Décès de Geneviève de Fontenay – Moea Faugerat : “Nous sommes restées très liées”

Moea Faugerat en 1975 et Geneviève de Fontenay en 2020 (Photos : Miss Tahiti/AFP)
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Geneviève de Fontenay est décédée dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 90 ans. Après avoir régné pendant plus de 60 ans sur les concours de beauté, avant d’en devenir persona non grata, elle a tiré sa révérence. Moea Faugerat, élue 2e demoiselle d’honneur à l’élection de Miss France 1976, a bien connu la dame au chapeau. Les deux femmes étaient restées amies et se voyaient régulièrement à Paris comme nous le raconte Moea Faugerat. 

“J’en garde de très bons souvenirs. C’était une amie. Après mon élection, nous sommes restées liées.

En fait, à quelques jours de l’élection en 1975, au cours d’un déjeuner, elle m’avait dit que je serai élue mais je ne pouvais pas accepter car j’avais un travail et j’étais fiancée à Tahiti et puis, de toute façon, à l’époque, elle n’avait pas de solutions à me proposer pour me loger en France. Quant à la première demoiselle d’honneur, elle devait rester 6 mois à Paris. Donc, j’ai obtenu le titre de 2e demoiselle d’honneur.” 

Elle avait très peur de prendre l’avion

Ensuite, elle m’avait dit : “A chaque fois que tu viens en France, contacte-moi”. Et c’est ce que j’ai fait. Nous avons partagé de nombreux moments. J’allais la chercher à Saint-Cloud ou bien son chauffeur l’amenait et nous allions dans de bons restaurant, mais uniquement ceux qu’elle connaissait !

Elle avait un petit digestif qu’elle aimait beaucoup, c’était le petit canard, un sucre que l’on trempe dans de l’eau de vie. A chaque fois, c’était le même rituel. Elle en commandait pour deux. 

Je l’ai invité en Polynésie mais elle n’a jamais voulu venir, elle avait très peur de prendre l’avion. Même en France, elle voyageait en train. 

La dernière fois que je l’ai vu, c’était juste avant le Covid. Ensuite, elle est tombée malade et elle était âgée aussi…”

Les Miss Tahiti sont très belles mais…

Elle aimait beaucoup aussi Thilda Fuller et Mareva Georges. Elle me disait toujours : “Tu sais Moea, les Miss Tahiti, elles sont très belles, le seul problème, c’est qu’elles ont toutes des copains et quand elles viennent en France, elles ont qu’une envie, c’est de rentrer en Polynésie”. Elle nous disait aussi : “Je ne peux pas vous héberger car je n’ai pas les moyens.” 

A l’époque, les Miss n’étaient pas prises en charge comme aujourd’hui.” 

Franc-parler et tradition

(Photo : Michel
Clement/AFP)

“J’appréciais son franc-parler. Elle avait peut-être des défauts mais quand elle disait quelque chose, elle était respectée et surtout, elle était honnête. Elle n’était pas tordue. 

Je sais que lorsqu’elle a du passer le relai à Sylvie (Tellier), elle a été très malheureuse. Lorsque son époux est mort, il a laissé 70% de la société Miss France a son fils, elle n’était pas propriétaire à 100%. C’est plutôt son fils qui voulait vendre. 

Son regard sur l’élection d’aujourd’hui était assez dure. Elle trouvait que cela ressemblait plus à de la télé-réalité. Elle n’acceptait pas la possibilité aux transgenres de se présenter, aux filles avec des enfants… 

Elle était très traditionnelle, même dans sa façon de s’habiller. Je l’ai jamais vu sans son chapeau, même au restaurant à 8 heures du soir.”

“En tous cas, à chaque fois que quelqu’un disait du mal de Geneviève au cours d’un dîner, je disais : “Attention, je suis sa copine hein !” car elle était souvent jugée sur sa rigidité. Mais c’est aussi ce qui lui a permis aussi de diriger les Miss durant de longues années.”