Championnats du monde de chasse sous-marine – L’équipe polynésienne, soudée et prête !  

De gauche à droite : Onyx Le Bihan, Dell Lamartiniere, Titouan Roncin, Mauiarii Taea et Taina Orth. (Photo : DR)
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Les Championnats du monde de chasse sous-marine vont se dérouler les samedi 9 et dimanche 10 septembre à Laredo en Espagne. Pour la première fois, des polynésiennes vont participer : Onyx le Bihan et Taina Orth.

Les deux comparses ont l’habitude de la compétition dans les eaux chaudes du Pacifique : Polynésie, Nouvelle-Calédonie ou encore Guam mais sur place, en Espagne – depuis quelque semaines pour Onyx et quelques jours pour Taina – elles découvrent des conditions difficiles, voire un nouveau monde :

“Nous avons fait des repérages sur les zones de pêche, on essaye de se familiariser avec les espèces qui ne sont pas du tout les mêmes que chez nous. On teste le matériel : nos combinaisons sont plus épaisses, nos fusils plus petits avec plusieurs embouts ; l’eau est trouble, fraîche et très polluée. Il faut s’adapter aussi avec la marée. Et puis le rythme de vie est différent, tout ouvre à 9 heures et les gens mangent tôt” racontent-elles. 

“Nous sommes là pour faire un podium”

Pour autant, tout cela n’atteint pas leur détermination. Elles ne sont pas là pour faire de la figuration. “Nous sommes là pour faire un podium, nous ne sommes pas là juste pour l’expérience. On a envie de marquer un grand coup car c’est la première fois que des femmes de Tahiti participent à cet événement mondial. On a du batailler pour pouvoir venir, on s’est entrainé, on fait de la compétition depuis une dizaine d’années donc c’est un aboutissement. Nous avons aussi reçu beaucoup de soutiens, les sponsors, la famille, nous avons envie de faire un podium en remerciement à toutes ces personnes. On ne peut qu’avoir que de grands objectifs” assurent-elles. 

Globalement, les compétitrices ont eu du beau temps jusqu’à ces 3 derniers jours ou la météo ne leur a pas permis d’aller en mer. “Il nous reste 4 jours pour affiner nos sorties, notre stratégie et les détails techniques”.

La compétition sera rude

La compétition sera rude puisque douze nations sont représentées pour les féminines. Les Espagnoles jouent en terrain connu et ont remporté le championnat il y a deux ans. Les Italiennes et les Américaines font aussi figure de favorites. 

“Physiquement et techniquement, nous sommes prêtes mais beaucoup de choses vont entrer en compte. On connait le niveau de nos voisines du Pacifique mais pas celui des Européennes”.

Par ailleurs, c’est la première fois que Onyx et Taina vont concourir en individuel puisque la compétition se joue en solo avec un bateau par concurrent. Une centaine de participants, hommes et femmes – et autant de bateaux donc – vont se répartir sur 20 km de littoral et jusqu’à 5 km au large. 

“Nous n’avons jamais pêché avec plus d’une dizaine de bateaux et toujours en binôme, donc ça va être très impressionnant ; On a hâte de voir comment cela va se passer” affirment-elles. 

Trois athlètes hommes pour Tahiti

Les hommes et les femmes vont s’affronter durant 5 heures sur le même terrain de jeu. Les règles sont les mêmes excepté que, pour la majorité des espèces de poissons, les femmes ont des mailles (poids) inférieures. 

Les hommes, eux, représentent une 30aine de nations. Et ils sont 3 par nation. Dell Lamartiniere, Mauiarii Taea et Titouan Roncin sont nos athlètes de Tahiti avec, en réserve, le directeur de l’expédition Gianni Campeggi.

“C’est toujours un honneur pour moi de représenter mon pays. Ce sera mon 4ème championnat du monde : Croatie, Portugal, Italie et maintenant Espagne” explique Dell. 

Pour Mauiarii “c’est un rêve qui devient réalité. La route a été longue depuis le début de mon voyage, il y a 10 ans. La pêche au harpon est vraiment une passion”.

“Une expérience incroyable et très gratifiante”

Titouan Roncin, quant à lui, a grandi sur un bateau et a développé une connexion avec la mer dés son plus jeune âge : “Je ne savais pas que ma passion pour l’océan me conduirait à représenter notre région au championnat du monde. La route vers le championnat n’a pas été facile. L’un des aspects les plus difficiles a été d’obtenir du financement, mais grâce au soutien indéfectible de la famille, des amis et de certains sponsors généreux qui croient en mon potentiel, je suis maintenant sur le point de réaliser ce rêve. Être sur le lieu de compétition me permettra de me concentrer pleinement sur la véritable préparation physique et mentale nécessaire à un événement aussi important. C’est l’occasion d’apprendre de certains des meilleurs pêcheurs dans le monde, d’échanger des expériences et de partager notre passion.”

Nous laisserons le dernier mot au “capitaine” Gianni Campeggi : “Ayant grandi sur une île entourée d’eau, j’ai développé très jeune une connexion spéciale avec l’océan. Très vite, la pêche au harpon est devenue une passion dévorante. Après plusieurs années de compétitions, avoir l’opportunité d’accompagner l’équipe tahitienne au championnat du monde est un vrai privilège pour moi. Pouvoir se frotter aux grandes nations de ce sport dans un environnement si différent de nos mers tropicales sera une expérience incroyable et très gratifiante.”