
Inauguré en février dernier, le marché de Papara s’est récemment animé. Même si toute la superficie recouverte par l’immense chapiteau n’est pas encore occupée, une grande partie accueille désormais des créations artisanales variées, des plantes, des fruits et des légumes, sans oublier l’offre culinaire.
Pas encore de tarification

“Une association artisanale a commencé par organiser une exposition de trois semaines, puis les artisanes ont demandé à rester, alors on a laissé les portes ouvertes et les ventes sont au rendez-vous. Le conseil municipal doit encore délibérer sur les conditions d’accès au site d’ici la fin de l’année, mais en attendant, il n’y a pas de frais de location des emplacements”, précise Urarii Punua, conseiller municipal, référent communal au marché Te Rima Ora No Papara.
Selon l’élu, 56 exposants sont présents en semaine, un chiffre qui augmente chaque dimanche matin, à l’heure du copieux petit-déjeuner du week-end. “Ils sont contents de la fréquentation, qui leur permet de vendre un peu tous les jours. Il y a des jeunes et des anciens, et l’ambiance est bonne”, remarque-t-il.
Une attractivité progressive
L’emplacement devant la mairie, en bord de route, est attractif, de même que le regroupement de plusieurs spécialités, appréciable pour la clientèle. “On aimerait bien avoir un poissonnier”, glisse Urarii Punua. “Il y a encore de la place, en sachant qu’on souhaite donner la priorité aux habitants de Papara pour valoriser les talents de chez nous”. Il s’agit aussi de dynamiser l’économie et d’encourager les liens sociaux au sein de la commune.
Le marché de Papara attire une clientèle à la fois locale et touristique. Après une délégation de Nouméa, fin août, c’est un groupe de Mataiea qui sera accueilli sur place pour participer à des ateliers placés sous le signe du partage et de la transmission.



Pratique
Le marché de Papara est ouvert tous les jours, du lundi au samedi, de 6 heures à 18 heures, et le dimanche, de 4 heures à 18 heures.
Yvonne Teraiamano, exposante :

“3.000 francs pour le gardiennage et les sanitaires”
“Je suis originaire de Raivavae, aux Australes. Je fais des tifaifai, des pareu peints, des paniers, des bijoux, des plantes, etc. C’est ma mère qui m’a appris à partir de 12 ans et je la remercie. Je garde aussi les stands de mes amies, quand elles ne peuvent pas venir. On s’entraide ! Avant le marché, j’exposais mes créations dehors, en bord de route, à différents endroits. Pour l’instant, c’est gratuit. On ne paye que 3.000 francs par mois pour le gardiennage et l’entretien des sanitaires. Je suis bien ici, à l’abri du soleil et de la pluie. C’est propre et agréable. On reçoit des visiteurs tous les jours, aussi bien des locaux que des touristes. Cette semaine, on attend un groupe de 40 personnes. On est ouvert tous les jours : on vous attend !”.
Marie Moarii, exposante :

“Voir du monde et sortir de chez soi”
“Il y a beaucoup d’artisans dans la famille : ma grand-mère, ma mère, moi-même, ma fille. Elle fait des parures qui sont ici, y compris avec de la vanille, et ma belle-fille fait des draps. Je suis plutôt dans la couture, comme des coussins brodés à la main. Avec mon mari, on vend aussi des fruits et légumes que nous cultivons. Avant le marché, je n’avais pas l’habitude d’exposer. Je déposais dans des magasins. J’ai pris un stand pour pouvoir montrer nos créations et faire quelques ventes pour vivre. Ça permet de voir du monde et de sortir de chez soi. J’en profite pour travailler sur place. On est à l’aise ici : c’est grand et il y a du passage. On s’entend bien les uns avec les autres et on se donne un coup de main de temps en temps. Pour l’anecdote, vers 28 ans, je livrais les journaux pour La Dépêche de Tahiti !”.
Kahoulawe Ly, exposante, accompagnée de son grand-père :

“Si les jeunes veulent se lancer, il faut venir”
“Aujourd’hui, on a préparé plusieurs plats qu’on propose en vente à emporter, comme de la salade avec des nems, du chao men, des pai banane et goyave, des gâteaux, etc. Ça fait un mois qu’on expose au marché en semaine et le week-end. Avant, je vendais plutôt au bord de la route, ce qu’on continue de faire de temps en temps, en complément du marché. C’est un bel espace pour nous comme pour les clients. Il y a plein de choses à voir ! Si les jeunes veulent se lancer, il faut venir ici. En semaine, on n’est pas nombreux à faire du ma’a, donc il y a de la place pour tout le monde”.