
Après son allocution en solitaire la veille, Moetai Brotherson, pour le bilan des 100 jours de son gouvernement, s’est prêté, ce jeudi 24 août, au jeu des questions-réponses des Polynésiens. Au terme de deux heures trente de “discussions”, et face à 80 personnes sélectionnées par Polynésie la 1ère, seul média autorisé par la gouvernance actuelle, à “participer aux débats“, c’est un président, attentif aux préoccupations collectives ou individuelles, qui s’est présenté, sans pour autant annoncer de mesures phares.
Social, emploi, foncier, environnement, santé, éducation, coût de la vie… tous les thèmes sociétaux qui touchent la population ont été abordés, pour cette deuxième soirée de “bilan”, par les Polynésiens sélectionnés. Les différentes catégories sociales du Pays étaient représentées : de l’étudiant au retraité, du cadre au sans-emploi, du salarié à l’entrepreneur.
Tous, ou presque, ont pu faire part, à un président à l’écoute, de leurs problématiques et interrogations, que celles-ci soient collectives ou personnelles. Difficultés de retrouver un emploi quand on est sénior, l’employabilité des personnes en situation de handicap, l’accession à la propriété, les difficultés d’hébergement pour les étudiants, sont des points qui ont pu être abordés.
A chacun, Moetai Brotherson a répondu, s’engageant même à prendre en main des dossiers individuels de certains intervenants. Des réponses oui, mais générales et surtout, pas d’annonce. Alors qu’il était espéré des mesures phares dans des domaines tels que la fiscalité, la réforme de la PSG, la lutte contre le chômage, il n’en fut rien.
Des travaux sur la fiscalité du Pays et la réforme de la PSG pas avant 2024
Sur l’emploi, il a rappelé la mise en place des nouveaux CAE, devant favoriser l’insertion. Sur les questions sociales, il est une fois de plus revenu sur le dossier de la CST devant être augmentée pour les plus hauts salaires. Interrogé sur la mise en place d’un impôt sur le revenu, il considère le projet comme inapplicable en Polynésie.
Sur l’accession à la propriété pour les classes moyennes, le projet Arana a été remis en avant sans qu’on en sache vraiment plus sauf d’un éventuel lancement début d’année prochaine. Moetai Brotherson, interrogé sur la congestion du réseau routier, a même évoqué le vieux projet de Route du sud qui fut si ardemment contesté, dans son tracé précédent, par le tavana Tavini de Paea, Antony Géros. Le président a aussi été interrogé sur la cause animale, sur la question de la transmission intergénérationnelle des maladies radio-induites ou encore sur les terres domaniales. Toutes ces questions ont trouvé réponse. De là à ce qu’elles satisfassent les personnes concernées…
Et alors que l’intervention de cette soirée se devait annonciatrice des perspectives à venir, des points tels que le financement des retraites, la protection sociale généralisée, la fiscalité, ou encore la refonte du code du travail n’auront que très vaguement ou pas du tout été abordés. Et il semble qu’il faille attendre l’année prochaine pour voir les grandes refontes s’enclencher. Moetai Brotherson l’a annoncé, les travaux sur la fiscalité et sur la reforme de la PSG, pour l’exercice 2025, ne débuteront pas avant 2024.