
La liste Tavini conduite par Oscar Temaru, leader historique du mouvement, lors des dernières élections d’avril 2023, a vu l’annonce surprise de la candidature de Moetai Brotherson à la fonction, ô combien convoitée, de Président du Pays. Cette annonce a été soutenue et entérinée par le leader du Tavini.
Après quelques hésitations, Antony Géros, prétendant à la même fonction, eu égard à son ancienneté, sa fidélité au metua et au parti, a dû freiner sa convoitise et faire taire momentanément ses ambitions d’accéder à la présidence. A-t-il renoncé à cette ambition ? Probablement pas.
D’ailleurs, son comportement lors de la dernière séance de l’assemblée le suggère.
Cette situation insolite a favorisé l’émergence de trois présidents bleu ciel: Oscar Temaru président du parti et président de la commission permanente, Antony Géros, président de l’assemblée et Moetai Brotherson, Président du Pays.
Ce triumvirat, à l’instar du premier gouvernement romain, a vu une alliance entre Jules César, Pompée et Crassus pour diriger la cité romaine, comme l’histoire l’a déjà enseigné. De la même manière, le temps a brisé les jeux d’alliances au Tavini au profit d’un “Jules César” pour diriger le Pays.
Il faut avouer que contrairement aux Romains, la situation semble se détériorer assez vite sous le soleil des îles et les embruns du Pacifique. L’alliance commence-t-elle à présenter des fissures ?
Il y a 2000 ans, César l’a finalement emporté face à la capitulation de Pompée et Crassus. A Tahiti, qui sera le “Jules César” ? Trop tôt pour le dire.
Le moment venu, ce sont les représentants de Tarahoi qui trancheront la question. Chacun des trois présidents, conscients de la situation et en langage codé, use de son charme et de son charisme pour asseoir son pouvoir au sein du Tavini.
Pour qui Oscar Temaru penchera-t-il au lendemain du bilan tant attendu des 100 jours ? Soutiendra-t-il toujours le Président actuel ? Une implosion de la majorité est-elle à redouter ? Il est vrai qu’en dehors du vote de la suppression de la taxe CPS, Moetai Brotherson accuse un déficit de réalisations, alors que sur le papier, le parti indépendantiste affiche un programme qui a eu la faveur de la majorité des électeurs.
Reste à le décliner.
Karim Ahed