
“La Shiseido Tahiti Pro 2023 est ouverte !”. C’est la ministre des Sports, Nahema Temarii, qui a donné le coup d’envoi de cette 24ème édition depuis la pointe Fare Mahora, vers midi, jeudi 10 août 2023. Les officiels et les surfeurs avaient rendez-vous avec le public pour la traditionnelle cérémonie d’ouverture de l’étape polynésienne du championnat international de la World Surf League (WSL).
Une coutume en faveur du respect
Après le partage du kava, en 2022, cette année, le comité du tourisme de Taiarapu-Ouest a opté pour une autre approche culturelle avec la cérémonie du rahiri, précédée d’une prière et d’un ‘orero. “Il était temps, au vu des derniers événements, d’amener la paix et le respect par rapport à l’événement, aux règles, au lieu et entre compétiteurs”, précise Heimoana Metua, cheffe de cérémonie à la tête de la troupe de danse Teva i Tai.


Elle revient sur la symbolique de ce moment, où tous les invités étaient vêtus d’un pareu blanc. “La jeune feuille de palmier qu’ils avaient dans la main symbolise une marque de respect. Ils ont été invités à la déposer dans des feuilles de ni’au tressées, qu’on a refermées avant de les placer sur la scène, où elles resteront tout au long de la compétition. Lors de la remise des prix, un danseur du feu viendra les brûler pour marquer la fin de l’événement, autour de cette alliance empreinte de respect mutuel. Ce moment était important pour moi, parce que c’est une façon d’intégrer les surfeurs étrangers à nos traditions et de les encourager à respecter nos coutumes. C’est aussi une façon de les mettre à l’honneur, puisque ce sont eux qui sont au cœur de l’événement”, explique-t-elle. Les athlètes n’étaient plus spectateurs, mais pleinement acteurs de cette cérémonie d’accueil.
Une compétition-test pour les JO
“Nous adorons venir ici. On nous réserve toujours un super accueil. C’est un événement incroyable et iconique !”, a rappelé le directeur général de la WSL, Andrew Stark. La maire déléguée de Teahupo’o, Roniu Tupana-Poareu, a profité du rassemblement pour adresser des remerciements émus à la communauté internationale du surf, suite à la solidarité en faveur des familles du PK 0 sinistrées lors des inondations de mai dernier. “Patience”, a souligné le président de la Fédération Tahitienne de Surf, Lionel Teihotu, quant aux aménagements en cours à l’approche des épreuves de surf des Jeux Olympiques, dans tous les esprits. Le site de cérémonie de la WSL accueillera d’ailleurs le village olympique temporaire de Paris 2024. Un stand d’information dédié aux JO est accessible à tous sur place, durant cette compétition-test.



Top départ dès le 11 août ?
D’ici là, cap sur les premières séries de la Shiseido Tahiti Pro pour Kauli Vaast, Matahi Drollet et Mihimana Braye chez les hommes, et Vahine Fierro, Aelan Vaast et Johanne Defay chez les femmes, en sachant que la compétition pourrait être lancée dès demain, vendredi 11 août 2023. Vingt-et-un surfeurs professionnels internationaux et neuf homologues féminines sont également en lice pour tenter de décrocher la victoire à Hava’e.
Kauli Vaast, surfeur tahitien :

“Je vais essayer de refaire comme l’an dernier, et même de gagner”
“J’étais super content de décrocher cette wild card, parce que je savais que je risquais de louper les Trials si je faisais un bon résultat au Challenger Series à Huntington Beach (en Californie, ndlr). Je suis bien content de ne pas avoir fait les Trials, même si j’aurais bien aimé surfer ces vagues parfaites ce jour-là. En étant direct dans le main event, j’ai pu bien observer. On est plein de Tahitiens, donc c’est cool ! Cette année, je vais essayer de refaire comme l’an dernier, et même de gagner. J’ai beaucoup voyagé en début d’année et je n’ai pas eu le temps de surfer aussi souvent que je l’aurais voulu à Teahupo’o, mais c’est la vague que je préfère ! Ces cinq derniers jours, j’ai pu surfer matin, midi et soir, et j’ai hâte que la compétition commence. Je serai face à un Brésilien (Joao Chianca, 4ème mondial, ndlr) et Jordy Smith (Sud-Africain, 16ème mondial, ndlr), deux super bons surfeurs que j’admire beaucoup, donc ça va être une bonne série”.
Pascal Luciani, représentant de la WSL en Polynésie :

“La houle est en train de baisser”
“Les conditions ne seront pas aussi belles que pour les Trials. Pour demain (vendredi 11 août), la houle est en train de baisser. L’orientation est en train de changer en s’ouvrant un peu plus au sud et au sud-est, donc on risque d’avoir des vagues avec une fréquence vraiment longue et peu de tubes, ce qui n’est pas l’idéal pour la compétition. En sachant que derrière, au niveau des prévisions, il n’y a pas grand-chose. La houle reviendrait à partir du 15 ou 16 août, puis il faudra attendre jusqu’à la limite de la waiting period, le 20 avec une grosse houle qui arrive, mais c’est trop loin pour se projeter. On verra déjà demain matin si les premiers tours de la compétition pourront être lancés avec un call prévu à 6 heures, pour démarrer à 7h30”.
Barbara Martins-Nio, représentante de Paris 2024 en Polynésie :

“On va tester certaines opérations”
“Cet événement, on le prépare depuis un an avec la WSL pour s’entendre sur les conditions de co-construction sur deux domaines-clés. Premièrement, on va tester certaines opérations en lien avec les athlètes, sur la zone de compétition : bateaux, jet-skis, services. Ça va nous amener à mettre en place un certain nombre de dispositifs sur lesquels on va prendre les retours des surfeurs pour voir ce qu’on conserve ou ce qu’on améliore. Deuxièmement, on a des missions d’observation avec notre directeur médical qui est présent et qui va suivre pendant dix jours les médecins de la WSL et de la Tahiti Pro. Notre responsable technologies va faire de même, et notre partenaire OBS, qui fait la captation et la diffusion des images, va pouvoir échanger sur les éléments spécifiques au site de Teahupo’o. Les dix jours à venir vont être intenses. On a besoin de s’assurer que nos services aux athlètes soient optimums”.