Chutes d’arbres, toitures arrachées, éboulements, voire bâtiments endommagés et destruction des installations portuaires et aéroportuaires quand les vents excèdent 167 km/h. C’est le scénario catastrophe auquel se prépare chaque année le haut-commissariat, à l’approche de la saison cyclonique en Polynésie. De novembre à mars, ce risque se caractérise par des vents forts, mais aussi des pluies diluviennes et une forte houle. Objectif face à ces risques naturels et la menace d’un “super” El Niño : “tester la réponse de sécurité civile”, rappelle le communiqué bilan de l’exercice cyclone du mardi 05 septembre 2023.
Alerte rouge aux Tuamotu
Réalisé en partenariat avec Météo-France, les services de l’État et du Pays, et les Forces armées en Polynésie française (FAPF), le scénario de cette année prévoyait le passage en alerte cyclonique rouge des Tuamotu nord et centre nord, et une mise en garde cyclonique des Îles Sous-le-Vent et des Îles du Vent, le dimanche 03 septembre 2023. Dès le lendemain, le cyclone CYC23 frappe comme prévu les Tuamotu avec des rafales comprises entre 150 et 200 km/h. Un millier d’habitants se sont réfugiés dans les abris anticycloniques.
Un premier bilan humain fait état de 2 personnes disparues, 2 blessés graves et 8 blessés légers à Arutua et Apataki en raison de la forte houle et du vent. Sur le plan matériel, les abris de survie sont opérationnels, mais les coupures d’électricité sont nombreuses, le réseau téléphonique portable est compromis et des portions du réseau routier sont submergées. Outre la prise en charge des urgences, le rétablissement des liaisons de communication doit être assuré “dans les plus brefs délais”.
Une soixantaine de participants
“Si cet exercice n’implique pas de déploiement de moyens humains et matériels, il met en œuvre les capacités nécessaires au bon fonctionnement du Poste de Commandement du haut-commissariat (PC-HC) et mobilise une soixantaine de participants”. Inscrit dans la planification de l’Organisation de la Réponse de Sécurité Civile (ORSEC), “cet exercice fait ensuite l’objet d’un retour d’expérience (RETEX), réalisé en deux temps : à chaud, dès la fin de l’exercice pour recueillir les premières impressions des participants, et à froid”.
C’est le haut-commissaire qui assure la direction des opérations de secours (DOS). Tous les moyens publics, militaires et privés pour l’accomplissement des missions de secours sont mis en œuvre sous son autorité. Les maires “continuent d’exercer leurs prérogatives en matière de police administrative” et “participent à la gestion de crise par la mise en œuvre de leur plan communal de sauvegarde (PCS)”. Des points de situation sont prévus régulièrement entre le haut-commissaire et le président du Pays.
Les différents niveaux d’alerte cyclonique
- Situation de veille : situation normale, absence de menace dans les prochaines 72 heures.
- Mise en garde cyclonique : menace potentielle dans les prochaines 72 heures pour tout ou une partie du territoire.
- Pré-alerte cyclonique orange : la menace cyclonique se précise, avec un danger inférieur à 48 heures.
- Pré-alerte cyclonique rouge : le danger cyclonique se confirme et affectera une partie de la Polynésie dans 12 à 18 heures, associé à une interdiction de circuler annoncée 6 heures avant son application pour encourager la population à rejoindre son domicile ou un abri.
- Phase de sauvegarde : décidée après le passage de la perturbation cyclonique, si les dangers indirects subsistent, pour faciliter l’intervention des secours avec une interdiction totale ou partielle de circuler pour la population.
Remarque : Les phases de mise en garde et de pré-alerte orange n’impliquent pas nécessairement des conditions météorologiques dégradées. L’arrivée d’un cyclone peut être précédée d’un temps relativement beau.
Côté population, comment se préparer ?
Télécharger la brochure sur le site du haut-commissariat.
