Darmanin engage la dissolution de Civitas, mouvement catholique intégriste

Des sympathisants du mouvement Civitas prient à genoux, le 25 février dernier, avant de manifester contre la création d’un centre d’accueil pour migrants, à Saint-Brevin-les Pins, en Loire-Atlantique. (Photo : Sebastien Salom-Gomis/AFP)
Des sympathisants du mouvement Civitas prient à genoux, le 25 février dernier, avant de manifester contre la création d’un centre d’accueil pour migrants, à Saint-Brevin-les Pins, en Loire-Atlantique. (Photo : Sebastien Salom-Gomis/AFP)
Temps de lecture : 2 min.

Le mouvement Civitas est une organisation catholique intégriste, très présente sur les réseaux sociaux, et dont l’idéologie proche de l’extrême droite flirte parfois avec la théorie du complot.

Sur son site internet, Civitas se présente comme “un mouvement politique œuvrant à promouvoir et défendre la souveraineté, l’identité nationale et chrétienne de la France”. Fondé en tant qu’association en 1999, Civitas devient un parti politique en 2016.

Ce lundi 7 août, Gérald Darmanin a annoncé avoir demandé à ses services “d’instruire la dissolution” de l’organisation, le ministre condamnant “fermement” des propos antisémites formulés lors de l’université d’été de l’organisation.

Dans son message, publié sur X (anciennement Twitter), le ministre de l’Intérieur, qui sera en visite en Polynésie française à partir du 15 août prochain, ajoute : “L’antisémitisme n’a pas sa place dans notre pays. Je condamne fermement ces propos ignominieux et saisis le procureur de la République.”

Le 30 juillet à Pontmain (Mayenne), lors des universités d’été de Civitas, l’essayiste controversé Pierre Hillard, avait déclaré: “Vous avez eu un événement en septembre 1791, la naturalisation des Juifs”. “Avant 1789, un Juif, un musulman, un bouddhiste ne pouvaient pas devenir Français. Pourquoi ? Parce que c’étaient des hérétiques”, avait-il poursuivi avant d’ajouter: “La naturalisation de Juifs en 1791 ouvre la porte à l’immigration”. L’essayiste avait alors estimé qu’il “faudrait peut-être retrouver la situation d’avant 1789”, selon une vidéo de son intervention.

Ces propos ont été vivement condamnés par plusieurs personnalités politiques dont des élus de LFI et de Renaissance, l’Union des étudiants juifs de France et la Licra, notamment.

Dans un message posté sur X, Jean-Luc Mélenchon avait lancé un appel à M. Darmanin, car “l’antisémitisme doit être puni sans faiblesse”. Le leader LFI a réagi dès l’annonce de la dissolution, toujours sur le même réseau social : “Darmanin donne une réponse claire à l’interpellation des insoumis et de la Licra. L’antisémitisme va être puni. Civitas sera dissout et le procureur de la République est saisi des propos de Pierre Hillard.”

Dans l’attente du décret de dissolution, Civitas s’est contenté de relayer des messages de soutien sur les réseaux sociaux, et d’y poster laconiquement un passage de la Bible: “Tous ceux qui veulent vivre avec piété en Jésus-Christ seront persécutés”.

AFP