Tsoung Li’ing Teng, prodige polynésien du tir à l’arc

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C’est l’histoire d’un jeune garçon du fenua. À 22 ans, Tsoung Li’ing Teng excelle dans la pratique du tir à l’arc. Une vie à 100 à l’heure qui lui demande une parfaite maîtrise de son emploi du temps afin d’allier études, vie sportive et passions. Actuellement en dernière année d’école d’ingénieur à Lyon, il a accepté de partager son parcours avec La Dépêche de Tahiti. 

Si aujourd’hui, Tsoung Li’ing Teng affiche un palmarès qui fait sa fierté, il se définit avant tout comme un vrai passionné. Entre lui et le sport, c’est une idylle qui remonte jusqu’à l’enfance. À l’instar de ses aînés, Teddy et Heimiti (champions de taekwondo), Tsoung Li’ing est initié au taekwondo très jeune. “Un sport de famille” puisque ses parents sont également “ceinture noire” de l’art martial. Toutefois, de nature calme et pacifiste, il se réoriente vers le tir à l’arc à l’âge de 11 ans, “un sport qui le ressemble davantage“, souligne-t-il. Au sein de l’AS Dragon, Tsoung Li’ing effectue ses premiers tirs sous l’oeil évaluateur de Yves Chang, son entraîneur.

“Être le meilleur”

Au départ, Tsoung Li’ing considérait le tir à l’arc comme une activité “plus reposante” que le taekwondo : “c’était pour m’amuser“, précise-t-il. Et puis, petit à petit, il fallait “faire ses preuves” : “à mes débuts, je découvrais la discipline. J’avais déjà commencé à pratiquer le tir à l’arc en autodidacte puis j’ai rejoint le club Dragon grâce à un ami. Avec mon entraîneur, je tirais régulièrement sur des distances différentes. J’enchaînais les compétitions et de fil en aiguille, je montais en niveau”, détaille le jeune archer. À force de passion et de travaille, il remporte sa première coupe de Polynésie en 2018, à 17 ans. “C’était une grande joie de finir mon parcours local sur la plus haute marche du podium“, confie-t-il.

En Métropole, face au niveau “incomparable” des archers Français, Tsoung Li’ing change d’objectif : il veut “être le meilleur de la discipline“. Au sein de la compagnie Héraclès, le prodige de l’arc met en pratique ses compétences acquises sur le fenua, malgré des débuts laborieux : “les premières années ont été difficiles notamment pour remonter la pente afin de combler l’écart entre les athlètes de France et moi. La persévérance m’a permis de faire face à ses difficultés“, précise-t-il.

(Photos : DR)

Le tir à l’arc est un “sport” qui requiert à la fois une très grande concentration et un physique permettant de contrôler son arc. Ces compétences s’acquièrent avec le temps et sont ardues à maîtriser. Pour y parvenir, Tsoung Li’ing s’entraîne au tir quotidiennement, en extérieur et à une distance de 70 mètres, la distance olympique. Une compétition de tir à l’arc peut durer jusqu’à quatre heures. Il est donc important de rester concentré et régulier tout le long de l’épreuve pour finir sur le podium.

Le samedi 22 juillet dernier, les championnats de France du tir à l’arc se sont déroulés en extérieur à Riom, à l’issue desquelles, Tsoung Li’ing termine 48ème de sa catégorie (Sénior 1 en arc classique). “Je suis fier d’avoir participé à un championnat de France. C’était un honneur d’être confronté à des champions“, souligne-t-il. Sur le classement national, le jeune archer est à la 59ème place : “mon objectif est atteint car je voulais me hisser au moins parmi les 100 premiers“, justifie-t-il.

Un avenir bien tracé

Toutefois, le jeune homme doit allier vie universitaire et passion sportive s’il souhaite s’épanouir dans chaque aspect de sa vie. Il prépare actuellement son master d’ingénieur agronome agriculture, spécialisé dans l’entomologie (“la science des insectes“) à l’Institut supérieur d’agriculture de Lyon. Il est également “éleveur de coccinelles” en alternance au sein de l’entreprise Insectöphère. “J’ai choisi l’entomologie car c’est une passion que j’ai pour ce petit monde. Elle répond aussi à mes objectifs professionnels car je souhaiterais apporter de nouvelles connaissances dans l’agriculture polynésienne. Par exemple, avec l’entomologie, c’est plutôt l’utilisation d’organismes vivants pour lutter contre les désastres causés en partie par les ravageurs“, explique Tsoung Li’ing.

En plus de l’agriculture, le jeune homme tend à promouvoir le tir à l’arc comme un “véritable sport” : “j’ai énormément de projet en lien avec cette discipline. Je souhaite d’une part l’enseigner et remonter le niveau sur le sol polynésien. Je veux que nos archers soient fiers d’être des archers“, révèle-t-il. Cette pratique reste pour beaucoup une simple activité conviviale de plaisance, ce qui a tendance à irriter Tsoung Li’ing. “À celui qui pense que le tir à l’arc n’est pas un sport, je l’inviterai à venir tirer. Il verra par lui même qu’il a tort“, rétorque-t-il.

De retour au fenua en octobre prochain, Tsoung Li’ing participera aux Jeux du Pacifique 2023 qui se dérouleront aux îles Salomon le 19 novembre. En 2019, il avait remporté deux médailles de bronze dans sa discipline de prédilection. Cette année, le jeune prodige compte bien ramener l’or à la maison !