L’état du compte de campagne du tavana de Faa’a présente d’énormes irrégularités. Dans son édition du 9 août, La Dépêche de Tahiti a cité quelques exemples pour alerter sur les possibles conséquences de cette situation.
En effet, le courrier de rappel en date du 31 juillet 2023 fait observer au président du Tavini que la commission n’a reçu aucune réponse aux observations formulées et elles sont nombreuses…
Le chargé de mission à la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) prévient la tête de liste du Tavini victorieuse des élections de 2023, qu’à défaut de communication des pièces demandées, il sera conduit à présenter son rapport à la commission “en l’état actuel du dossier”, autrement dit de manière incomplète.
Devant la gravité de la situation, Le président de l’assemblée semble minimiser la portée du courrier du rapporteur, en éludant les questions pertinentes de nos confrères de Tahiti Infos…
“La vraie faute, c’est celle que l’on ne corrige pas”. Confucius
Comme à l’accoutumée, c’est la faute à l’Etat ! A en croire encore Antony Géros ! Qui croit encore à cette victimisation systématique ? A force d’en user et d’en abuser, ça n’imprime plus. Ce sont bien des manquements qui ont conduit à l’annulation de l’élection de la tête de liste en 2018, et malheureusement vu l’état de dossier présenté en 2023, il y a une forte probabilité que ça se reproduise !
Le message du rapporteur Pierre Bannier, dans son mémoire du 12 juillet 2023, est sans ambigüité : “sans préjuger des éléments fournis, la commission est susceptible de prononcer le rejet de votre compte de campagne sur ce fondement.”
Les observations qui peuvent conduire au rejet du compte du candidat Tavini, outre l’absence des documents suivants et la liste n’est pas exhaustive, sont nombreuses. L’accent est porté sur trois manquements majeurs qui concernent le grand livre comptable des dépenses, les copies des factures d’impression de la campagne officielle, la lettre de mission de l’expert-comptable et enfin le relevé bancaire du compte du mandataire financier du mois de mai 2023.
Mais le rapporteur souhaite également connaitre la qualité de deux donateurs, à savoir Jean-Claude Tevahitua et Tevai Temaru qui ont versé, chacun, une somme de un million de francs.
Ce montant, et surtout la qualité des personnes, pose question. Car le code électoral est clair : le soutien des adhérents à un parti politique, par le biais de versement d’une aide ou d’un don ne doit pas dépasser la somme de 540 000 F, seuls les colistiers pouvant dépasser cette somme. Or, les deux personnes citées ne font pas partie de la liste du Tavini !
L’inscription d’une somme de 1,6 million de francs au compte de campagne, au titre des versements personnels alors qu’elle provient d’un emprunt bancaire, fragilise également la validation du compte de campagne.
Les questions de la Commission à propos du compte de campagne Temaru s’étalent sur 13 pages. Si la tête de liste venait à être évincée une fois de plus de Tarahoi, c’est bien de la défaillance de la mandataire, en la matière, dont il sera question.
KA/DG