
Vendredi 1er septembre, le syndicat du personnel au sol de Polynésie française a fait parvenir un préavis de grève à la direction d’Air Tahiti. Principaux points de revendications : le manque d’effectifs, la révision des horaires et des plannings et une revalorisation salariale.
Les négociations, entre la direction et le syndicat, ont débuté ce dimanche 3 septembre, pour reprendre ce lundi à 14 heures. Si aucun accord ne devait être trouvé, les vols d’Air Tahiti pourraient être perturbés dès jeudi, à minuit.


Interrogé, avant d’entrer en négociation ce lundi 4 septembre, Louis Tumarae, mécanicien aéronautique, délégué syndical et secrétaire général du syndicat du personnel au sol de Polynésie française, explique que ce préavis de grève est la conséquence directe d’une fatigue accumulée, en raison de conditions de travail inadaptées.
Une surcharge de travail ayant pour conséquences moins de repos mais aussi moins de vigilance sur les tâches à effectuer
“Nous sommes fatigués. La fatigue est due aux horaires qui ne sont pas tolérables dans notre métier. Par exemple, nous faisons sept nuits d’affilées. On a des roulements qui ne sont pas équitables et tolérables au niveau biologique. On travaille des vendredis jusqu’à minuit et on travail à nouveau le matin à cinq heures. On n’a pas le temps de se reposer.”
Selon Louis Tumarae, cette fatigue et cette non-organisation n’est pas sans risque sur la sécurité des vols, et par conséquent des passagers : “si nous ne sommes pas un effectif nécessaire pour exécuter nos tâches, nous nous retrouvons en surcharge de travail, avec moins de temps de repos et avec pour conséquences, moins de vigilance dans notre travail. C’est déjà le cas depuis des années et c’est de pire en pire avec l’arrivée de nouveaux avions.”


Le syndicaliste précise que ces conditions ne sont pas nouvelles : “ce sont des conditions qui existent et que l’on remonte à la direction depuis des années. Il y a deux ans, on a commencé à hausser le ton. L’an passé, on a ouvert des discussions. Mais vu que la situation n’évolue pas, nous avons décidé d’aller jusqu’au préavis de grève.”
Une direction ouverte aux discussions
Questionné sur la revalorisation salariale dont l’équipe a bénéficiée l’an passé, celui qui est mécanicien de profession préfère parler de réajustement : “on ne parle pas de revalorisation salariale l’an passé mais de réajustement car nous n’étions pas du tout à la même hauteur de ce qui se fait sur la plateforme aéroportuaire. Nous étions en dessous et cela a entraîné de nombreux départs. L’an passé, quatre départs et cette année déjà trois.”
Les services techniques d’Air Tahiti représentent environ 90 personnes, informe le délégué syndical.
Contacté ce jour, la direction d’Air Tahiti, qui est ouverte à la discussion selon Louis Tumarae, n’était pas en mesure de recevoir pour le moment La Dépêche de Tahiti.