Génér’Action : les jeunes discutent emploi et délinquance au parc Paofai

La deuxième édition du dispositif ministériel "Génér'Action" s'est tenue mercredi 6 septembre au Parc Paofai. Plusieurs entreprises locales ont répondus présentes afin de discuter insertion professionnelle avec la jeunesse polynésienne. (Photo : LC/LDT)
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La deuxième édition du projet de lutte contre la délinquance baptisé “Génér’Action” s’est tenue durant l’après-midi du mercredi 6 septembre, au parc Paofai à Papeete. Cette fois-ci, le thème était l’insertion professionnelle. Pour l’occasion, plusieurs entreprises locales ont répondus présentes afin d’exposer leurs solutions en faveur de l’emploi. 

Henri Burns

Le 29 juillet dernier, près de 400 jeunes ont participé à la première édition du projet “Génér’Action” au complexe sportif de Afareaitu, à Moorea. Une journée entière dédiée à la prévention mais aussi à l’éducation sportive puisque la discipline vedette était le Mixed Martial Arts (MMA). Un tournoi autour de la discipline a d’ailleurs été organisé en fin de journée. “Le but du dispositif “Génér’Action” est de créer de la mixité sociale entre nos jeunes des quartiers et les professionnels afin que ces adolescents puissent voir autre chose que leur quotidien“, explique Henri Burns, responsable du projet.

Ce mercredi 6 septembre, à l’occasion de la deuxième édition du projet ministériel, les thèmes abordés étaient l’insertion professionnelle et la délinquance. Dans les jardins du parc Paofai, quelques jeunes adolescents, habitués de vagabonder dans le centre-ville après les cours, se sont rassemblés autour des différents stands tenus par les entreprises locales présentes ce jour : le Service de l’emploi (SEFI), l’Adie ou encore le Régiment du service militaire adapté de Polynésie française (RSMA-PF). “Les jeunes doivent comprendre qu’il n’y a pas seulement la possibilité d’obtenir un emploi en empruntant le chemin de l’emploi salarial. Mais il y a également la possibilité d’être entrepreneur, de créer son propre emploi grâce à leurs compétences diverses“, détaille Teiva Chan, directeur des services de la délégation pour la Prévention de la Délinquance de la Jeunesse (DPDJ). En fin d’après-midi, un tournoi de futsal a été organisé et a regroupé plus de 10 équipes participantes.

Les jeunes sont-ils intéressés par le sujet de l’emploi ? 

Brianna

Brianna, assise sous un palmier, se dit “très intéressée” par ce que propose le Service de l’emploi (SEFI) mais, à 18 ans, intégrer l’armée, c’est son rêve. “Ce que je veux c’est être sur le terrain et défendre ceux qui ne peuvent pas. Être dans l’action est quelque chose qui m’a toujours plu car je n’aime pas m’ennuyer“, avoue-t-elle. Au sujet de la délinquance, la jeune femme n’a qu’une seule parole : “elle est néfaste pour un pays polynésien comme le nôtre, car nous sommes tous humains, nous appartenons à la même culture, nous sommes tous Polynésiens. C’est dommage qu’il y ait autant de délinquance sur notre fenua“, confie-t-elle. 

Attablé au stand d’Air Moana, se trouve Raymond, 17 ans, qui projette de devenir personnel naviguant commercial. “J’ai toujours voulu être steward mais je ne savais pas exactement comment m’y prendre. J’ai fait mes recherches évidemment mais c’est toujours mieux de discuter avec quelqu’un du métier“, explique-t-il. 

Si certains jeunes, comme Brianna ou Raymond, reflètent l’espoir d’une jeunesse polynésienne aguerrie, d’autres restent encore perplexes quant à leur insertion professionnelle. “Ce n’est pas une question de motivation. Ils sont encore jeunes et l’insertion professionnelle est un sujet qui demande beaucoup de temps et de réflexion. Cela demande également et surtout une bonne connaissance de soi. Lorsqu’on est jeune, c’est difficile d’avoir une idée concrète. Nous les félicitions déjà d’avoir fait la démarche de venir s’informer à propos des solutions professionnelles qui leur sont proposées aujourd’hui“, souligne Nahina Bouyssou, chargée d’orientation au Centre de formation professionnelle pour adultes (CFPA). 

En attendant, le projet “Gener’Action” est voué à être pérenniser une fois par mois, dans différentes communes et avec de nouvelles thématiques à traiter telle que l’environnement ou la culture. “Nous essayons d’approcher la prévention de la délinquance sous différents angles, notamment en leur offrant des alternatives plus saines que certaines déviances comme la drogue. En matière de délinquance, sur le fenua, nous avons connu une recrudescence des niveaux durant ces deux dernières années. C’est la raison pour laquelle nous travaillons assidûment pour proposer des projets. Les jeunes d’aujourd’hui sont l’avenir du Pays et c’est d’eux qu’il faut prendre soin“, conclût Teiva Chan.