
Météo-France en Polynésie française le confirmait il y a à peine quelques semaines : le phénomène El Niño est déjà bel et bien arrivé dans l’est du Pacifique, avec une hausse sensible de la température de l’océan et la possibilité d’une saison des pluies mouvementée.
D’autant plus que toutes les agences météo prédisent dès à présent la survenue potentielle d’un “Super El Niño”, comme ce fut le cas notamment en 1982-1983 (6 cyclones) et en 1997/1998 (2 cyclones), deux saisons chaudes catastrophiques pour Tahiti et ses îles.
Si le scénario reste incertain – et le restera probablement jusqu’en octobre -, ces perspectives alertent les autorités qui restent très vigilantes vis-à-vis de l’évolution du phénomène. Les autorités, mais également un opérateur comme EDT-Engie qui sait parfaitement à quel point ses services seront sollicités en cas de passage d’une dépression ou d’un cyclone, en particulier à Tahiti.
Contacté sur ce sujet, le grand patron d’EDT-Engie, qui est arrivé l’an passé de Nouvelle-Calédonie où il a vécu le passage de plusieurs cyclones, confirme à La Dépêche qu’il surveille “de près” l’évolution du phénomène El Niño.
“Nous effectuons d’ores et déjà un point sur l’ensemble de nos moyens disponibles et allons prochainement participer à un exercice cyclone” explique Didier Pouzou qui redoute surtout les problèmes de routes coupées, qui empêchent les équipes d’EDT-Engie d’intervenir ou a minima compliquent leurs missions, et les arbres qui tombent sur les lignes aériennes.
EDT redoute routes coupés et lignes à terre
Il existe au sein de l’entreprise un “plan de continuité d’activité” destiné à garantir, du mieux possible, la fourniture d’énergie électrique aux abonnés. Un dispositif interne de “PC Crise“, en contact avec les autorités du Pays et de l’Etat, peut être très rapidement activé dans le locaux du siège d’EDT-Engie à Puurai, Faa’a.
“Nous pratiquons déjà de l’élagage préventif sur le domaine public” précise le PDG d’Electricité de Tahiti. “Et puis nous allons mettre en place du matériel de dépannage de part et d’autre des ponts, pour le cas où l’un d’entre eux serait détruit ou emporté par une crue diluvienne.”
Par sécurité, EDT-Engie garde un stock stratégique de certains matériels comme des groupes électrogènes, transformateurs, câbles…

Didier Pouzou entend également rassurer sur la capacité de Marama Nui à faire face, par exemple, à des pluies torrentielles. Le directeur général de la société, Yann Wolff, ne “transige jamais” avec la sécurité relative aux retenues d’eau en montagne, quitte à devoir programmer des travaux coûteux et compliqués à réaliser pour maintenir le niveau de sécurité des barrages.
C’est ainsi, par exemple, que Marama Nui a procédé à la pose d’un nouveau liner sur la retenue d’eau de Faatautia à Tiarei, afin de garantir qu’aucune fuite n’est susceptible de fragiliser l’ouvrage.
A cette occasion, pour ce barrage comme pour d’autres, le “déversoir” destiné à évacuer le trop-plein d’eau de pluie a été redimensionné pour permettre d’affronter les “pires conditions” en toute sécurité. Même si rien ne garantit encore une saison chaude “musclée”, EDT-Engie revendique une certaine philosophie : “ce n’est jamais du temps perdu que de se préparer”...
