infirmiers du bord qui seront mis à la disposition des populations visitées et qui n’ont pas un accès régulier aux soins médicaux, informe le PDG.
Ces professionnels de santé à bord du Gauguin ne seront pas les seuls à intervenir dans les territoires isolés : “Le groupe Ponant s’engage aussi à transporter, sur zones, des médecins polynésiens spécialisés qui pourront accéder, via le Gauguin, à ces territoires éloignés. Ces médecins, du Gauguin et de Tahiti, pourront effectuer des consultations ensemble dans les dispensaires reculés.”
Hervé Gastinel, PDG du groupe Ponant : “On a cru en l’avenir, on a continué d’investir”

“Que de contrastes entre la période du Covid, où on a été, en temps qu’activité de croisière, peut être le secteur le plus touché de l’économie. Les premiers à s’arrêter, les derniers à reprendre. Mais aujourd’hui, tout cela est derrière nous.
On a cru en l’avenir, on a continué d’investir. Un bon exemple, est la modernisation du Paul Gauguin, faite en pleine crise, en 2020-2021 (…). Je tiens à remercier aussi le Haut-commissaire Sorain, à l’époque, qui a été très pragmatique dans son approche et qui nous a aidé à reprendre dès que c’était possible, c’est-à-dire une fois qu’on avait toutes la garanties et la certitude que les protocoles sanitaires permettaient d’opérer en toute sécurité.
Grâce à lui, à la bonne volonté de nos partenaires locaux, et je remercie aussi le gouvernement de la Polynésie française, qui a toujours été très à l’écoute, on a pu relancer la machine.”
Michel Quioc, capitaine du Paul Gauguin : “Un lien, un vecteur, un maillon avec la population polynésienne”

“C’est une immense fierté, un honneur, que de participer et collaborer au développement des îles, au désenclavement des populations isolées au niveau médical (…) Le Paul Gauguin est un lien, un vecteur, un maillon avec la population polynésienne. C’est une immense fierté que d’être à la tête de ce navire.”