
Tiarenui Ebb a présenté, ce mardi 22 août, son ouvrage documentaire Couronnes végétales de Tahiti – Te hei upo’o no Tahiti sous la pergola To’ata au parc Paofai, à Papeete. L’auteure dédicacera son livre le samedi 26 août, de 9 heures à midi, à la librairie Odyssey, située place de la cathédrale.
Tiarenui Ebb grandit dans les Îles-Sous-le-Vent, où elle apprend, auprès de ses aînés, comment confectionner des couronnes de fleurs. Sage-femme de profession, elle souhaite “revitaliser” cette pratique qui, selon elle, “est essentielle dans notre culture“.
Elle déplore “un désintérêt collectif” et “la perte de ce savoir-faire” qui semble provenir de “la perte de signification de la parure végétale dans notre culture“, en particulier chez les jeunes générations. “Cet art de la parure corporelle, à partir de fleurs, nous l’avions déjà développé bien avant le premier contact avec les Européens“, précise-t-elle, au sujet de l’ancrage culturel des couronnes de fleurs dans les mœurs polynésiennes.
Apprentissage et histoire
Son ouvrage, Couronnes végétales de Tahiti – Te hei upo’o no Tahiti, permet “à chacun de réaliser des couronnes florales de tête, tout en s’inscrivant esthétiquement et anthropologiquement dans la culture polynésienne“. Il se décline en trois chapitres : l’apprentissage, inspirations et au fil du temps.
Au travers des 192 pages qui composent ce livre, l’auteure propose des “tutoriels détaillés“, des “propositions pour personnaliser ses propres créations” ou encore “une étude historique” de la confection de couronnes de fleurs. En plus d’être illustré de photographies et de documents historiques, le livre est complété par un index des végétaux, un lexique tahitien-français et une bibliographie détaillée.
“Porter une couronne fait partie de notre identité culturelle. Je pense qu’il est important de ne pas oublier cette pratique de nous embellir avec des végétaux. Sinon, je crains fort que la couronne ne devienne, si ce n’est pas déjà le cas, qu’un simple accessoire folklorique que nous portons uniquement lors d’évènements culturels. Ce livre est ma manière de contribuer à la promotion de notre culture“, conclut-elle.

Le samedi 26 août, Tiarenui dédicacera son ouvrage de 9 heures à midi, à la librairie Odyssey, située place de la cathédrale. L’occasion pour les lecteurs d’échanger avec l’auteure au sujet de “cet art traditionnel“. Son ouvrage est en vente en ligne ou en librairie.
Des couronnes par milliers





(Photos : DG/ACL)
La parole à Heimiri, qui confectionne des couronnes de fleurs depuis onze ans
“La couronne de fleurs est un symbole de notre culture, elle représente la Polynésie française, le ta’ata mā‘ohi”

“Je confectionne des couronnes depuis 2012 car je souhaitais arrondir les fins de mois. J’ai appris au fil du temps. C’est vrai que la première fois, ce n’était pas joli mais, à force de pratiquer, tu perfectionnes ta technique. Je confectionne des couronnes tressées, enroulées et enfilées. C’est une activité qui demande énormément d’organisation, notamment pour conserver les fleurs.“
“Pour ma part, je conserve mes couronnes dans une glacière, avec de la glace, pour maintenir les fleurs fraîches. Je ne choisis pas spécialement les fleurs avec lesquelles je travaille car elles sont toutes à prendre ! La seule grande difficulté c’est d’en avoir. Certains jours, c’est l’abondance et la cueillette est facile. Et puis d’autres fois, je dois en acheter avec des fournisseurs mais ce n’est pas très avantageux. Parmi les périodes propices à la récolte florale, c’est principalement en novembre, durant les flamboyants.”
“En général, ce sont les jours de fête que les clients sont nombreux ou alors pendant le week-end. Bien évidemment, je souhaite partager mes connaissances avec mes enfants, s’il le souhaitent un jour. Je pense que la couronne de fleurs est un symbole de notre culture, elle représente la Polynésie française, le ta’ata mā‘ohi.”
Propos recueillis par Lana CHAINE