Bilan des 100 jours : le Tapura dénonce du “marketing politique”

Le Président Edouard Fritch et son gouvernement tiennent à rappeler qu'ils ont "toujours mis un point d’honneur à associer et convier l’ensemble des rédactions aux conférences de presse, présentations et évènements officiels faisant l’objet d’une médiatisation." (Photo DG)
Le Président Edouard Fritch et son gouvernement tiennent à rappeler qu'ils ont "toujours mis un point d’honneur à associer et convier l’ensemble des rédactions aux conférences de presse, présentations et évènements officiels faisant l’objet d’une médiatisation." (Photo DG)
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À quelques heures de la diffusion télévisée, pendant 90 minutes ce mercredi 23 août au soir, par le groupe France télévision, de l’allocution-bilan du Président Moetai Brotherson à l’occasion des 100 jours d’existence de son gouvernement, et “à la veille d’un pseudo échange avec des Polynésiens triés sur le volet par les services de la présidence”, le Tapura Huiraatira, en tant que “premier parti d’opposition du Pays”, s’interroge dans un communiqué sur les raisons qui ont pu conduire le Président du Pays à “faire le choix d’exclure de ce monologue présidentiel l’ensemble des autres médias au profit du seul média national présent en Polynésie française”.

Au cours des neuf dernières années de gouvernance, “y compris durant l’éprouvante gestion de la pandémie et en dépit de relations parfois houleuses avec certains organes de presse”, le Président Edouard Fritch et son gouvernement tiennent à rappeler qu’ils ont “toujours mis un point d’honneur à associer et convier l’ensemble des rédactions aux conférences de presse, présentations et évènements officiels faisant l’objet d’une médiatisation.”

Le Tapura Huiraatira “regrette fortement” que le Président du Pays, “pourtant issu d’un parti politique attaché aux valeurs de liberté, préfère favoriser l’orchestration millimétrée d’une opération de communication et de marketing politique de grande ampleur, qu’il a lui-même mise en place, au détriment de la liberté de presse, du traitement différencié de l’information et du pluralisme journalistique qui constituent les principes élémentaires d’une société démocratique”.

Journalistes “zappés” et diffusion optimisée…

L’absence de contradicteurs de la presse a été soulevée, notamment par La Dépêche, dès la présentation de ce dispositif médiatique. Interrogée sur le sujet, la direction de la communication de la Présidence a d’abord laissé entendre qu’après le discours-bilan de mercredi puis “les échanges avec des Polynésiens” le jeudi soir, le lendemain vendredi 24 août serait notamment organisée une rencontre avec les journalistes des différents titres de presse écrite, web ou audiovisuelle de Tahiti.

Relancée ce mercredi 23 août, la direction de la communication de Moetai Brotherson a fait savoir que ce rendez-vous de vendredi n’était plus au programme, mais que le président organiserait un déjeuner avec la presse “à son retour de Paris vers le 15 septembre“, c’est-à-dire… dans trois semaines.

L’opération médiatique dénoncée par le Tapura était tellement “bien organisée” que plusieurs médias de presse écrite, web ou radio ont eu la surprise de découvrir la diffusion, sur leur propre page Facebook, du direct de l’intervention de Moetai Brotherson, sans que les rédactions en chef n’en aient été informées.

Polynésie la 1ère évoque un “quiproquo” avec une diffusion en “Crossportage” qui s’est appuyée sur des autorisations anciennes. La chaîne de Pamatai n’a pas jugé utile de vérifier que les médias en question étaient favorables à une diffusion en direct, ni de prendre l’attache des responsables de rédaction. Polynésie La 1ère l’a reconnu et s’en est excusée. Dont acte.

D.G