“Développement commun : réduction de la pauvreté, amélioration du bien-être du peuple, durabilité” , tel est le thème global de la conférence organisée conjointement le mercredi 6 septembre prochain à l’assemblée de la Polynésie.
Selon Radio 1 Tahiti qui révèle l’information, sont conviés les élus de l’assemblée de la Polynésie, les conseillers municipaux de la mairie de Faa’a, les représentants du Pays et de l’Etat, et les chercheurs intéressés par le sujet. CGTN, la chaine d’information internationale de la télévision chinoise, a commandé à TNTV une vidéo qui sera publiée sur tous ses réseaux sociaux dans 87 pays.
Le programme se résume à une intervention du consul Lixiao Tian, puis les discours d’Oscar Temaru et d’Antony Géros et une vidéo pré-enregistrée du maire de Jiangyin, ville jumelée avec Faa’a. Les universitaires tels que le politologue Sémir Al Wardi ou l’historien Jean-Marc Regnault n’étaient pas informés de cette “conférence” et auraient décliné l’invitation, toujours selon Radio 1.
Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, n’a cessé d’alerter sur la menace chinoise lors de sa récente mission de quatre jours en Polynésie française. Le président de la République lui-même, en juillet 2018, n’avait pas ménagé ses avertissements envers Tahiti Nui Ocean Foods TNOF, (sans jamais la nommer), la société promoteur du projet de ferme aquacole sur l’atoll de Hao.
Le Parti communiste chinois (PCC) est soupçonné de souffler sur les braises des conflits post-coloniaux un peu partout sur la planète et de financer plus ou moins directement certains mouvements indépendantistes, comme le FLNKS en Nouvelle-Calédonie.
Interrogé sur le sujet en 2022, le Tavini avait balayé le scénario d’un revers de la main, assurant n’avoir aucun lien avec le PCC. Wang Chen, le puissant promoteur de la ferme aquacole sur l’atoll de Hao, avait également répondu, dans une interview à La Dépêche, qu’il n’avait lui-même aucun lien avec le parti communiste.
Fin 2019, le ministère des Affaires étrangères (MAE) de la Chine avait même organisé un voyage de presse à Pékin puis Shanghai pour des représentants de la presse polynésienne, afin de montrer la solidité politique du régime chinois et le dynamisme économique du pays.
Dans le Pacifique insulaire, la guerre d’influence continue de faire rage entre Washington et Pékin. Les Américains ont récemment perdu un point en Mélanésie puisque Honiara, la capitale des îles Salomon, vient de signer un accord de défense avec le régime chinois. Les voisins de l’archipel salomonais redoutent qu’il s’agisse-là du préalable à l’installation d’une base militaire chinoise, ce à quoi ils s’opposent.
D.G.
