
“Chantier interdit au public”. Après plusieurs années d’inactivité, le fort de Taravao est à nouveau occupé, non par des militaires, mais par des ouvriers de la société Désamiantage, dépollution et déconstruction de Polynésie (3DP). Suite à un appel d’offres, l’entreprise a été missionnée par la commune de Taiarapu-Est pour la réalisation des travaux de désamiantage du site. Elle était notamment intervenue sur le chantier de dépollution de l’hôpital de Mamao entre 2015 et 2016.
Un chantier chiffré à plus de 600 millions de francs en 2021
Cette opération s’inscrit dans le cadre du Contrat de redynamisation des sites de Défense (CRSD). Estimé à plus de 600 millions de francs en 2021, le désamiantage du fort de Taravao aurait depuis été revu à la hausse.
Le 12 juillet 2022, la signature de l’avenant n°2 au CRSD entre le haut-commissaire, Dominique Sorain, le président du Pays, Édouard Fritch, et les maires des six communes concernées a acté la prise en charge par l’État “des coûts exceptionnels de dépollution” des ex-sites militaires rétrocédés aux municipalités. Cet avenant a accordé “un accompagnement particulier” à la commune de Taiarapu-Est, avec une enveloppe prévisionnelle pouvant aller jusqu’à 577 millions de francs pour la réhabilitation du fort de Taravao. L’ancien centre d’instruction nautique de Tautira sera concerné par des travaux similaires.

Rassurer le voisinage
Au fort de Taravao, le chantier est actuellement au stade des préparatifs. Le désamiantage ne devrait pas commencer avant plusieurs semaines. Afin d’informer et de rassurer le voisinage, dont une paroisse et un établissement scolaire, une rencontre et une visite seront organisées en amont par la commune et l’entreprise en charge des travaux. En parallèle, la municipalité invite dès maintenant les usagers de la route à redoubler de vigilance aux abords du chantier, situé en sortie de virage.
Et ensuite ? L’avenir du fort de Taravao n’est pas encore tout à fait décidé. Pour affiner son projet, la commune de Taiarapu-Est compte s’appuyer sur le bilan des journées de consultation organisées en juin dernier.
Paul Ratia, chef de chantier (3DP) :
“On va installer des bulles en polyane pour isoler le chantier”

“Nous sommes trois sociétés agrées pour le désamiantage sur le territoire. Chaque année, on est audité par un représentant de la métropole, parce qu’il y a des règles très strictes à respecter.
Ça fait deux semaines qu’on est sur le site pour la préparation du chantier. On est en train de préparer des clôtures autour des cinq bâtiments à désamianter. On devrait lancer le désamiantage le 25 septembre, à confirmer, et ça doit durer six mois.
Avant de commencer, on va installer des bulles en polyane pour isoler le chantier. En cas de vents forts, on triple la protection. On sera une dizaine sur ce chantier, équipés de combinaisons étanches. Avant le début des travaux, on va rencontrer le voisinage, comme les représentants de l’établissement scolaire situé juste en face, pour répondre à leurs questions”.