
Organisée par l’association Itinui Surf Club, en partenariat avec la Fédération Tahitienne de Surf et l’IJSPF, la Roxy Vahine Cup, présentée par Frenchbee, sera lancée ce week-end, sur la plage de Taharu’u, à Papara. Unique au Fenua, cet événement exclusivement féminin gagne en popularité chaque année, et cette 7ème édition ne va pas déroger à la règle. Au programme : surf, longboard et bodyboard.
Une participation record
“Cette année, on a ouvert 11 catégories, ce qui nous permet d’avoir entre 60 et 70 surfeuses. C’est un record de participation ! (…) C’est plus qu’une compétition : c’est un festival, avec plein d’actions autour, dont le moulage de surfeuses et de personnalités qui associent leur image au cancer du sein. Ça va être une belle édition avec un choc des générations. On vous invite à venir voir les filles et à profiter des animations !”, a lancé le président du Itinui Surf Club, Doumé Guerin, lors de la conférence de presse organisée cet après-midi, mardi 22 août 2023, à Papara.

Moulage des bustes et customisation contre le cancer
Plus tôt dans la journée, c’est Élise Cardona qui était à l’œuvre avec des bandelettes de plâtre. Venue de métropole, la représentante de l’organisation internationale Keep A Breast, fondée par l’artiste Shaney Jo Darden, avait pour mission de mouler les bustes de cinq personnalités féminines bien connues au Fenua : les surfeuses Vahine et Kohai Fierro, la Miss Tahiti 2018 et Miss France 2019 Vaimalama Chaves, l’actrice Tuhei Adams et la chanteuse Ayo.
“Quand on s’intègre à une compétition féminine de surf où tous les âges sont représentés, c’est hyper important, parce que notre mission, c’est la prévention et l’éducation auprès d’un large public, y compris dès la puberté. Ce week-end, les bustes seront customisés en public pour une sensibilisation par l’art“, explique la mouleuse.
Sur la plage, des artistes locaux du collectif Hamani Lab prendront le relais : Teva Victor, Canetto, Komosulo, HTJ, Abuze et Tahe. Ces bustes sont donc le fil conducteur de l’événement. À l’issue, ils seront exposés à travers le monde ou vendus aux enchères pour récolter des fonds pour financer les actions de sensibilisation de la fondation.

Un événement tous publics
Rendez-vous pendant trois jours, du vendredi 25 au dimanche 27 août 2023 pour les séries au programme, que le public pourra apprécier depuis la plage. Toutes les finales seront lancées le dernier jour. En parallèle, des animations sont prévues au “village surf” : décoration des bustes, informations santé et environnement, initiation slackline et accrobranche, concerts, buvette, etc. Plus d’infos sur la page Facebook de l’événement : Roxy Vahine Cup.

Elles ont accepté de participer au projet Keep A Breast pour la Roxy Vahine Cup :
Vahine Fierro, surfeuse et marraine de l’événement :
“Le faire une deuxième fois, c’était important pour moi”

“Il y a deux ans, j’avais fait un premier moulage avec Keep A Breast, pile quand une de mes taties avait eu un cancer du sein. Elle va bien maintenant ! J’ai proposé d’apporter l’initiative dans la Vahine Cup, l’année dernière, à travers l’association Amazones Pacific.
Le faire une deuxième fois, c’était important pour moi, parce que c’est une compétition de surf féminin pour tous les âges, et ça permet de toucher un maximum de monde pour faire en sorte que ce soit naturel d’en parler et de prendre soin de son corps.
Je ne vais pas participer, je serai du côté de l’équipe organisatrice et je vais commenter quelques séries. J’adore voir la nouvelle génération à l’œuvre et échanger avec les filles, les voir s’aventurer en compétition. Il y a aussi des femmes plus âgées qui viennent s’amuser, et c’est super de voir des femmes bien dans leur peau ! Ma petite sœur, Kohai, participera à la compétition, et elle a aussi participé au moulage”.
Vaimalama Chaves, Miss Tahiti 2018 et Miss France 2019 :
“Je suis fière de contribuer à cet événement”

“C’est la première fois que je me fais mouler. Je n’ai même jamais porté de plâtre ! Ça a duré environ 30 minutes. L’approche est hyper bienveillante. C’est agréable de pouvoir parler entre femmes en toute transparence et partager nos expériences pour une noble cause, puisqu’on est là pour faire de la prévention contre le cancer du sein et en faveur de l’autopalpation. J’y suis confrontée dans ma famille : ça va plus loin que la maladie physique avec des conséquences dans tous les domaines de la vie.
Ce moule va être décoré et mis aux enchères pour récolter des fonds pour l’association. Je suis contente de prendre part à ce projet. Mauruuru Vahine, qui m’a invitée à participer ! Les femmes aussi accomplissent des exploits sportifs et elles ont de belles leçons à nous enseigner, donc je suis fière de contribuer à cet événement, même si personnellement, je surfote !”.
Ayo, chanteuse et surfeuse :
“Ma grand-mère et des amies se sont battues contre le cancer du sein”

“J’ai déjà participé à la compétition l’année dernière et je vais à nouveau participer en Surf Master et Amateur. Quand on m’a demandé, au début, j’avais un peu honte de montrer mon corps, surtout que j’ai de petits seins… Puis, je me suis ressaisie : c’est pour une bonne cause, donc pourquoi hésiter ? C’est devenu plus important de le faire que mon propre confort.
Ma grand-mère est morte suite à un cancer du sein. Elle a vécu très longtemps avec cette maladie. J’ai aussi des amies qui se sont battues contre le cancer du sein. Je suis maman de trois enfants que j’ai allaités. On se sacrifie beaucoup en tant que femmes : on est des guerrières ! C’est une action qui est importante pour sensibiliser un maximum de femmes”.
Tuhei Adams, actrice :
“Donner mon corps pour cette cause, c’est très touchant”

“Je ne surfe pas du tout et c’est la première fois que je fais un moulage. J’ai adoré le contact des mains sur le corps, bien qu’ici, à Tahiti, on soit très pudique. J’ai accepté de participer parce que ça pourrait être moi, ma mère, mes sœurs, donc donner mon corps pour cette cause, c’est énorme et c’est très touchant.
J’ai toujours été touchée par la cause des femmes. Le film Pomare, c’était pour la réhabiliter. Aujourd’hui, c’est pour toutes les femmes qui souffrent.
Je vais suivre la compétition. Je vois déjà que c’est beaucoup de travail d’organisation en amont. C’est l’occasion de célébrer uniquement les femmes, et c’est très bien comme ça !”.