Festival Parau Ti’amā : “poursuivre ce que Henri Hiro a commencé”

Le concours Parau Ti’amā se tiendra du vendredi 1er au dimanche 3 septembre à la Maison de la culture. À cette occasion, un concours d'écriture est organisé par l'établissement. Les inscriptions se clôtureront le 25 août 2023 à midi. (Photo : LC/LDT)
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Du vendredi 1er au dimanche 3 septembre, se tiendra le festival linguistique et culturel Parau Ti’amā dans les locaux de la Maison de la culture. À cette occasion, un concours d’écriture et de déclamation, ‘Ārere, est organisé afin de promouvoir les langues autochtones de l’ensemble du fenua. Pour participer au concours, le public peut s’inscrire jusqu’au 25 août à midi. 

Le festival Parau Ti’amā – qui signifie “parole libératrice” en français – a pour ambition de célébrer les langues autochtones qui forgent l’ensemble de la culture polynésienne. Le reo tahiti, le èo enata, le reko paumotu, le reo mangareva ou encore les langues des îles australes, c’est la “diversité linguistique du peuple océanien” qui est valorisée. L’évènement est gratuit et le public sera accueilli à partir de 8 heures. Durant trois jours, ce festival proposera une immersion linguistique et culturelle à travers les différents ateliers animés par des artistes, des artisans, des linguistes et des associations culturelles. Les intervenants informeront les visiteurs sur l’importance de préserver sa propre culture, “l’identité d’un peuple“. 

Parallèlement à la promotion des langues autochtones, un concours d’écriture et de déclamation baptisé ‘Ārere (qui signifie “messager” en français) est organisé. Il est ouvert aux textes écrits dans une des langues autochtones de la Polynésie française. Pour cette première édition, le thème choisi est pehepehe no tō’u fenua (ode à mon pays). Les inscriptions se clôtureront le 25 août prochain à midi. Ce concours est ouvert à tous et les textes seront évalués en fonction de l’éligibilité du message et de la qualité d’écriture. De nombreux lots sont à gagner pour le meilleur auteur et le meilleur orateur. Les membres du jury, présidé par Tonyo Toomaru, ont donc “hâte de vous dénuder de vos mots” et découvrir les plumes du fenua.

Tonyo Toomaru, professeur de langues polynésiennes à l’Université de la Polynésie française :

Nous devons respecter la culture de chaque archipel.

(Photo : LC/LDT)

Il y a ce rapport avec l’écriture du Polynésien qui engage beaucoup de pudeur. Ensuite, nous savons que cela fait plus de 200 ans que nous avons commencé à écrire donc nous sommes encore tout jeune dans l’écriture littéraire. Je pense que ce festival est une première motivation pour inciter les jeunes et les moins jeunes à commencer à écrire. Et en même temps, la complexité de l’écriture est de se dévoiler et de se mettre à nu. Ainsi, il y a toutes ces problématiques qui font qu’il y a encore quelques réticences, mais je suis sûr que la pérennisation de l’évènement permettra un plus large engouement.

C’est important de parler nos langues polynésiennes, et non pas seulement la langue tahitienne, puisque nous faisons partie d’un espace géographique insulaire et très vaste. Nous devons respecter la culture de chaque archipel. Nous sommes tous reliés par notre histoire et notre civilisation, néanmoins, les particularités constituent également la richesse de tous les Polynésiens, d’autant plus que la langue est un vecteur de la pensée d’une population. C’est cette richesse que nous essayons de préserver.” 

Propos recueillis par Lana CHAINE

Ils ont dit…

(Photo : LC/LDT)
  • Makau Foster, cheffe de troupe de Tamariki Poerani, responsable du “village du festival”

La langue polynésienne perd de son authenticité. Il y a tellement d’éléments à sauvegarder car notre langue est riche. C’est un héritage que nous n’avons pas le droit de perdre. Qui parlera de notre fenua si nous ne parlons même pas sa langue ? Notre culture et nos dialectes autochtones font partie de notre identité. Notre rôle est de les préserver.

  • Hitihiti Hiro, fille de Henri Hiro et responsable des activités permanentes à la Maison de la culture

Les langues polynésiennes forgent notre identité en tant que peuple mā’ohi. Les voix de nos archipels ont également besoin d’être mises en avant.

  • Yann Teagai, directeur de la Maison de la culture

Cela fait partie de l’ADN de notre établissement de promouvoir notre culture sous toutes ses formes et à tout public.

  • Éliane Tevahitua, vice-présidente de la Polynésie française

La saison du matari’i i raro est l’occasion de se rassembler, d’apprendre et d’écrire dans nos langues vernaculaires. Nous sommes dans l’ère du temps.

  • Tonyo Toomaru, président du jury du concours ‘Ārere

La culture permet d’échanger, de se comprendre et de s’auto-construire.

Informations pratiques :

Festival linguistique et culturel Parau Ti’amā

Date : du vendredi 1er au dimanche 3 septembre 2023

Lieu : Maison de la culture

Heure : de 8 heures à 17 heures

Concours ‘Ārere

Toutes les informations sur les inscriptions : en ligne

Plus de renseignements : 40 544 544